Cela faisait plusieurs nuits que je voyais cette bête dans mon sommeil. Et à chaque fois je me réveillais quelques minutes avant que mon réveil ne sonne. Des cernes commençaient à se tracer sous mes yeux et les cours devenaient un combat contre l'envie de dormir. Sans parler de Daniel qui ne m'avait pas adressé la parole depuis que j'étais venue chez lui. Rien n'allait, et pourtant, je trouvais quand même des moments où j'arrivais à tout oublier, à sourire et à m'amuser. La plupart du temps je suis avec Grace et Max, ils sont tellement gentils mais ils se font du soucis. Je ne leur ai pas reparlé du loup, de la bête, je ne sais pas trop comment le qualifier. Ils avaient relancé le sujet plusieurs fois mais je restait muette. Ce qui m'inquiétais c'est le fait que mon père risque de se trouver en face de cette chose. Moi j'ai eu de la chance car un autre est arrivé et ils se sont battus, mais je ne sais pas ce qu'il aurait pu me faire. A cette idée un frisson me parcouru.
- Eh oh, tu nous entends ? Grace secouait ses mains devant mon visage.
- Oui, pardon, vous disiez ?
- Aby, Max planta son regard dans le mien et me dit : Tu es sûre que tout va bien ? Tu n'as rien mangé et en plus tu es complètement à l'ouest.
- Pardonnez-moi, je suis juste super fatiguée. J'ai du mal à dormir et je m'inquiète pour mon père.
Ce que je disais était vrai, pourtant j'avais l'impression que je devais en dire plus, que je devais leur parler de cet animal.
- On comprend, repris Grace, c'est normal que tu t'en fasse pour lui. Après tout, il chasse un monstre alors... Le regard que Max lui lançait l'empêcha de finir sa phrase. Désolée, dit-elle simplement.
- Je l'ai vu.
Leurs regards compatissants se tournèrent vers moi, Grace posa ses mains manucurée sur les miennes et essaya de me rassurer.
- Tu nous as déjà raconter l'histoire du loup, ou du chien errant, j'en sais trop rien. Mais il y en a partout ici. Son regard était doux, elle voyait que ça m'atteignait, et je n'ai aucune idée du "pourquoi".
- Décris nous dans les moindre détails ce que tu as vu, peut-être qu'on comprendrais mieux, tu ne nous as presque rien raconté.
Max semblait vraiment vouloir m'aider alors cette fois-ci je racontais la même histoire mais en détaillant ce que j'avais vu et entendu.
- Un énorme loup blanc ? Il émit un petite rire, mélangé à un soupir. Je me sentis vexée, il ne me croyais pas. Ecoute, reprit-il, je pense que tu as surtout besoin d'énormément de repos. La sonnerie retentit et il disparu dans les couloirs.
Super, maintenant Max me prenait pour une folle qui voyait des choses. C'est réel, je le sais, mais pourquoi personne ne semble me croire. Les habitants sortaient tous des histoires de monstres et il suffit que je parle de choses concrètes pour qu'on se moque de moi ? Quelque chose clochait.
Le reste de la journée se passa normalement. Daniel ne m'adressait pas la parole et je me débrouillais pour éviter Max, ce qu'il avait fait m'avais vraiment vexée. Marchant dans les couloirs, j'entendais des voix qui se hurlaient dessus, puis qui chuchotaient et recommençaient. Ma curiosité l'emporta et je me mis à marcher vers les voix. Petit à petit je les reconnu, c'était Daniel et Max. Je n'arrivais pas à entendre leur conversation, seulement quelques phrases remontaient à mes oreilles. Max avait dit : "Tu as été vu !", accompagné de plusieurs jurons, mais malheureusement je n'entendis pas ce que Daniel lui avait répondu. Qui l'avait vu ? Et surtout en train de faire quoi ? Ça ne dû pas plaire à mon ami car il le poussa et lui crachait des mots sans le moindre sens. Daniel gardait son calme, mais quand Max allait pour le frapper, il intercepta sa main à une vitesse incroyable et le poussa contre le mur. Soudain tout partit en vrille, leurs sacs s'écrasaient par terre et les élèves se ruaient pour voir la scène. Je ne pouvais pas les laisser se battre, alors je me mis à courir dans leur direction et réussi à me créer un passage entre les spectateurs de ce carnage. Daniel respirait lourdement, comme s'il essayait de se calmer, alors que Max semblait s'amuser, je ne l'avait jamais vu comme ça, il semble si calme. Avec sa manche il essuya le sang qui coulait de son nez et regarda Daniel dans les yeux. Soudain, son visage se fit dur et c'était son adversaire qui arborait un sourire satisfait. La situation dégénéra et des coup volèrent. Quand je me décidai à intervenir Daniel écrasait de tout son poids Max qui était allongé au sol, le sang coulant du coin de ses lèvres. Je tirais Daniel par les épaules mais il ne bougea pas d'un millimètre. Voyant qu'il allait encore mettre un coup au visage, j'attrapai son point et me plaçai devant lui. Il écarquilla les yeux et se redressa, Max, rapide comme l'éclair, en profita pour lui asséner un grand coup au visage.
- Je suppose que je l'ai bien mérité celle-là. Il se mit à sourire et se craqua les doigts. Pourquoi devait-il toujours se la raconter ?
Je l'éloignais de Max, qui étais à présent avec Grace. Quand je me retournais vers Daniel, j'eus l'impression que ses yeux luisaient mais en un battement de cils ils étaient redevenus normaux. Le manque de sommeil avait de gros effets sur moi. Il me regardait, en fait il me scrutait. D'un geste doux il essuya une tâche rouge sur ma main, son contact me surpris. Il était chaud, doux et délicat.
- Tu as du sang, précisa-t-il.
C'étais drôle qu'il dise ça car il en était couvert. Je ne savais pas comment ils en étaient arrivés à là. Mais c'était partit très loin.
Avant que je n'ai pu lui demandé pourquoi ils en étaient venu aux mains, et surtout de quoi ils parlaient, Mr. Thompson arriva et les regarda tour à tour.
- Vous connaissez le chemin. Suivant les deux garçons des yeux il se tourna.
Apparemment ce n'était pas la première fois que ces deux là se battaient, et je n'en étais pas surprise. Se lançant des éclairs avec leurs yeux ils avancèrent en silence jusqu'à la salle du professeur où ils disparurent. La foule se sépara et je me retrouvais seule au milieu de tout ce monde. Apercevant Grace du coin de l'œil, j'allais lui parler.
- Ils se battent souvent comme ça ? lui demandai-je.
- Oui, mais c'est la première fois qu'ils vont aussi loin. D'habitude ils se cherchent, puis ça finit par éclater, mais il n'y a jamais autant de sang. C'était vraiment violent cette fois-ci, Daniel avait l'air vraiment en colère, quant à Max, je ne l'ai jamais vu comme ça. Elle paraissait vraiment inquiète. Je me demande vraiment ce qui a pu les pousser à se battre de la sorte, marmonna-elle. Bon, je retourne en cours, sinon je vais encore arriver en retard. Me faisant un signe de la main elle disparu dans les couloirs. Mais qu'est ce qu'ils ont tous les deux ?
La journée était fini, Daniel venait à peine de sortir du bureau de notre professeur principal, alors que Max, lui était sortit au moins une heure avant. Ça n'avait pas dû être une partie de plaisir. Je l'aperçu sortant du bureau et me dirigeais vers lui.
- Daniel, attends ! criais-je. Agacé, il se tourna et souffla du nez. Super accueil.
- Ecoute, je sais ce que tu vas me dire. Oui, je n'aurais probablement pas dû le frapper, oui j'ai été loin, et non je ne m'excuserais pas. Il me toisa de haut en bas et se retourna.
Il s'éloignait de plus en plus. Pourquoi réagissait il de cette manière ? Je voulais seulement savoir comment il allait. Le regardant partir, je restais figée dans le hall.
Dans le bus je ne vis pas Max, il été surement partit directement après sa petite discussion avec mon professeur. Je ne cessais de penser à ce qu'il lui avait dit : " Tu as été vu !". Pourquoi se battre parce qu'il a été vu ? C'est extrême. Plusieurs questions traversèrent mon esprit comme : Par qui ? En faisant quoi ? Pourquoi est-ce aussi grave ? Perdue dans mes pensées je ne vis pas le bus dépasser mon arrêt. Quand je m'en suis rendu compte il était trop tard. J'ai dû descendre à l'arrêt suivant. j'allais devoir marcher pendant 45 minutes a peu près, il était assez loin de chez moi. Marchant, la tête dans les nuages, sur le bord de la route je me posais toutes ces questions en boucle dans ma tête. J'étais tellement ailleurs que je n'avais pas vu la voiture qui venait de s'arrêter à côté de moi. Je levai la tête et reconnu tout de suite le conducteur, c'était Daniel. Que faisait il ici ? Et pourquoi me regardait il de cette façon ? Il me regarda encore quelques secondes puis me dit simplement :
- Monte.
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WhiteBlood : L'appel de la nuit
ParanormalNouvelle ville, nouvelle vie, pas vrai ? Si mon passé ne me poursuit pas, ce n'est pas le cas de tout le monde. Mon nom est Abygaëlle, mais on m'appelle Aby. Avec mon père, on a décidé de s'installer dans une petite ville où il a grandit : WhiteWoo...