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Toute la journée, j'étais pensif et n'écoutais plus les cours, ni les profs, bien trop préoccupé par les révélations de Namjoon. C'est alors que la mélodie, sonnant la fin des cours retentit dans l'établissement, faisant se précipiter tous les élèves à ranger leurs affaires et rentrer chez eux, exténués de leur journée.

Moi je le fis plus lentement, prenant mon temps pour ranger soigneusement mes affaires et la nouvelle lettre que j'ai écrite. J'attendais ensuite que les élèves quittent la salle précipitement avant de me lever et quitter à mon tour la salle de cour.

Une fois en dehors, Namjoon m'attendais déjà avec un sourire étincelant tandis que je lui offrait un mince sourire. Je ne suis pas encore assez à l'aise avec lui pour me lâcher comme je le fais avec Tae. Je suis quelqu'un de timide et réservé alors j'ai du mal à m'exprimer et être aussi social que mon meilleur ami, c'est pour ça que je lui écrivais ses lettres. L'avoir face à moi me rend toute chose. Des sentiments contraires me foudroient, je suis tiraillé entre la joie, l'euphorie et à la fois l'anxiété et le stresse mais aussi la tristesse de ne pas savoir ce qu'il ressent.

- Ça te va si on va au parc pour discuter ?

- Oui...c-comme tu veux.

Il me souris et me prend délicatement la main avant de se diriger vers la sortie. Tout est d'abord silencieux puis je met ma timidité de côté pour lancer une discution au hasard. C'est alors que nous nous trouvons donc différents points communs notamment la musique et le maniement des mots pour écrire des chansons. Nous avons fait part de l'importance de l'écriture dans nos vies respectives et ce qu'elles sont pour nous sans donner les détails du pourquoi.

Nous arrivons donc rapidement au parc où le vent souffle légèrement sur la verdure, où les enfants jouent sous les yeux mis attendrit, mi inquiet de leurs parents, assis sur des bancs de bois vieillit par le temps. Nous nous asseyons sur l'un d'eux puis nous nous regardons dans les yeux. Je le vit hésiter et stresser tout en ne sachant pas par où commencer, alors que mes yeux étaient calmement posés sur les siens.

- Ne te presse pas. Prends ton temps.

Je lui lançais un sourire réconfortant puis lui pris la main avec peu d'assurance. Il me sourit nerveusement et prend une grande inspiration.

- Avant,...lorsque j'étais en primaire, je suis tombé amoureux d'un garçon. Il était timide et extrêmement mignon. Il ne parlait à personne et lorsque j'essayais de lui parler, il restais muet. Ça me faisait mal mais à l'époque je ne savais pas que c'était de l'amour. Non..
Je dirais que c'était plutôt parce que je refusait d'y croire. Je n'étais qu'un idiot homophobe influencé par mes parents. Alors, comme je refusait d'y croire à cet amour, je refoulais mes sentiments et le rejettait lui aussi. J'ai été méchant, odieux avec lui. Je ne savais même pas que mon comportement vis à vis de lui virais à l'harcèlement.

Un frisson me prend alors que le choque et la peur se peignent sur mon visage pâle.

- Eh oui, je ne suis pas un ange, je suis bien loin du type idéal que tu t'étais fait. Cependant, chaque jours, chaque nuit, je m'en veux terriblement pour ce que je lui faisait subir durant toutes ses années. Un jour, mon ami ma ouvert les yeux et lorsque j'ai voulu m'excuser c'était trop tard...

J'avale ma salive de travers, comparant cette histoire avec la mienne. C'est à cause de ce genre de personnes qu'est survenu ma phobie sociale. Ces gens là me faisaient peur, ils m'humiliaient, m'insultaient et me faisait du mal sans raison particulière. Alors j'ai quitté mon école et ai suivit des cours à domicile jusqu'à ce que ma mère m'oblige à y retourner et que je rencontre Tae, celui qui m'a fait sortir de ce gouffre sans fond dans lequel je me noyais toutes ses années. Rien que de penser à lui mon coeur se serre.

- Il lui est arrivé quoi ?

- Il a arrêté de venir en cours, il avait disparu. Certains disaient qu'il avait déménagé, d'autres disaient qu'il ne viendrait plus parce qu'il s'était...suicidé et d'autres disaient qu'il ne venait plus parce qu'il avait développé une phobie sociale....

- Oh !

- Yoongi... cette personne je l'ai retrouvé.

Il se tourne vers moi.

- Avant j'étais un idiot, je n'assumais pas mon amour pour toi et cela me ronge encore aujourd'hui. Pardonne moi. Je ne te faisait pas mal comme tes autres harceleurs, mais j'y ai aussi participé parce que je n'ai rien fait pour t'aider quand ils te frappaient alors je suis tout autant responsable qu'eux. Aujourd'hui, nous sommes réunis et nos sentiments sont réciproque et je me dit que c'est un signe du destin, qu'on était destiné l'un à l'autre et que notre passé douloureux devait être effacé définitivement. Je te dis tout ça parce que je veux m'excuser. M'excuser d'avoir été odieux avec toi, de t'avoir pris tes goûtés et d'avoir fait d'autres bêtises du genre...mais surtout de ne pas t'avoir défendu...pardonne le garçon immature que j'étais avant s'il te plaît.

Il se met à pleurer sous mes yeux embrumés de larmes. J'étais pris de spasmes et pleurais à chaudes larmes. Je le prend dans mes bras et il en fait de même. On devait être pitoyable de pleurer ainsi dans ce parc mais on s'en fichait car nos coeurs se sentaient plus léger. Je me reculais de lui et lui frappait le torse avec toute la piteuse force que j'avais, puis fondit de nouveau en larme.

- Tu n'as pas été méchant, tu m'embêtait un peu mais je t'aimais bien moi ! J'étais juste bien trop timide pour te parler.

- Désolé...je suis désolé...

- Je suis déçu... tu me voyais souffrir mais tu n'as rien fait.

- Je suis vraiment désolé.

Je le frappais tout en pleurant et évacuant la douleur, la souffrance que j'ai ressentis pendant cette période. La solitude et mes démons qui venaient me hanter toutes ses nuits, me chuchotant diaboliquement à quel point j'étais pitoyable, écoeurant, seul....
Je ne savais pas ce qui me prenait, ni même ce que je ressentais. Tout un tourbillon d'émotion me prenait. La tristesse, la mélancolie, la colère, la joie,...le soulagement. Oui, j'étais soulagé que mes sentiments soient réciproques mais aussi pour avoir eu des explications et des excuses de sa part avant que je découvre l'histoire de moi même. Mais j'étais tellement déçu qu'il ne m'ai abandonné aux mains de mes bourreaux.

- Je te pardonne...tu étais un enfant...mais tu vas quand même ramer pour avoir totalement ma confiance.

- Je ferais tout pour te mériter.

Pris d'un courage que je ne connaissait pas, je lui prend les joues et l'embrasse subitement. Il écarquille les yeux et pose sa main sur ses lèvres. Il relève le regard vers les miens et m'embrasse à son tour. Je lui souris avec douceur alors qu'il me prend de nouveau les joues pour un baiser plus enflammé.

On se sentaient bien dans cette bulle et ce sentiment d'euphorie que ressentaient deux personnes éperdument amoureuses l'une de l'autre.

Ce baiser était un baiser d'amoureux mais un baiser tout autant triste puisque tous les deux pleuraient, donnant un goût salé à leur lèvres scellés. Tous deux se transmettaient leurs sentiments et leurs douleurs respectifs afin de tourner la page et d'en ouvrir une autre, celle de leur amour.

Au loin, Taehyung, le coeur brisé, se tenait le coeur douloureusement avant de s'enfuir en courant.

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Ce chapitre m'a été inspiré de la chanson "The last" de Yoongi. Cette chanson me fait tellement mal au coeur que j'en chiale, tout comme j'ai chialé devant ce chapitre en écoutant " Eyes, Nose, Lips" ;-; .

Le prochain chapitre sera le dernier. J'ai hâte de le poster et de vous faire découvrir une autre fic ! J'en ai pleins en stock et vus qu'il y a le confinement je me fais plaisir ! ^^

Love Letter •Namgi•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant