Ne m'oublie pas

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~☆~

Hey.

Tu te souviens de moi ?
Parce que moi oui.

Viens je vais te raconter. Je vais te raconter une partie de ma vie que tu ne connaît pas, que tu n'as pas connu.

Tu vas voir ça va te rapeller le bon vieux temps.

\/\

Je ne me souviens même plus de ma première réaction, tu sais, quand j'ai appris la nouvelle.
Ça m'as tellement choquée, ramenée sur Terre et à la dur réalité qu'est la vie.
Je crois que je me souviens de ma deuxième par contre. Oui, c'est ça, je m'en souvient.

"Quoi, qu'est-ce-que t'as dit ?"

Je crois que j'avais la voix qui tremblait un peu.
Je me souviens avoir descendu les escaliers, avoir regardée droit dans les yeux mon interlocutrice qui m'as alors dit : "Ne bougeaient pas, je reviens". Elle aussi avait la voix tremblante.

Et ensuite un blanc d'une heure ou deux. Je sais plus. Mon souvenir d'après, j'étais en train de prendre une douche. L'eau me brûlait la peau, mais j'étais glacée, comme arrêtée dans le temps, bloqué entre l'incompréhension et le déni.
Et puis je me souviens avoir hurlée.

Hurler après tout, hurler après rien, hurler pour lui, hurler pour moi-même, hurler contre moi-même, hurler mon impuissance contre cette chose abominable, hurler sur l'eau qui ne voulais pas me réveiller de se cauchemar, hurler jusqu'à en perdre ma voix, hurler sur la vie de m'avoir pris ce que j'avais de plus précieux, hurler pour hurler, hurler pour mieux respirer cet air étouffent, hurler pour mieux pleurer évidement.

Ouais.

Hurler pour soulager mon cœur.

Je crois que j'ai d'abord nié cette réalité. Elle m'avais frappée pourtant, je le savais. Je n'arrivais juste pas à croire qu'on m'enlevais mon petit bonheur à moi. Alors je m'en suis créé un. Un bonheur irréel constitué de souvenirs résiduels inexistants. Un homme m'avait aidé à construire ce monde heureux dans lequel je vivais. Il m'a "aidé". Il me semble qu'il s'appelait "Déni".

Et puis un jour tout a volé en éclats. Aussi bien Déni que mon bonheur. Brisé par une scène, si ce n'est la scène horrible à mes yeux. Celle où je t'ai vu descendre, lentement, vers un endroit qui m'est inconnu. C'est la que j'ai réalisé, que j'ai compris ce qui se passer.

La colère n'était jamais partie par contre. Elle était toujours là me rappellent sans cesse que tout a joué contre moi et mon bonheur. Cette haine profonde, mélangée à ce sentiment de culpabilité me rongeais de l'intérieur.
Mon cœur avait sortit le Dictionnaire des Mauvais mots, des mots nuisibles. Ceux qui gâchent l'existence, ceux qui rongent la confiance, ceux qui détruise des vies.
"Pourquoi" revenait souvent à vrai dire. Je crois que c'est le pire.

Et un beau jour plus rien.
Le dictionnaire avait disparu, il avait fait place à quelqu'un d'autre, au Marchand de Fausses-excuses.

Il me vendait ces piètres foutaises, ces excuses qui n'en étaient pas, ça fausse compréhension de ma situation, ces relations pansement qui pourtant devaient être incroyables et indestructibles. Il m'as pris pour une poire, m'as manipulé avec son Marchandage sans queue ni tête.

Et bien sûr moi je l'ai cru.

J'ai cru que c'était ma faute, que ma seule excuse était : "Je suis faible donc je n'ai rien fait", que si j'avais été présente, tout ceci n'aurait été que cauchemars, que tu serait encore en train de me serrer dans ses bras si je m'étais réveillé cette nuit là.

Recueil de petites histoires...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant