Chapitre 26

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Il est maintenant 23 h. On a toujours aucun signe d'Adrien. On termine de manger. Je n'ai pas beaucoup mangé. L'angoisse me coupe l'appétit. Personne ne parle. Jenna est allée coucher mes trois fils. Nous sommes tous les trois assis dans le salon. Nos téléphones devant nous dans l'espoir d'avoir des nouvelles d'Adrien. Mais rien ! Rien, même pas une notification. Les heures passent très lentement.

3 h sont passées depuis que nous sommes installés dans le salon. Jenna vient de s'endormir. Carl et moi sommes toujours éveillés à l'affût du moindre signe. Mais toujours rien ! L'angoisse et le stress prennent de plus en plus de place au fond de moi. Je sais que ce n'est pas bon pour les bébés. Mais je ne peux pas m'en empêcher. On entend les moustiques voler autour de nous. Autour de nous deux, rien ne bouge. Le silence est roi entre nous.

3 h, 4 h, 5 h, la situation reste inchangée. Je me demande s'il ne faudrait pas prévenir la police. Avant qu'on ne l'appelle, on tombe directement sur la messagerie. Une demi-heure que je suis la seule éveillée, Carl à lui aussi céder au sommeil. Je suis maintenant la seule éveillée dans l'attente du moindre signe de vie. Je fais rouler mon fauteuil, ce mouvement me tient éveillé.

L'horloge vient de sonner les 6 h. Je prends le téléphone et tu pars dans la cuisine. J'installe des couvertures sur Jenna et Carl, pour qu'ils aient un minimum chaud. Je commence à préparer le petit-déjeuner. Un téléphone sonne. Je me précipite aussitôt dessus. C'est celui de Carl qui sonne. Je le prends et décroche aussitôt. Je ne regarde même pas le nom qui est affiché.

- Adrien ?

- Non, c'est le patron de Carl. On l'attend ! Mais qu'est-ce qu'il fait ? Et au fait, qui êtes-vous ?

- Moi, c'est Maya une amie de Carl !

- Ah, c'est toi ! Il nous a beaucoup parlé de toi.

- Je ne pense pas qu'il va pouvoir venir travailler aujourd'hui.

- Pourquoi ?

- Un de nos amis vient de disparaître sans laisser de nouvelles. Carl a veillé avec moi toute la nuit. Il vient tout juste de s'endormir il y a 30 minutes.

- Ah !... Je suis désolé pour vous. Ce n'est pas grave. Dis à Carl qu'il a sa journée.

- D'accord ! Merci beaucoup pour lui !

- de rien ! Au revoir !

- Au revoir !

Je raccroche. Cet appel m'a mis un coup. J'ai espéré pour rien. Je pense à la pire situation possible. À 8 h, Jayden, Néo et Lohan réclament leurs biberons. Je m'occupe d'eux. Ça m'occupe un peu l'esprit et me fait penser à autre chose. Je cuisine des gâteaux. J'allume la radio sans mettre trop fort pour ne pas réveiller ceux qui dorment. Peut-être aurais-je des nouvelles ? Les informations reviennent toutes les demi-heures. Aucune nouvelle d'Adrien nulle part. Comme on dit : "Pas de nouvelles, bonnes nouvelles". J'essaie de me rassurer comme je peux, mais j'ai de plus en plus de mal. À midi, c'est la patronne de Jenna qui appelle. Elle s'inquiète de ne pas l'avoir au travail. J'ai eu une conversation similaire avec elle qu'avec le patron de Carl. En parlant de celui-ci, il a rappelé vers 13 h pour avoir des nouvelles, mais rien, toujours aucune nouvelle. Pour mon repas, je grignote quelques gâteaux. Je prépare un repas pour Carl et Jenna avant de les réveiller.

Il est 15 h. Carl décide de faire un tour en voiture pour voir s'il ne trouve pas quelque chose. Jenna part faire le tour des parcs où on a l'habitude d'aller. Je reste ici au cas où Adrien reviendrait.

17 h vient de sonner. Quelqu'un toque à la porte. Je me précipite pour ouvrir. Mais ce n'est que la voisine qui a besoin d'œufs. Je referme la porte dépitée. À 20 h, Carl et Jenna sont revenus bredouille en attendant, j'ai appelé tous les hôpitaux à 100 km autour de la maison. Mais toujours rien. Aucun de leurs patients ne ressemble à Adrien.

Nous mangeons un petit peu. On reprend nos téléphones et appelle chaque commissariat à 100 km à la ronde. 23 h vient de sonner, aucun commissariat n'a vu de près ou de loin Adrien. Mon souffle est de plus en plus laborieux au fur et à mesure que les heures passent et que l'angoisse augmente de plus en plus.

Une journée est passée depuis qu'on a plus de nouvelles d'Adrien. On essaie toujours de l'appeler, mais on tombe aussitôt sur sa messagerie. On le bombarde de texto. Mais aucun de nous à la moindre nouvelle. On a appelé le travail d'Adrien pour savoir s'ils ont des nouvelles, mais comme nous, ils n'ont rien. Ils ont essayé de le contacter toute la matinée sans succès. Ils ont fini par abandonner.

Je n'ai pas fermé l'œil depuis 24 heures. Carl et Jenna ont essayé d'aller dormir sans succès ou plutôt ils ont eu un sommeil par intermittence. On passe à nouveau notre soirée assis dans le salon, les téléphones devant nous. Comme la veille, personne ne parle. On s'observe comme des chiens de faïence. Je sens que je commence à faiblir. Vers 4 h du matin, Jenna s'endort à nouveau. Je bombarde toujours Adrien d'appels et de messages, mais rien n'y fait. Aucun de nous trois n'a de réponse. Carl est allé se coucher à 23 h. Il ne peut pas se permettre de louper une journée de plus. Il prend son travail à 7 h 30. Je pars le réveiller à 6 h. Je lui prépare un bon petit déjeuner pendant qu'il se prépare. Avant qu'il ne parte, je lui promets de l'appeler si on a la moindre nouvelle.

Jenna, quant à elle, se réveille à 10 h. Elle s'occupe des garçons. Je n'en peux plus. Je n'ai pas fermé l'œil depuis la disparition d'Adrien. On a alerté les policiers. Ils ont lancé une alerte disparition. Je somnole sans pour autant réussir à m'endormir. Je fais le ménage que je peux faire. À midi, Jenna part à son tour travailler. Elle travaille dans une petite librairie du centre-ville.

16 h, mes trois petits garçons se réveillent de la sieste. Ils commencent à réclamer Adrien. Ça me fait mal, car on n'a toujours aucune nouvelle de lui. 18 h, Jenna rentre du boulot. Des nouvelles d'Adrien ? Non toujours pas !

La police est passée dans l'après-midi pour m'interroger sur la disparition d'Adrien. Elle non plus n'a pas de nouvelles rassurantes. Je commence à craquer. Je n'en peux plus de toute cette pression. J'ai besoin de l'évacuer. Plus de deux jours que nous sommes sans nouvelles.

5 h du matin, Carl et Jenna sont dans leur chambre. Comme les jumeaux, ils dorment. Moi, je n'ai toujours pas réussi à fermer l'œil. Je suis pourtant exténuée. On sonne à la porte. Je me précipite devant la porte. Je l'ouvre.

De la cave à l'îleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant