CHAPITRE 11

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Jusqu'où est-ce qu'on va aller ? :p Bonne lecture !

CHAPITRE 11

Debout au sommet de Mont Ebott, Frisk admirait la vue, une énorme jarre noire à ses pieds. Papyrus se tenait à côté de lui, le regard vide, comme bien souvent depuis le départ de son frère.

Une semaine s'était écoulée et les choses revenaient peu à peu à la normale. Si tant était qu'elles avaient un jour été normales. Le matin-même, la cérémonie funéraire avait eu lieu. Beaucoup de monde était venu dire au revoir à Sans, des monstres, bien sûr, mais aussi quelques humains. S'il savait qu'il était si populaire, il aurait sans doute rougi. Sans n'était pas exactement le type de personne qui souhaitait particulièrement des amis. Il attirait simplement la sympathie.

La cérémonie était restée très sobre. Chacun avait pris la parole à tour de rôle. Toriel avait regretté de ne l'avoir connu "en os" que quelques années, Grillby pleura sa note à jamais non-payée et promis de l'encadrer dans son restaurant avec sa plus belle bouteille de ketchup deluxe, Asgore parla de son courage sans faille et de ses jugements aiguisés... Puis vint le tour de Papyrus. Le squelette avait prononcé quelques mots avant de fondre en larmes. Frisk l'avait remplacé et avait essayé de garder la tête froide les douze longues minutes qu'avait duré son discours. Il était resté vague, personne ne savait vraiment à quel point Sans avait été important pour leur nouvelle vie à la surface. Undyne avait terminé la cérémonie en lui donnant les hommages militaires pour son service de sentinelle, et le fit garde royal à titre posthume, afin qu'il continue de veiller sur les rois du passé. Après ça, chacun avait tracé sa route, à l'exception des amis les plus proches du squelette, qui avaient pris la route du sommet de Mont Ebott.

Ils se tenaient derrière eux, silencieux : Toriel, Asgore, Grillby, Undyne et Alphys. Frisk et Papyrus avaient décidé de disperser ses restes là où il avait mis pour la première fois les pieds à l'extérieur, à la nuit tombée. Celle qui se présentait à eux était exceptionnelle. Lorsqu'ils ouvrirent le bocal, comme pour répondre, une pluie d'étoiles filantes zébra le ciel. Les cendres s'envolèrent paisiblement au rythme du vent depuis la jarre tenue par Frisk et Papyrus. C'était ce qu'il aurait voulu. Être enfin libre et ne plus s'inquiéter de rien, passer l'éternité à faire la sieste et prendre le soleil. Frisk espérait sincèrement que ce soit le cas. Il était bien placé pour savoir que certaines âmes avaient parfois du mal à abandonner. Et Sans, contrairement à ce qu'il voulait faire croire, faisait partie de ceux-là.

Que se passerait-il s'il restait coincé ici ? Ou pire, s'il rencontrait Chara ? Il ne s'était pas battu autant d'années pour simplement se retrouver coincé pour l'éternité avec celle qui l'avait propulsé en enfer. Et puis s'il était encore là, il se serait déjà manifesté. Après tout, il avait tout raconté à Papyrus contre sa volonté et ça ne lui aurait vraiment pas plu.

Bientôt, le bocal fut intégralement vidé. Ils restèrent tous à regarder la poussière se disperser au gré du vent, avant d'enfin décider de rentrer. Après tout, la journée serait encore longue. Le discours de l'ambassade avait été décalé au lendemain. Asgore avait fait ce qu'il avait pu pour lui accorder un délai plus long, mais le président considérant déjà son absence comme un affront refusé d'accepter le deuil comme excuse. Cette insensibilité, bien loin d'abattre l'enfant, l'avait rempli de détermination. Il avait travaillé avec Undyne, Toriel et Asgore sur le discours et en était plutôt satisfait. Le problème était que le président refusait de revenir dans la citadelle des monstres. Ils allaient devoir prendre la route jusqu'à Ebott City dans l'après-midi pour rejoindre la cité.

Le voyage du retour se fit dans le silence. Undyne, Alphys et Asgore restèrent manger chez Papyrus pour pouvoir partir plus rapidement. Les valises étaient prêtes, toutes entassées dans un coin. Cependant, même si Toriel essayait de réchauffer l'ambiance et d'encourager le groupe, la bonne humeur habituelle qui précédait les discours de l'ambassade n'existait plus. Papyrus avait le visage fermé et tremblait en servant les pâtes. Undyne était distraite, le regard perdu vers l'extérieur, tout comme Alphys qui tapait frénétiquement sur son téléphone et évitait de croiser le regard de quiconque. Même Asgore, qui paraissait jusque là être celui qui supportait le plus les événements avait perdu le sourire.

Une dernière promesse | Fanfiction UndertaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant