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Tom était assis sur son perron en pierre, une clope entre les levres. Pendant qu'il inspirait patiemment l'air nocif et toxique qui s'infiltrait dans ses poumons, lui laissant une sensation grisante se propageait dans son corps, il essayait de trouver une idée pour retrouver la personne qui avait écrit cette chose qu'il n'avait pas osé lire.

Il hésitait pendant quelque secondes à la ressortir et à finalement passer en revu chacuns des mots inscrits sur cette feuille maintenant légèrement jaunie et froissée par sa place au fond de son sac et les coups qu'elle avait dû subir. Mais le jeune-homme renonça en imaginant ce qu'il ressentirait si la personne qui détenait la sienne se mettait à la lire -si ce n'était pas déjà fait.

Alors, lorsque sa cigarette ne fut plus qu'un tas de poussière grise et de fumée noircissant ce qui l'entourait, il se releva en prenant appui sur le mur derrière lui et rentra à l'intérieur. Il retira sa veste, la déposa sur son porte manteau métallique et laissa mollement tomber son sac sur le carrelage immaculé de son entrée. Il se dirigea vers le salon à l'autre bout de couloir. Il tomba sur sa mère, un plaid en laine blanche lui recouvrant les épaules pendant qu'une tasse de thé vert brûlante reposait entre ses mains fripées et que les flammes de la cheminée projetées des ombres inquiétantes et rougeâtres sur son visage. Un peu plus loin sur la petite table basse devant eux, la photo d'une adolescente d'une quinzaines d'années au sourire éclatant et au regard pétillant était encadrée et posée sur celle-ci.

Il s'approcha lentement et s'installa à coté d'elle sur le sofa en tissu côtelé et effiloché, passant un bras autour de ses épaules et en attendant qu'elle se laisse aller à cette étreinte. Les larmes qui roulaient en silence sur les joues de sa mère avaient légèrement mouillé son pull, mais il n'en avait rien à faire, et les tressautements de son corps le bercait presque tant il en avait l'habitude maintenant.

Il se pencha en avant et attrapa la photo qu'il tendit d'une main tremblante à sa mère. Celle-ci la saisi, avant d'essuyer ses joues.

« Tu sais, des fois, j'ai l'impression que si je l'espère assez fort elle finira par se matérialiser comme par magie devant moi. souffla-t-elle en retenant de nouveaux sanglots qui brisés le cœur de Tom.

-Mais ça n arrivera pas...

-Je sais...mais elle me manque Tom, tu comprends? dit-elle d une voix rauque et étouffée.

-Oui...moi aussi elle me manque maman... »

Quelques Mots À Propos De NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant