il était une fois

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j'ai arrêté de compter
je crois
j'ai perdu le fil
de nouveau

j'ai cette envie au fond de moi de frapper des murs et de gueuler ma rage au monde ;
j'ai cette envie aux confins de mon être de crier ma rage et ma peine et les cicatrices qui ne s'effacent pas

j'ai envie d'exorciser son visage

j'ai besoin d'arracher les débris de mon cœur de ma poitrine

j'ai besoin de gueuler dans le noir

ma peur farouche de l'amour, mon désir de liberté, ma phobie de la solitude, mon besoin permanent d'être entourée, ma haine de mon corps, mon amour de la destruction, mes masques pesants

je me suis tellement cachée derrière que je ne sais même plus ce que je suis

j'ai arrêté de compter
les nuits sans lune
les jours sans vie
je crois que je me suis perdue

et toujours leurs regards et leurs remarques et leur désir et leur envie et leur avis

et je suis juste déjà morte de l'intérieur

y a plus rien à voir, dégagez, le spectacle est fini, partez, y a plus rien d'intéressant ici, la suite est par là-bas, non, vraiment, c'est fini de ce côté, elle est morte la fille que tu vois, elle en peut plus, elle en a marre, va voir ailleurs merde

tire toi

fuis avant que je t'éclate la gueule d'un coup de pied
que j'écrase ton crâne sur le trottoir, jusqu'à transformer ton visage en une bouillie infâme

va-t-en putain

allez-vous en

j'ai plus de métaphores poétiques en réserve, plus rien à dire de beau à part que j'implose

les gens me tuent et j'arrive pas à m'achever
jveux juste fumer et crever et fumer encore et éclater et me défoncer la gueule parce que dans ces moments là
je ne pense plus
je n'existe plus

et j'ai envie de jouer avec ma vie

j'ai envie de me donner du temps avant de me détruire

pour espérer encore

mais je ne sais plus comment faire

je ne sais plus rien

il a joué avec moi, m'a prise, m'a dévorée et m'a recrachée nue sur le sol froid
comme ce que je suis, une ombre, un fantôme

"t'es surprenante"

parce que j'étais à califourchon sur toi au milieu de la nuit

on a joué et il a gagné

et mes rimes blessées se sont perdues en chemin

et j'ai arrêté de compter
parce que la vie continue

même s'il faut désormais apprendre à recommencer à faire confiance à oublier a guérir à cicatriser, même s'il faut désormais me serrer dans mes propres bras la nuit pour essuyer mes cauchemars
même s'il faut tout de même réapprendre et se laisser toucher par les gens et les êtres que l'on croise

j'ai arrêté de compter

j'ai arrêté de compter

et contre toi
oh je t'en prie
ne me laisse pas

contre toi je revis

et j'ai arrêté de compter mes larmes

h

Toutes les fleurs finissent par fanerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant