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Et en effet à la première heure du matin Tom commença à chercher. Il ne savait pas vraiment qui ni quoi en réalité, mais il cherchait. Il balayait la foule matinale de lycéens surexcitée du regard dans le maigre espoir que la personne qui détenait sa feuille soit au milieu de celle-ci, une pancarte avec son nom écrit dessus et sa copie dans les mains.

Sans grande surprise ce ne fut pas le cas. Et il se rendit la tête haute, bien que son regard était tacheté de regret et d'espoir envolé en cours d'histoire. Le cours était si peu passionnant que cela lui laissa du temps pour réfléchir et établir un plan d'action. Il eut alors la bonne idée de lire le texte qu'avait rédigée la personne qui avait le sien. Peut être y aurait-il un petit indice qui pourrait lui permettre de la retrouver.

«Vous me demandez d'écrire qui je suis, tels étaient vos propres mots. Mais que peut-on écrire lorsqu'on l'ignore nous-même ? Je pourrais très bien me décrire comme cette fille un peu trop joyeuse en toute circonstances que tout le monde voit en moi. Une simple jeune fille aux cheveux blond platine, aux deux yeux bleus et au style un peu trop coloré et perturbant. Cette gamine souvent vêtue de collants multicolores, de shorts en jean troué et de pulls vintage ou de tee-shirts trop larges noués à la taille. Je pourrais vous parler de mon amour pour les salopettes, pour la peinture, pour les crèmes glacées cookie ou pour la série Élite et pour tous ces rebondissements inattendus. Mais encore une fois j'ai comme l'impression que ce n'est pas ce que vous attendiez de moi, que vous en attendiez comme plus.

Mais que voulez-vous, je n ai rien de spécial à vous raconter. Rien qui mérite réellement de faire partie de ce travail, de figurer sur cette feuille blanche A4 grand carreaux. Je ne suis qu'une personne parmi tant d'autres que l'on ne remarque pas vraiment au premier regard, ou alors dans le cas contraire simplement pour critiquer sa coiffure ratée ou ses vêtements un peu trop originaux.

Pour faire simple, je ne sais pas qui je suis

Ce n'était pas la fin, mais il ne put se résoudre à continuer. Tom était loin d'être la personne qui se souciait le plus des autres, il le savait pertinemment et en était presque fier à certains moments, mais ce texte semblait un peu trop personnel pour qu'il ait le droit de le lire. Surtout lorsqu'il imaginait ce qu'il ressentirait si l'inconnu avait lu ne serait-ce qu'une phrase de sa rédaction à lui.

Quelques Mots À Propos De NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant