Chapitre 32

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- Bonjour, êtes-vous prête pour votre interrogatoire ?

- Bonjour, oui bien sûr !

- Bon, alors commençons ! J'aimerais que vous commenciez par vous présenter. Vous présenterez ensuite les membres de votre famille ainsi que vos amis.

- Très bien ! Je m'appelle Maya Longboard. J'ai 23 ans. Je suis une couturière de renommée mondiale. Je reviens récemment d'un long voyage d'affaires au Japon. J'ai une sœur jumelle, elle s'appelle Ophélia. Mes parents sont en vie, aux dernières nouvelles.

- Comment ça ?

- Disons que je ne les porte pas dans mon cœur et que ça fait à peu près 4 ans que je ne les ai pas vus. Depuis que j'ai divorcé de mon mari.

- Vous avez été marié ? Pourquoi avez-vous divorcé ?

- Oui, pas très longtemps ! Peut-être 6 mois, tout au plus ! Je ne préfère pas en parler. Les raisons de notre divorce à mon mari et moi ne nous regarde que nous. Mais ce que vous devez savoir, c'est que mes parents nous ont mariés avec le même homme, ma sœur et moi.

- D'accord, ce n'est pas un problème. Avez-vous eu des enfants avec votre ex-mari ?

- Oui, j'ai quatre fils et un que j'ai adopté. Jayden, le fils que j'ai adopté il y 4 ans au même moment où j'ai divorcé. Ensuite, il y a les jumeaux Néo et Lohan. Ils ont quelques mois de différence avec Jayden. Ensuite, viennent Nathéo et Alex. J'ai un oncle, mais il m'a tourné le dos. Il a préféré croire ma sœur alors que lui-même a subi ses mensonges, mais il continue tout de même à la croire. En ami, c'est pareil. Ceux que j'avais à Paris m'ont tourné le dos et on dit à mon mari que j'étais une fille facile ce qui n'est pas le cas. Après, j'ai de nombreuses connaissances dû à mon voyage au Japon de 10 mois. Mais je sais que je peux compter sur Adrien, Carl, Jenna et Inaya. Inaya vit en Corse donc il est rare que l'on se voie, par contre on s'appelle tous les jours.

- Vous venez de nous parler d'un voyage au Japon ?

- Tout à fait, une famille japonaise très influente a fait appel à mes services. J'ai donc fait le déplacement avec mes fils, ainsi que Carl, Adrien et Jenna. Je peux vous prouver que j'y suis allé.

J'ouvre mon ordinateur. Je lui montre les billets d'avion, la discussion avec la famille japonaise quand on a réglé les détails. La date et le lieu, les différentes vidéos de Jenna, toutes les factures, devis, bon de commande, ... Tout pour prouver que l'on a passé 10 mois au Japon.

- Vous ne pourrez pas me localiser au Japon puisque mon téléphone a été éteint pendant pratiquement toute la période du séjour. Je l'ai allumé à deux reprises, la première pour créer un groupe sur WhatsApp avec les passagers de notre avion et ensuite les prévenir du vol que l'on prendrait pour le retour.

- Mais vous n'avez personne en France à contacter ? Et Inaya ?

- Non, les seules personnes que j'aurais pu contacter étaient avec moi au Japon. J'ai rencontré Inaya au Japon.

- D'accord, je pense que vous êtes au courant de la raison de notre venue chez vous ?

- Oui, la "tentative de meurtre" sur Ophélia. Quand a-t-elle eu lieu ?

- Le 23 février vers 16 h. Je ne suis pas sans vous dire que vous êtes notre suspect numéro un, au vu de vos relations conflictuelles avec votre sœur et vos parents. Eux même, nous, on dit que vous étiez jalouse de votre sœur et que ce serait une vengeance pour vous. Vos parents, nous, on dit que vous aviez déjà essayé de tuer votre sœur à votre domicile conjugal et que cet acte a conduit à votre divorce.

- Déjà, ils n'étaient pas là, ce jour-là, donc ils ne peuvent pas savoir ce qu'il s'est réellement passé. Ensuite, ils feraient mieux de se taire s'ils ne veulent pas finir en prison. Et puis, je peux vous prouver que je n'ai rien à voir avec l'accident d'Ophelia à mon domicile conjugal. Quelques jours avant mon divorce, j'ai posé des caméras dans toutes les pièces de la maison sauf les chambres et la salle de bain. Je ne sais pas si c'est vraiment légal, car les habitants actuels de la maison ne sont pas au courant. Je n'ai jamais visionné ses vidéos donc c'est une bonne occasion de vérifier mes dires. Je les avais installés parce qu'il se passait beaucoup de mauvaises choses dans cette maison. Souvent, on remettait la faute sur moi-même si je n'ai rien fait pour mériter cela.

- Allez-y montrez-nous ! La preuve ne pourra être acceptée auprès d'un jury, mais ça nous donnera une bonne idée de si vous êtes honnête avec nous ou non. Enfin, si les caméras ont bien enregistré quelque chose.

Je vais sur le site où j'ai stocké toutes les vidéos. Je tape le jour ainsi que l'horaire approximatif de l'accident. Je sélectionne également les caméras concernées. Je lance l'enregistrement. On voit Ophélia au sol. Je remonte 5 minutes en arrière. Les minutes passent, rien ne bouge. Un moment, Ophélia monte les escaliers. Dans le couloir, elle se dirige vers ma chambre. Je dis à quoi correspond chacune des portes pour qu'ils se fassent une idée de la disposition des lieux. Je mets le son, pour que l'on entend ce qui est dit. Ophélia me parle. Mais obtient que mon silence en retour, elle repart en direction de l'escalier. Un sourire mauvais se dessine sur ses lèvres. Arrivée à l'escalier, elle fait une pause. Elle se jette toute seule dans l'escalier. On peut suivre sa chute. On l'entend, Tobias hurlé son nom. Le père de Tobias monte en furie dans ma chambre, je stoppe la vidéo. Je ne veux pas qu'ils voient ce qu'il se passe ensuite. Je suis choquée parce que je viens de voir. Je ne suis pas la seule.

- Peut-on voir la suite ?

- Je ne préfère pas. Ce n'est pas le meilleur souvenir que j'ai gardé de cette période de ma vie. J'ai eu du mal à m'en remettre une fois. Si ça ne vous dérange pas, je préfère éviter de me remémorer ce qui s'est passé.

- D'accord, ne vous inquiétez pas. On va se contenter de ce que vous êtes prête à nous montrer. Ce court passage montre bien les caractères de chaque personne.

- On peut dire que je n'ai vraiment rien à voir avec l'accident de ma sœur. Je ne serais pas étonné, si vous me dites que mes parents l'ont aidé. Mais cela me fait réfléchir et si le jour où elle se fait renverser, elle n'avait pas payé quelqu'un, elle a simulé son accident pour que je sois accusée et que j'aille en prison.

- Cette hypothèse est tout à fait plausible. Moi, je me demande si tu es la seule victime de tes « parents » et de ta « sœur », pour qu'elle soit aussi imaginative pour simuler un accident et t'accuser ensuite, c'est que tu ne dois pas être la seule. Merci de t'être confié à nous. Tu nous as bien prouvés que tu n'as rien à voir avec son accident. Au début, tu nous a un peu parlé de tes amis dans ton ancienne cité. Contacte-les et vois si ta sœur n'a pas quelque chose à voir avec leur changement soudain de comportement. Ils te parleront plus facilement qu'à nous. Même si j'en conviens que c'est beaucoup te demander. Alors si tu refuses, je comprends totalement ton choix.

- D'accord, je leur envoie un mail dès maintenant. Je les invite ici. Je te laisse une nouvelle boîte mail et je signe de manière à ce que seuls les intéressés me reconnaissent. Je vous mettrai en copie de chaque mail et si vous le souhaitez, je peux vous faire des comptes-rendus réguliers pour que vous puissiez suivre l'affaire facilement.

- Parle avec ton oncle et montre-lui la vidéo. Parler tous les deux. Je pense que cela ne peut être que bénéfique pour vous deux, dit Adrien.

- D'ailleurs, il faut qu'on en parle aussi avec Inaya. C'est quand même bizarre, vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau, vous avez les mêmes réflexes, vous agissez pareil, vous avez les mêmes peurs, etc. Et vous ne serez pas de la même famille. Je trouve quand même cela bizarre, dit Jenna.

- Oui, moi aussi, je trouve cela bizarre !

- Très bien, on demande à Inaya et à sa famille de venir. Tu pourrais loger tout le monde ?

- Oui, je pense, au pire, on ajoutera des matelas s'il le faut.

- D'accord !

Notre plan est en marche, la vérité est prête à éclater. Vous avez voulu jouer. Mais vous allez perdre et j'en saurai la cause.

De la cave à l'îleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant