CHAPITRE 6

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Je vous laisse respirer pour un chapitre. Enfin... Eh eh eh.

CHAPITRE 6

La plage était bondée en ce mardi après-midi ensoleillée. Papyrus dépliait soigneusement sa serviette et calculait à voix haute l'exact emplacement où ses os pourraient profiter le plus des rayons de la boule incandescente dans le ciel. Moins ordonnés, Toriel et Frisk étaient déjà installés depuis dix minutes. L'adolescent se tartinait les bras de crème solaire, problème que n'avait pas sa maman poilue, déjà en train de bronzer dans son maillot de bain fushia, celui que Sans lui avait offert l'année passée. Elle portait beaucoup de cadeaux de Sans ces derniers temps, si bien que le jeune humain commençait à suspecter qu'elle cherchait à attirer son attention.

A côté de lui, le squelette se laissa enfin tomber en arrière, bras et jambes écartés en étoile. Il poussa un soupir d'aise avant de river des yeux rêveurs vers le ciel. La luminosité était aveuglante, mais cela n'avait pas l'air de lui poser de problème particulier. Peut-être parce qu'il n'avait pas vraiment d'yeux ? Les subtilités de certains monstres échappaient encore à l'adolescent ; par exemple la manière dont Sans mangeait sans ouvrir la bouche, ou encore comment Onion San se déplaçait de surfaces d'eau en surfaces d'eau sans jamais toucher la terre, y compris dans des lacs. L'imposant poulpe était visible dans l'eau à l'horizon, occupé à tourner sur lui-même, ses tentacules levés comme s'il passait le meilleur moment de sa vie.

Frisk se retourna à l'entente de son prénom quelque part derrière lui. Une paire de jeunes adolescentes-lapins gloussèrent avant de détourner le regard. L'enfant balaya la plage des yeux. Partout, des regards curieux, admiratifs, fanatiques presque étaient braqués sur eux. Il essaya de les ignorer, mais recouvrit bientôt son corps avec sa serviette, mal à l'aise. A chaque fois, c'était la même chose. Il ne pouvait pas faire deux pas dehors sans être reconnu. Il y avait les jours où ça ne le dérangeait pas plus que ça et où il se prêtait volontiers au jeu des photos et autographes, et d'autres comme aujourd'hui où cette popularité l'oppressait. Avec tout ce qui se passait en ce moment, il n'avait pas la tête à ce genre de sottises. Il voulait passer un peu de temps loin du stress et de la pression qui accompagnaient la condition de Sans et son discours d'ambassadeur le lendemain.

"Tu devrais aller te baigner un peu, l'encouragea Toriel, comme lisant dans ses pensées. Tu auras un peu la paix.

— Bonne idée, approuva l'adolescent. Papyrus, tu viens ?"

Le squelette se redressa comme un piquet. Il sortit deux brassards de son sac, déjà gonflés, et les enfila jusqu'en haut de ses os. Mère et fils Dreemur retinrent un pouffement de surprise devant la customisation des bouées roses, où la tête de Sans était dessinée à côté de canards et chiens enfantins. Les dessins étaient vieux. Frisk les avait faits avec Sans peu de temps avant de s'installer à la surface. Papyrus l'avait jeté dehors parce qu'il ne voulait pas y mettre du sien pour faire les cartons, et le squelette s'était retrouvé désigné baby-sitter d'office pour tous les enfants de Snowdin. En vengeance, il leur avait donné divers objets de Papyrus à décorer : lampes, T-shirts, et ces fameux brassards. Quelque part, il était touché que le squelette les ait encore et les porte avec autant de fierté. Ils étaient vraiment hideux et décolorés.

L'adolescent, le coeur léger, partit d'un coup en courant vers la mer. Il entendit Papyrus pousser un cri outré avant que ses pas bien plus grands et rapides ne le poursuivent. Le squelette le rattrapa en quelques enjambées, nullement dérangé par le sable, ce qui n'était pas le cas de Frisk qui s'enfonçait dedans en grognant. Son ami le dépassa en bombant le torse avant de se jeter à l'eau avec la grâce d'une boule de glace trop liquide tombant de son cornet. Il éclaboussa au passage les rares humains qui s'aventuraient sur la plage des monstres avant de pousser un cri victorieux. Frisk, bon joueur, l'applaudit volontiers.

Une dernière promesse | Fanfiction UndertaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant