Toutes les fleurs finissent par faner

l'amour qui brûle

et ces doux enfers qu'on s'inflige
ces [enchanteresses] lèvres perdues

et jour après jour

géniteur [haï] des discontinuités de mon âme

aime moi détruis moi absous moi

de mes péchés

attend moi encore un peu
j'ai perdu des morceaux de mes maux et les souvenirs de mes mots [tout s'est effacé] j'ai perdu le fil de ma peur de ton cœur attend moi

[encore un peu]

juste le temps d'enregistrer les caresses exquises et la douceur de ton corps et la morsure dans mes poumons sanguinolents

c'est comme regarder vers le bas en permanence

compter
le
moindre
pas

les fenêtres

les vitres

les dalles

tout

pour ne pas me perdre c'est comme le petit poucet tu vois compter ça me raccroche c'est un chemin

[pardon]

j'ai encore
envie
de
tes mains
sur
mon
corps
qui
apprend
de nouveau

à

respirer

c'est comme les cigarettes d'après minuit qui font tourner la tête et font remonter ces sensations perdues et ces souvenirs
[sans épitaphes]

de
ceux
qu'on
aimerait
oublier

c'est comme ces cigarettes fumées les jambes dans le vide

le sol
qui m'attire

c'est comme ces cigarettes au goût de vide au goût de mort

"et qu'est-ce que tu veux tuer de toute façon, hein ? qu'est-ce que tu veux ?"

crie moi à la gueule tes injures [murmurées]

donne
moi
ta
force

non pardon, juste un peu

attend moi

c'est comme un diagnostic psy à la con qui te dit que c'est pas grave
|que c'est comme le diabète qu'il faut vivre avec|

j'ai besoin

d'apprendre

c'est comme un monstre dans mon ventre et une voix dans ma tête et une main sur mon cœur et des nœuds dans mes intestins et des coups sur mon dos et

la haine dans mes yeux

pour

mon

reflet

?

j'ai déjà oublié ce qu'était le vrai et pur et véritable bonheur celui qu'on voit dans les ciels sans nuages quand tout sourit ne serait-ce qu'un instant j'ai perdu mes jours parfaits en chemin et j'ai peur de te perdre aussi

et je sais qu'un jour tu liras ces mots

et il faudra tout affronter

mon aria d'émotions qui
se termine

ce geyser de sentiments qui
s'éteint

mais

je

n'arrêterai

pas

de

t'aimer

malgré tout

et j'apprendrai à vivre sans eux et avec les fantômes dans ma tête ceux de mes rêves oubliés et de mes désirs vains

amour de l'abandon et peur du vide

comme croix

immole moi avant de partir

j'ai
été et je
suis
un
spectre

ma croix et mon fardeau

je suis paradoxe parallèle

être en vie et être amoureux sont deux antithèses

mais l'amour que je cherchais n'était pas celui là et m'a tout de même laissé exsangue je n'avais jamais connu

l'amour

avant toi et si mais non en réalité on m'a abandonnée pour ce que j'étais et aimée pour ce que je n'étais pas [tous, les uns après les autres]
parce que
l'illusion est trop puissante pour leurs yeux pâles

ou sombres

on en oublie tout

et ils m'ont oubliée eux aussi et il faut vivre avec je le sais vous le dites
mais
aucun de vous ne connaître cette douleur avant de nombreuses années
vous
ne savez pas encore
ce que c'est de ne plus exister

et même lorsque le temps de la mort viendra

vous n'aurez jamais ne serait-ce qu'un quart de ce sentiment

de vous voir disparaître là où vous avez commencé à exister

|love is mean, and love hurts|

emmène moi une dernière fois avec toi
goûter aux caresses exquises et aux morsures et détruis moi avant de partir

ils m'ont sali

je ne veux plus me perdre

dans
leurs
bras

c'est comme ces cigarettes et leur odeur empoisonnée c'est comme les corps brûlants autour de moi c'est comme les nuits entassés c'est comme mon lit vide c'est comme mes yeux sans sommeil c'est comme un livre sans mots c'est comme mon cœur en manque

redonne moi ma dose d'héroïne[s]
[qui ont gagné]

h