18. HONNÊTE

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Éléna

On se rejoint tous.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demande Leila.

Je leur explique toute la situation. Ils ont l'air choqué, mais pas étonné bizarrement.

- Ça se voyait que ça allait arriver. Vous passiez votre temps à flirter, dit Lucas. Et, si je m'inspire de ma propre expérience, quand j'ai embrassé Leila et que j'ai fait comme si de rien n'était, c'est parce que je pensais ne pas être assez bien pour elle. Il pense peut-être pareil.

Oh, je n'avais pas pensé à cette hypothèse...

- Ce n'est peut-être pas le moment, mais... on a une heureuse nouvelle à vous annoncer, continu Lucas.

- T'es enceinte ? demande Flo.

- Pff, sal con, rit-il. Non, plus sérieusement, moi et Leila on est ensemble.

Un grand sourire se dessine sur mes lèvres.

- Sérieux ?? DEPUIS LE TEMPS QUE J'ATTENDAIS ÇA !! je m'écris en leur sautant au cou, ce qui les fait rire.

*****

Justin ne m'a toujours pas parlé. Nous sommes dimanche soir et je suis en train de regarder un film d'horreur avec Marissa. On arrête pas de sursauter et de hurler, ce qui fait rire notre père, qui travail dans le salon. À la fin du film, je vais m'allonger dans ma chambre pour vérifier que j'ai bien terminé tous mes devoirs. Soudain mon téléphone vibre. J'ai reçu un message d'un numéro que je ne connais pas disant simplement « salut ». Je commence à flipper, c'est peut-être Roy, ou alors Jordan qui aurait changer de téléphone ou... bon, je vais demander qui c'est, comme ça je serai fixée. Enfin, si la personne me le dit. Je réponds donc « c'est qui ? ». La réponse ne tarde pas. « Le dieu vivant devant qui tu baves ». Me voilà soulagée, je pense savoir qui c'est... « Justin je présume ? ». Il répond que oui, c'est bien lui puis mon téléphone vibre quelques secondes après. « Je peux t'appeler ? ». Je lui réponds que oui, il peut. Mon téléphone sonne et je décroche.

- Tu vas bien ?
- Oui. Pourquoi tu voulais m'appeler ?
- Il faut que je te parle de ce qu'il s'est passé à la soirée.
- Pas besoin je...
- Non, laisse moi m'expliquer. Je t'ai laissé parce que j'ai peur d'être... comment dire... nocif pour toi. Tu comprends ce que je veux dire ? Après tout ce qu'il s'est passé par ton passé, j'ai peur de te faire plus de mal que de bien.
- Écoute, si je devais vivre en parlance dans la peur, je resterais cloîtrée chez moi au fond de mon lit, sous ma couette. Mais ce n'est pas ce que je fais. Je ne suis pas totalement guérie de tout ce que j'ai subi, mais je me suis relevée, et c'est ce qui compte. Alors ne me dis pas que tu t'es retenu pour me protéger de toi. Je sais que tu n'es pas comme lui.
- C'est vrai que résumé comme ça... tu sais, mes potes m'ont dit quelque chose. C'est peut-être faux, même sans doute, enfin, je ne sais pas. C'est quelque chose que je n'avais jamais ressenti avant.
- Ils t'ont dit quoi ?
- Que... bon, je me lance. Ils m'ont dit que je suis amoureux de toi.
- ...
- Éléna ?
- Oui je... il se trouve que... que mes amis m'ont dit ça aussi. Ils m'ont aussi dit qu'on passait notre temps à flirter sans s'en rendre vraiment compte.
- Vraiment ?
- Ouais. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça pour être honnête.

- Éléna ? m'appelle la voix de Marissa en entrant dans la chambre.

- Rissie ! Tu vois pas que je suis au téléphone ?

Un sourire se dessine sur ses lèvres.

- C'est qui ? Ah, et ça faisait longtemps que tu ne m'avais pas appelé comme ça.

- Je... c'est sorti tout seul.

Je ne sais pas pourquoi, mais après ce qu'il s'est passé avec Roy, j'ai arrêté de donner des surnoms aux gens. Peut-être parce que je n'avais pas la gaieté de le faire. Ouais, je sais pas.

- Bon, je te laisse, dit-elle en refermant la porte.

- Excuse-moi, c'était ma soeur.
- J'ai cru comprendre oui. J'aimerai pas avoir une soeur. Je pense que je serai un piètre frère.
- Mais non, ne dis pas ça. Je suis sûre que tu serais formidable.
- Mouais, si tu le dis. Bon, va falloir que j'y aille. On se voit lundi ?
- Ouais, à demain.
- À demain.

Il raccroche le premier. C'est bizarre que l'on agisse comme si rien ne se passait. Je sens bien qu'il y a quelque chose entre nous, mais je ne sais pas trop quoi. On s'est tous les deux avoués les sentiments que nos potes pensent que nous ressentons, mais n'en avons pas franchement parlé. Je ne sais plus trop quoi penser pour être honnête. Dois-je lui en parler lundi ? Ou peut-être lui va-t-il m'en parler ? En même temps vu le temps qu'il a mis à m'expliquer ce qu'il s'était passé le soir de la fête, je pense que je peux attendre encore longtemps avant d'espérer quoique ce soit. D'un côté, c'est vrai que j'aurais pu lui demander des explications aussi, ce n'est pas le seul responsable. Mais je fais confiance au destin. Si quelque chose doit se passer, alors ça se passera.

him and I ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant