le noir n'a aucune issue

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aveuglée par la violence du silence

éclatée

bitume

rémission attendue désirée

puis rechute

à nouveau

tu sais quoi c'est la flemme mais faut avoir du courage dans la vie faut se battre faire des efforts on peut pas toujours faire ce qu'on veut t'aurais pu faire ça et ça tu penses qu'à toi

choisir l'un ou l'autre le soleil ou la lune son étoile ou une comète mais choisir choisir

je le considère comme un vrai ami et j'en ai peu

il est quelque peu insipide

j'ai tellement peur
de
le
faire
souffrir

parce que je donnerais mon coeur mon âme mon corps je le fais chaque jour je le prendrais dans mes bras et embrasserai ses plaies soignerai ses déceptions sa tristesse je ferais tout pour qu'il ne cesse jamais d'être heureux

mais j'ai peur

parce que l'attirance est une arme et la séduction pend au dessus de moi

je basculerai un jour, je le sens

et ses lèvres au goût de tabac froid et ses lèvres au parfum de lui
indéfinissable

mutisme

pourquoi est-ce
aussi
irréel de me sentir si
nulle

je veux trouver une issue

je veux cesser de souffrir

je veux juste

pas mourir

je ne crois pas

seulement guérir

n'est-ce pas

c'est
dur
parfois 

d'être seule

je suis coincée derrière la fenêtre close à contempler ces familles parfaites et ces enfants parfaits qui rentrent sont sages font juste ce qu'il faut de conneries fument un peu pour rigoler boivent en soirée et sont forts sont beaux
et je suis là sur le côté je guéris je sombre je vis je crois
que j'agonise
mais eux là-bas avec leurs beaux vêtements leurs belles maisons leurs beaux téléphones et les dialectes qu'ils usent et inventent
et moi et toi et nous
perdus à côté
écorchés vifs dans l'ombre
le sang coule
de nos
plaies
population secrète
comme des rats
à nous terrer sous les fondations pourries
d'une société nécrosée

ET LA SOLITUDE
vieille amie
ET LES LARMES
terrible fléau
ET MOI MÊME
je hais mon reflet

tellement fort que j'en ai mal tellement fort que j'en ai peur je me hais tellement mal que je voudrais l'envoler m'enfuir disparaître partir a jamais

mais comment fuir son propre soi
son propre corps

j'avais entendu ses mots si longtemps

DÉTRUIS MOI maintenant
je ne guérirais jamais de toute façon
JE DOUTERAI toujours
c'est inscrit dans mes gênes, j'échouerai
J'EN RÊVERAI peut-être
mais jamais je ne trouverais la paix

et je me noie dans des soirées épileptiques sous la lumière des néons sous les corps brûlants plaquée contre des inconnus à danser danser pour l'oublier et la musique à fond et la musique qui pulse et la folie la fumée l'alcool sa brûlure douce au fond de la gorge et ce mot et ces mots qui tournent qui tournent mais que dire que faire je ne peux pas me sauver honey je ne peux pas me guérir tu ne peux pas non plus c'est trop tard je suis trop blessée mes plaies se sont infectées et la course folle continue encore et encore et je le vois contre mon miroir mon reflet pathétique qui cache ses marques et le tube qui m'appelle comme le chant des sirènes et mon corps dénudés dans ses bras et plus rien d'autre n'a d'importance je cesse d'exister quand il part et je renaît dans ses bras sur ses lèvres je n'ai pas d'autre issue pas d'autre solution je ne suis rien rien de rien

c'est usant
tout recommence
un et un font deux
deux et deux font quatre
quatre et quatre huit
huit et huit seize

c'est mon chant des sirènes

seize et seize trente-deux
trente-deux et trente-deux font soixante-quatre

et ainsi de suite
pensées intrusives

adieu
H.

Toutes les fleurs finissent par fanerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant