But I still want you [jikook]

IX

Il m'a fallu des jours pour réussir à convaincre Jihyo que les seules parties du corps de l'empereur que j'ai vu sont son visage et ses mains qui sont restées sagement à leurs places. Comme elle m'avait prévenu la révélation de mon identité n'a pas vraiment affecté ma vie sociale au sein des domestiques, bien sûr certains, jaloux ne m'adressent plus la parole mais la plupart du temps les autres sont plutôt pris de pitié. Là où je dois faire le plus attention c'est envers Sun-hi et ses deux larbins, ils n'en ratent pas une pour m'humilier et me rabaisser. J'ai déjà eu le droit aux draps trempés, aux vêtements déchirés, à la nourriture gâtée. Ils s'amusent particulièrement à saboter mon travail de la journée en renversant des cendres sur des vêtements que je viens de laver par exemple. Je ne peux rien faire à partir subir les remontrances et punitions de momo Huan mais j'essaie de garder le moral malgré tout, le travail étant toujours aussi dur et l'arrivée de l'automne n'arrange rien.

« Jimin et Jihyo aujourd'hui vous ramasseraient les feuilles mortes dans le jardin ouest »

« Bien momo »

Jihyo et moi on s'échange un regard blasé en entendant notre mission du jour qui consiste à balayer pendant des heures dans le froid.

« Au moins on seras dans un cadre enchanteur »

« Merci Jimin, ça m'aide beaucoup ce que tu dis »

J'ignore son ton sarcastique pour empoigner un balai et me diriger vers les jardins. Si il y a bien une chose dont peut être fier l'empereur c'est son palais grandiose et surtout ses jardins. Ils sont immenses et divisé en plusieurs parties avec pavillons sur lac, arbres millénaires, rangées de fleurs exotiques et des millions et des millions de feuilles jaunâtres qui traînent sur le sol. Au bout de 2 heures de balayage j'en ai déjà marre.

« Arrête de râler Chimchim et grouille toi je n'ai pas envie de tomber sur un membre de la famille impériale. On va se faire punir tellement t'es lent »

« Je fais une pause »

« Ouais bah oublie-moi pour la pause »

Et je la vois qui part précipitamment vers une allée, je la suis en grommelant laissant mon balai traîner derrière moi mais au détour d'un chemin je vois à ma droite quelque chose qui risque d'égayer ma journée.

« Jihyo viens voir il y a une balançoire »

Je me précipite vers cet objet de mon enfance que j'adore, et qui est installé entre deux arbres. J'ai plusieurs fois supplié mon père d'en installer une dans notre palais de Silla mais il a toujours refusé sous prétexte que ce n'était pas digne de nous, je remarque que les Jeon sont plus tolérant sur ce côté.

« JIHYO »

Mes appels restent sourds alors, après avoir jeté un coup d'œil sur les environs et étant sûr que le risque de tomber sur des eunuques ou des momos est faible je m'installe sur la planche en bois. Je commence à balancer mes jambes d'avant en arrière et doucement la balançoire suit le mouvement et je m'élève vers le ciel bleu. Je ferme les yeux profitant de cette sensation si apaisante, sentir le vent frapper mon visage et mes cheveux virevolter en rythme me font oublier tous les malheurs que j'ai connu depuis mon départ.

Je ré-ouvre les yeux en sentant des pas derrière moi.

« Jihyo c'est toi ? Tu veux bien me pousser s'il te plaît ? »

Je sens qu'elle se place derrière moi et ses mains se posent sur les cordes, je me sens tirer vers l'arrière puis, avec une force que je ne lui soupçonnais pas elle me pousse vers l'avant, je sens que je m'envole mes pieds touchant presque le ciel.