CHAPITRE 2

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Tout est si mignon et paisible, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? On se le demande, hein ? Eh eh eh.

CHAPITRE 2

Contrairement aux villes humaines où se promener à l'extérieur était déconseillé pour tout monstre avisé, à Nouvelle Nouvelle Maison, ces préoccupations n'existaient pas pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas d'autres transports en commun en ville. Si quelqu'un devait traverser la ville, il le faisait en vélo ou à pied. De jolies fleurs dorées bordaient les entrées de la gare où la foule encore nombreuse se pressait. Papyrus huma l'air un moment avant de se mettre en route vers l'artère bondée du centre-ville, son passager humain toujours campé sur ses épaules.

Frisk fut ravi de retrouver l'ambiance si particulière de cette ville qui lui avait tant manqué. Tous les monstres qu'ils croisaient les hélaient à grands signes de bras, parfois nombreux, juste dans l'attente d'un sourire. Cela changeait des meetings et autres réunions de l'ambassade où l'enfant ne recevait que haine et insultes de la part des représentants de sa propre espèce. Parfois, il avait du mal à se dire qu'il appartenait à leur peuple. Quelque part, ce n'était plus le cas. Depuis le mont Ebott, il n'y avait pas un jour où il s'était senti "humain" de nouveau... Si l'on écartait ces quelques lignes temporelles auxquelles il n'aimait pas penser. Sans l'avait de toute façon dissuadé à sa manière de redevenir ce type d'humain de nouveau. Même s'il pensait le contraire, ces longues heures passées dans le dernier corridor lui avait servi de leçon pour l'éternité et plus encore.

"Tu es bien pensif, humain Frisk. Le manque de spaghettis t'as rendu muet ? Je savais que ce n'était pas une bonne idée de vous laisser partir."

Malgré le ton en apparence jovial de la remarque, Frisk discerna très clairement une pointe d'amertume. L'adolescent tapota gentiment sur le crâne du squelette avant de poser sa tête sur son crâne.

"Je n'ai pas trouvé un seul restaurant capable d'égaliser avec tes chefs d'oeuvre culinaires. Ces humains sont vraiment nuls.

— Bien évidemment, chantonna-t-il. Aucun humain n'est capable de rivaliser avec mon génie absolu en matière de cuisine. Même Undyne le reconnaît."

Ce n'était pas si faux. Personne ne pouvait rivaliser avec cette capacité à placer des spaghettis dans n'importe quelle recette de cuisine, quand bien même elle n'en nécessitait pas. Frisk se rappelait encore du jour où Sans et lui avaient tenté de le dissuader maladroitement de ne pas présenter ses fabuleux spaghettis au chocolat et à la moutarde à Grillby pour soi-disant "améliorer sa carte et la rendre moins graisseuse". Le pauvre barman avait vomi ses tripes inexistantes pendant trois jours après ça et forcé Sans à payer ses dettes juste pour se venger. Enfin... Sans avait très fortement encouragé Frisk à utiliser son salaire d'ambassadeur pour la payer à sa place. Toriel n'avait pas apprécié du tout et mit à la porte une nuit entière. Au moins, cette mésaventure lui avait appris à payer ses consommations plus régulièrement. Tout espoir n'était pas perdu après tout.

Au souvenir fulgurant de sa mère, Frisk se contorsionna pour voir si elle suivait le rythme. Elle était loin derrière, arrêtée tous les deux mètres par les passants enthousiastes. Eh oui, les Dreemur passaient rarement inaperçus en ville, en particulier après six mois d'absence. Papyrus se stoppa lui aussi et se retourna de manière peu discrète.

"Elle semble en avoir pour un moment. Glace ?

— Glace, répondit Frisk, enthousiaste."

Le squelette le déposa au sol et se dirigea vers la petite cabine du vendeur le plus proche, les grosses valises de Frisk derrière lui. Le lapin bleu qui le tenait écarquilla les yeux en apercevant l'humain qui le salua d'un petit geste de main. Quelques pièces d'or et deux cônes à la vanille plus tard, l'humain et le squelette s'installèrent sur un des nombreux bancs publiques entouré de fleurs dorées. Celui qu'ils avaient choisi donnait une vue imprenable sur la vallée encore ensoleillée. Malgré l'installation des monstres, elle avait su garder cet air sauvage et inhabité grâce à son immense forêt où seul le tube de verre du train laissait planer l'existence d'une civilisation.

Une dernière promesse | Fanfiction UndertaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant