CHAPITRE 8

100 14 9
                                    

Hey ! Je sais que le chapitre de la semaine passée en a remué plus d'un, mais l'épreuve n'est pas encore tout à fait terminée. On retient son souffle et on continue l'histoire !

CHAPITRE 8

Frisk se rappelait de ce jour comme s'il était hier. Il avait neuf ans à peine et les monstres venaient tout juste de mettre les pieds dehors pour la première fois, dans la toute première ligne temporelle. Ils avaient passé l'après-midi à l'extérieur, euphoriques, à apprécier le vent et la chaleur du soleil. Il avait fallu rentrer quelques heures plus tard, étant donné que contrairement à ce que Papyrus pensait, les monstres ne pouvaient pas simplement débarquer en ville comme ça et s'attendre à ce que les humains les acceptent. Tous - mis à part Papyrus - savait que ce serait une nouvelle aventure bien plus complexe que cela.

Pendant qu'Asgore et Toriel retenaient difficilement la population au niveau de la barrière, l'enfant avait accompagné Sans au bord de la falaise. La nuit tombait, et pour la première fois, Sans aperçut les étoiles. Frisk réalisa bientôt qu'avant ce moment, le squelette n'avait jamais souri. Vraiment souri. Il était heureux. Ce fut la seule et unique fois où il le vit sourire de cette façon. Après les premiers resets, Frisk sut qu'il faisait semblant, qu'il savait. Cela ne l'arrêta pas pour autant. Tant que l'enfant resta pacifique, il ne s'en plaignit pas. Ensuite... Ensuite il était mort et Chara avait effacé cet univers temporairement, il n'avait pas vraiment eu son mot à dire.

Quoiqu'il en soit, Frisk se rappelait avec précision des mots qu'il avait dit ce jour-là, l'air rêveur.

"Quand j'étais petit, mon père disait que les étoiles étaient des prouts d'extraterrestres à des milliers d'années-lumière. Je n'en ai pas fermé l'œil de la nuit en me demandant si ça leur faisait mal, puisque les étoiles étaient dans le ciel depuis des millions d'années."

A bien y réfléchir, ce n'était pas exactement ce qui l'avait marqué, mais la suite. Sans avait lancé une œillade vers Papyrus, affalé dans l'herbe comme une étoile de mer échouée, dépité depuis qu'Undyne lui avait dit que la garde royale n'aurait bientôt plus d'utilité.

"Je trouvais cette histoire nulle, poursuivit-il. Alors quand il a... disparu, j'en ai raconté une autre à Papyrus. Bien sûr, ses étoiles à lui n'étaient que dans des livres pour enfants, mais... Je lui ai dit que dans le ciel se trouvait toutes les âmes brisées de la Grande Guerre. Les soldats, les mages, les humains qui sont tombés et nous ont protégé pour nous mener jusqu'à aujourd'hui. Je dois avouer que je n'y croyais pas moi-même... Jusqu'à aujourd'hui."

Il se souvint avoir ri. Il trouvait cette idée un peu ridicule. Comment quelqu'un qui était mort pouvait veiller et influer sur ce qui ne l'était pas ? Avec le recul, il l'avait appris à ses dépens. Les morts veillaient bien sur ceux qui les avaient protégés... Mais jamais sur la main qui leur avait ôté la vie.

*******

Le bruit des machines qui s'emballent tirèrent Frisk de l'état léthargique dans lequel il avait passé la nuit. Il faisait jour maintenant, et le squelette était toujours là. Mais pour combien de temps ? Il s'agissait de sa troisième attaque en quelques heures. Son âme s'emballait brusquement puis se calmait, comme s'il finissait par la maîtriser. Comme les deux fois précédentes, Papyrus lui caressa doucement le crâne en lui murmurant des choses apaisantes. Malheureusement, cette fois-là, cela ne suffit pas. Dans un silence, ils entendirent distinctement l'âme du squelette se briser. C'était un son indescriptible, celui d'une vie qui se termine.

"Non... Non ! cria Papyrus. Sans ! Sans, reviens ! hurla-t-il, complètement hystérique."

Entre ses mains, le corps de son frère tombait en cendres. Frisk resta immobile derrière lui, incapable d'esquisser le moindre geste. En quelques secondes à peine, le corps n'existait plus, remplacé par cette poudre blanche. Papyrus hurla sa détresse et éclata en sanglots. Undyne, revenue dans la nuit, vint immédiatement le prendre dans ses bras pour essayer de le consoler. Alphys baissa la tête, avant de saisir le drap blanc que Toriel avait déjà ramené et de recouvrir les restes de son ami.

Une dernière promesse | Fanfiction UndertaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant