Pendant un temps, Bruce avait continué à faire sa tête de mule.
Une fois la psychiatre partie, il avait fait les cent pas dans le petit salon tout en marmonnant dans sa barbe sous le regard de son majordome. Alfred l'avait laissé faire ce petit manège et était allé dans la cuisine afin lui préparer une bonne tasse de thé.
Quelle ne fut pas sa surprise, tandis qu'il versait l'eau chaude dans le récipient, d'entendre son jeune maître lui crier au loin « Je vais dans la batcave ! ». Le sourcil gauche de Alfred s'était levé de dix bons millimètres. Deux venues à la batcave en si peu de temps ? Il eut une once d'espoir. Le jeune Bruce retrouvait-il enfin son énergie, sa vitalité... ?
Finissant de préparer le délicieux thé qu'il faisait importer tout droit d'Angleterre, Alfred prit ensuite un petit plateau argenté et décida d'apporter sa boisson à Bruce. Plateau en main, il s'avança sur le chemin de la batcave.
Après avoir composé sur le piano les trois accords suivis des deux notes qui permettaient de débloquer le passage secret menant à l'antre, le majordome prit les sombres escaliers et descendit jusqu'à se retrouver dans la vaste pièce. Ses pas résonnaient sur les parois de pierre pendant qu'il s'avançait vers Bruce, déjà installé devant le bat-ordinateur.
Alfred posa à ses côtés le plateau sur lequel trônait la tasse de thé.
« Que faites-vous, monsieur ?
- Je pirate le réseau d'Arkham. Et cette fois-ci, lui dit Bruce en se retournant vers lui, n'essayez pas de m'en empêcher. »
Alfred se garda bien d'entraver son objectif, et à la place il prit un autre siège de bureau qui traînait non loin pour s'installer aux côtés de son jeune maître.
Celui-ci s'affaira à taper avec une rapidité impressionnante sur les touches du clavier du grand ordinateur, contournant peu à peu les systèmes de sécurité des réseaux informatiques.
« Là. Ça y est, dit-il enfin.
- Et que cherchez-vous au juste ?
- Tout ce que je pourrais trouver sur le Joker. »
Bruce chercha le dossier en question et l'ouvrit bientôt sous leurs yeux.
Les premiers éléments remontaient à deux années en arrière. Suite à son arrestation par le GCPD – et Batman, comme le savaient très bien Bruce et Alfred – un premier rapport avait été rédigé, puis le Joker avait rapidement été transféré à l'asile d'Arkham.
S'ensuivaient ensuite différents comptes-rendus psychiatriques. Le premier contenait quelques notes succinctes d'entretiens. Un autre compte-rendu faisait état du diagnostic de trouble de stress post-traumatique complexe et de trouble de la personnalité narcissique, dont la docteure Eileen Williams leur avait fait part un peu plus tôt. Un autre papier informatisé faisait état des hypothèses médicamenteuses pour instaurer un traitement correspondant aux troubles psychiques du Joker, suivi d'une ordonnance. D'autres comptes-rendus suivaient encore, relatant l'évolution de l'état de santé de ce fameux personnage. Peu à peu, ceux-ci révélaient que le traitement semblait tout à fait adéquat, et que le Joker montrait progressivement des signes de meilleur "contact avec la réalité".
Un autre document attira leur attention. Celui-ci était écrit par le psychiatre de l'époque, et mentionnait qu'au vu des très bons résultats suite au traitement médicamenteux, il pourrait être intéressant de transférer le détenu dans un autre service psychiatrique connexe à Arkham : le pavillon de soins de réadaptation. Un papier officiel mentionnait ensuite ce transfert. Et puis... plus rien.
« Pourquoi n'y a-t-il rien d'autre ? demanda alors Alfred.
- C'est sûrement dû à son changement de service, répondit Bruce en recommençant à pianoter sur les touches de son clavier. Je vais hacker le réseau du pavillon de réadaptation. »
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Le Manoir Wayne : lieu d'accueil thérapeutique
Fanfiction[Anciennement sous le nom "Joker at Wayne Manor"] Tout était parti du double constat qu'avait fait Alfred Pennyworth : Bruce se repliait de plus en plus sur lui-même, et le Manoir Wayne manquait cruellement de vie. Lorsqu'il avait entendu parler de...