A mon bon souvenir

Pas de fumée sans feu II !

Iruka se baladait dans le quartier. Demain, ce serait samedi. Kakashi et lui serait officiellement suspendu de leurs fonctions officielles. Après la discussion qu'ils avaient eu dans le bureau de l'Hokage, celle-là même où Iruka avait appris que c'était lui le plus en danger dans cette satané histoire, il avait littéralement piqué une crise. Et pour être tout à fait honnête avec lui-même, il ne pensait pas que cette crise soit le fait d'Indra.

A ce moment-là, il avait complètement décroché et était plongé dans un genre de trans. Savoir que tous le regardaient, le m'était mal à l'aise et cette impression fut renforcé quand il entendit cette fameuse voix, cachée bien au fond de son esprit, dans un recoin de sa tête. Indra gloussait. Iruka fit semblant de rien entendre mais la présence s'imposait davantage pour au final ne donner aucune autre alternative au ninja que de l'écouter.

Tu comprends enfin.Tu m'as ignoré pendant un sacré moment, petit ninja.Mais tu vas comprendre que tu as besoin de moi.

Nous allons te rendre puissant ....

Cette voix ne l'avait plus quitté depuis. Il se promenait donc dans le marché, les idées encore plus noires que d'habitude. Il savait que Kakashi était à proximité mais qu'il était assez intelligent pour savoir qu'il avait besoin de temps et d'air. D'un rapide coup d'oeil, il savait exactement où se trouvait Raido et Genma. Et il se sentit plus misérable encore car il savait qu'il était capable de faire du mal à un habitant du village, à un civil, voir même à un enfant. Son coeur se serra. A cette idée, son envie de promenade disparut aussi vite qu'elle était venue. Sans vraiment comprendre pourquoi, il repensa à ses parents. Il ressentit le besoin de leurs parler, d'avoir leur soutien et de les étreindre. Il aperçut un fleuriste à qui il acheta un bouquet de grosses pivoines blanches, puis il se rendit à la stèle des héros.

De son côté, Kakashi le suivait en lisant son Icha Icha auquel plus personne ne faisait attention comme s'il s'agissait d'une extension de son bras. Il préférait conserver une certaine distance d'autant que le regard noir et plein d'éclaire que lui avait lancé Iruka dans le bureau de l'hokage restait gravé dans sa mémoire. Le lien quant à lui se chargeait de lui transmettre les sentiments de son alterego en direct. Et là, tout de suite, il savait pertinemment qu'il devait rester en retrait. Il se contentait donc de le suivre à bonne distance. Il leva discrètement les yeux sur les toits des magasins, Genma s'y dissimulait. Quant à Raido, il se mêlait à la foule. Iruka les avait repéré également et il sentait son exaspération lui parcourir l'échine. Kakashi soupira. Iruka était bien plus impatient que ce que les gens pouvaient penser. Puis le Icha Icha retomba le long du corps du ninja, l'allure nonchalante ralentit encore plus jusqu'à atteindre un immobilisme total. Le sourire cynique disparut du visage caché et le froid envahit son corps comme la tristesse dans celui du professeur. La stèle. Celle des héros. Cela faisait un petit moment qu'il n'y était pas aller. Iruka avait mal au coeur, son âme pleurait. Il repensait à ses parents. De loin, il le vit se rendre chez le premier fleuriste pour un bouquet de pivoines, d'énormes fleurs blanches. Blanche comme lui. Blanche comme Iruka Umino. Et Kakashi en était les pucerons. Il noircissait tout ce qu'il touchait.

La route jusqu'à la stèle fut assez rapide. Le spectacle était pittoresque. Le ciel jusqu'à présent bleu s'était teinté de gris et la pluie commença à tomber comme pour refléter les sentiments du chunin.

"- Bonjour Mère, Bonjour Père."

Il faisait ça régulièrement, venir leur parler pour leur raconter sa journée, ses joies et ses peines. Jamais il n'avait trouvé cela stupide car il avait toujours été le genre à se soulager par la parole. Il était le genre à tout garder pour lui, à accumuler le bon comme le mauvais jusqu'à l'implosion. Et en l'état actuel des choses, il ne pouvait pas se permettre d'exploser. Il ne pouvait plus.