perle d'or goutte de sang

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j'aime si fort que je me déchire

à croire que j'aime me déchirer

je me suis fait la réflexion un soir
tous ces artistes qui écrivent si bien et crachent des mots blessés leurs déchirures leurs secrets sur le papier tous ces gens qui chantent qui dansent qui crient qui écrivent et la beauté de leurs plaies

ils sont écorchés vifs

mais en me relisant

ne le suis-je pas aussi ?

j'ai essayé de compter mes cicatrices ce matin
je me suis arrêté à une centaine
n'est-ce pas si triste

j'ai beau évoluer grandir survivre aller mieux guérir je ne peux m'empêcher de me dire qu'on s'aime si mal, qu'on a jamais appris à s'aimer et comment peut-on aimer les autres avant d'apprendre à nous aimer nous mêmes franchement j'ai l'impression qu'on est tous brisés et cette fois ce n'est pas la lumière qui passe à travers les fissures mais toutes les choses abîmées toutes les choses cabossées en nous

on vit si jeune on s'aime si mal

est-ce qu'on aime se déchirer
ou seulement se reconstruire

je recommence à faire des cauchemars j'entends ses cris dans ma tête et des instants de feu que je ne voulais pas je sens la sueur je sens la douleur mes larmes quand je serrais les dents et qu'il ne voyait pas et le sang perle de sang pour son plaisir doré goutte d'or

je lui ai tout donné et

je continue d'avoir peur

comme si son visage réveillait mes noirceur lui qui a tué un morceau de ma vie le jour où il a crié

"handicapée sentimentale tu ne seras jamais capable d'aimer"

j'aime tellement a me déchirer que je passe chaque heure de ma vie à me demander

les
questions
qu'il
a
gravé
sur mon cœur

cherchent des réponses

il portera toujours la marque de notre amour au dessous du pouce

je porterai toujours la marque de notre amour dans la continuité de la veine sur mon bras gauche

je resterai à jamais gardienne de ses cris dans ma tête

je porte la marque de ses démons accolée aux miens

et s'il avait raison
et s'il avait raison
et s'il avait raison

et s'il

avait tort

je ne sais pas je ne sais plus je suis perdue je me rappelle des instants de grâce puis la haine tu m'as déchirée si un jour tu vois ces mots sache que tu m'as déchirée en mille morceaux que ce soir là tes insultes m'ont mis par terre et j'en suis morte un instant j'ai perdu connaissance dans un couloir anonyme j'ai arrêté de manger j'ai vomi j'ai pleuré j'ai voulu apprendre

à
ne plus t'aimer

et j'ai pris du temps j'ai éperdu des heures et j'ai erré perdue j'ai cherché la solution pour te remplacer dans d'autres corps j'ai voulu exorciser de ma tête en créant un nouveau monde j'ai cherché à t'oublier par tous les moyens possibles jusqu'au jour où tu m'as définitivement rejetée et j'ai imposé

je
ne
suis
pas [plus]
un [ton]
objet

et j'ai éternellement peur qu'on vive la même chose que moi désormais j'ai le sentiment que vices et vertus sont mêlées et que ce que tu aime te déteste et ce qui t'aime tu le détruis alors j'ai peur j'ai peur j'ai peur de ne pouvoir sauver le monde

je voudrais effacer la peine

oublier oublier oublier
exorcise [mes rêves]

je suis seule comme toujours
dans le noir

et mes larmes mes larmes
elles ne me plaisent pas toujours

tu es dans ma tête tous les jours

exorcise mes larmes
baisse nos armes

qui sommes nous
  pour nous sauver
pour échouer
  pour essayer

j'ai envie de lui dire de ne pas recommencer de ne pas créer quelqu'un comme moi de nouveau j'ai envie de lui dire arrête ne fais pas ça ne la blesse pas

et j'ai the blackest day dans ma tête et harder and harder, deeper and deeper, darker and darker je n'ai plus les mots

ne
détruis
plus
personne

je veux me reconstruire

sans avoir personne à ramasser

Toutes les fleurs finissent par fanerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant