Angel's Friends : Origins

19 - Le retour de Reina

Le silence ne dura que quelques secondes après que la Sonnerie du Départ ait fini de retenir. Rapidement, un brouhaha envahi le grande salle. Anges et Démons avaient du mal à comprendre ce qu'il venait de se passer.

Kabalé se retrouva à nouveau face à Gabriel et Misha. Cette dernière avait comprit que quelque chose n'allait pas. Kabalé ne pouvait plus masquer sa fatigue.

— Tu as l'air fatiguée, Kabalé.

Sulfus se rapprocha sur petit groupe.

— C'est à cause de ses cauchemars, mais elle n'a pas eu le temps de nous dire ce qu'il se passait dedans.

Misha et Gabriel se comprirent en un regard.

— Tu as rêvé de Reina, n'est-ce pas ?

Sulfus eut un mouvement de recul. Cabria, qui s'était elle aussi, avec le reste du groupe, rapprochée, posa une main se voulant réconfortante sur l'épaule de son amie.

— Oui, elle rêve que celle-ci dit qu'elle est désormais libre et qu'Humains et Éternels doivent se préparer à son retour. Kabalé faisait ses rêves durant la fin de l'année scolaire, et ils ont repris cette semaine.

Sulfus intervint à nouveau, son cerveau fonctionnait à tout allure. Le reste des élèves était soufflé par la nouvelle.

— Cela veut dire qu'il nous reste du temps ! Les rêves de Kabalé sont prémonitoires, cela veut dire que Reina n'a pas encore été libérée !

— La libération de l'Impartiale est une des six conditions de la réalisation de la Prophétie, qui annonce la possible destruction des Anges et des Démons. Malheureusement, les cinq autres sont déjà remplies.

— Gabriel, est-il possible d'inverser cette Prophétie ? Pourquoi n'en avons nous jamais entendu parler ?

— Non, Raf. Rien ne peut arrêter l'exécution de la Prophétie. Notre seul espoir est qu'il nous reste du temps pour préparer notre défense. Il apparaît que Reina n'est pas notre seule ennemie. L'étude de la Prophétie est au programme de la troisième année de stage afin de devenir un Gardien, vous étiez censés en entendre parler pour la première fois l'année prochaine.

Kabalé, qui était depuis le début de discussion restée silencieuse, prit soudain la parole.

— Reina a déjà été libérée.

Sulfus l'agrippa par les deux bras, dégageant la main de Cabria.

— Qu'est-ce que tu dis, Kabalé ? Explique-toi !

— Lâche-la, Sulfus. Ce n'est pas en l'agressant qu'elle pourra te fournir une réponse.

Kabalé remercia Cabria du regard avant de se tourner à nouveau vers Sulfus.

— Le mauvais rêve dont je t'ai parlé l'autre nuit, Sulfus, ce n'est pas celui que je faisais avant la fin des cours. C'en est un nouveau, ce qui signifie que le premier s'est déjà réalisé.

La Salle du Conseil s'était vidée. Même le directeur et la directrice étaient partis, ils avaient en effet du pain sur la planche. Misha s'approcha de Kabalé.

— Et qu'est-ce que tu vois dans ce nouveau rêve ?

— Son retour, au Théâtre des Princes. Elle n'y est pas tout de seule, une jeune femme aux cheveux bleus et aux yeux rouges l'accompagne. Elle a une marque violette sous l'œil droit. Mais je n'arrive pas à savoir si c'est un Ange ou Démon.

Sulfus se rendit compte qu'il ne le savait pas non plus, mais il savait qui c'était.

— C'est Blue ! Elle aidait Cassidy et Kubral jusqu'à ce que la balance du V.E.T.O. soit détruite. Elle m'a dit être la Princesse des Limbes.

— Et sais-tu pourquoi elle les aidait ?

— Elle m'a juste dit qu'elle le faisait pour son peuple.

— Son peuple ? Mais il n'y a que Reina et quelques créatures dangereuses dans les ténèbres, pas vrai ?

Personne ne répondit à la question de Dolce. Anges et Démons avaient appris que les Limbes étaient hors de contrôle des Hautes et des Basses Sphères, mais ils n'avaient aucune idée du nombre de personnes qui y séjournaient réellement.

— « en appliquant inutilement des peines injustifiées »

Tous les élèves levèrent les yeux vers Misha, qui regardait Gabriel. Il comprit où elle voulait en venir.

— « Un peuple oublié sera amené à se soulever »

La Prophétie faisait donc référence au peuple des Limbes, et ce peuple devait être composé d'Éternels très nombreux. Et très en colère.

***

Reina venait de s'entretenir longuement avec Prosérée, qui récupérait toujours de son coma imposé. Prosérée possédait un savoir immense, et Reina avait de nombreuses questions. Elle voulait notamment en savoir davantage sur la création des Limbes. Elle fut surprise d'apprendre que cette création était moins ancienne que celle du Sentier des Métamorphoses que voulaient emprunter Raf et Sulfus.

Une fois les réponses à ses questions obtenues, Reina remercia la Mère des Limbes et partit à la recherche de Blue, qui devait être dans les parages, en train de s'entraîner. Reina appréciait la compagnie de Blue. Elle aimait l'énergie et la fougue qui l'animait, malgré le fait qu'elle n'ait que dix-neuf ans.

« Blue », ce prénom lui allait parfaitement : « Le bleu est symbole de vérité, comme l'eau limpide qui ne peut rien cacher ». Le peuple des Limbes était en effet le peuple que les Sphères dissimulait depuis des millénaires, mais cela n'allait désormais plus être possible.

Reina trouva Blue dans le sous-sol du Château des Limbes, qui avait été aménagé en ce qui ressemblait à un dojo.

— Il est temps. Nous devons y aller.

— Et où allons-nous ?

Un sourire se dessina sur le visage de la belle Reina. Elle avait trouvé l'endroit parfait pour faire son grand retour.

— Au Théâtre des Princes.

***

Reina et Blue étaient arrivées au Théâtre des Princes depuis plusieurs heures. La première s'était installée dans l'ancien fauteuil de Tyco mais la seconde commençait à s'impatienter.

— Ça fait des heures qu'on attend ! Je commence à en avoir marre, on ne peut pas leur envoyer un message pour qu'ils se dépêchent.

— Ma chère enfant, calme-toi. Je te l'ai expliqué, nous ne sommes pas là pour nous battre, pas encore. Nous sommes ici pour leur transmettre des informations pouvant les affaiblir psychologiquement. Tu as eu l'occasion de voir que Raf avait des pouvoirs très puissants, et je ne veux pas qu'elle soit dans mes pattes.

Des bruits de pas se firent alors entendre. Reina se releva et Blue vint se placer à son côté. Leur vengeance allait enfin pouvoir commencer.