WhiteBlood : L'appel de la nuit

Bonus

Daniel

Un cri aigüe résonna dans l'entrepôt. Non. A-t-il oser la toucher ?
Ma vision se brouilla. Sans réfléchir j'égorgeai un de ces sale buveur de sang. Sa tête se détacha de son corps et roula plus loin alors que son sang tacha mes vêtements.
Aby. Ou est-elle. Mon coeur se mit a battre de plus en plus vite dans ma poitrine. Aby. Je me tourne et soudain mes jambes refusent de bouger.
Le sang. Son sang. Les crocs plantés dans son cou je le vis s'abreuver d'elle. Non ... pas elle. Mon coeur se sera et mes jambes refusèrent toujours d'avancer. C'est seulement lorsque j'entendis le cri désespéré de Max que je repris mes esprits. Il retira ses crocs d'elle et la lâcha. Son corps s'écrasa par terre comme une poupée avec laquelle on a fini de jouer. Abygaelle ... Sans réfléchir, je me mis à courir dans sa direction. Le vampire esquissa un sourire et se volatilisa.

Une jeune humaine liée à un loup batard alors qu'un jeune vampire en pince pour elle, je ne pouvais pas rater cette occasion.

Sa voix résonna dans toute la pièce rendant impossible sa localisation. Il éclata de rire et son odeur disparu immédiatement.

Mon regard se posa sur le corps immobile d'Aby. Est-elle morte ? Max s'agenouilla à côté d'elle et écouta attentivement.

- Son coeur bat encore. Il baissa la tête et murmura un juron.

- Elle est vivante ? Je ne pu m'empêcher de sourire. Ce n'est pas le moment. Il faut l'aider.

- Si elle est vivante, il marqua une pause puis posa des yeux pleins de regrets sur moi, alors elle deviendra l'une des nôtres...

Elle deviendra l'une des nôtres... Non, c'est impossible, il y a forcément un moyen.

- On peut l'empêcher ?

Max baissa les yeux et hocha la tête.

- Fais le ! Lui hurlais-je.

- Je ... je ne peux pas.

Quoi ...?

- Je dois aspirer le venin, je vais devoir la mordre. J'ai peur de ne plus pouvoir m'arrêter...

Faut-il passer par là pour qu'elle ne devienne pas un monstre ? Mes pensées furent coupées par un cri de douleur. Aby se plia en deux, elle cria encore et encore. Le plus vite possible, je m'approchai d'elle et je la prit dans mes bras. Sa froideur me surprit et j'eu un mouvement de recul. Max grogna et la souleva du sol pour la caller entre ses deux genoux. A quoi joue-t-il ?!

- Je ne sais pas si ça va marcher, alors pardonne moi Aby. Je vais faire mon maximum pour toi.

Il déposa un doux baiser sur sa joue, ses canines sortirent et ses yeux changèrent de couleur. Sans attendre une seconde de plus il planta ses crocs au même endroit que James . Cette vision me donna des frissons, mais je ferais tout ce que je peux pour elle.
Sa prise se resserra sur ses bras. Le sang se mit a couler de son cou et tacha ses vêtements. Il prit plusieurs gorgées, encore et encore sans s'arrêter. Il ferma les paupières et émis un grognement qui me donna des frissons.

- Max ça suffit.

Il ne bougea pas. Je sortit mes griffes et lui planta dans l'épaule afin de l'arrêter. Il poussa un nouveau grognement inhumain. Il leva la tête et le sang dégoulina de ses lèvres. En quelques secondes il reprit ses esprits et jeta un coup d'oeil vers Aby. D'un regard désolé il secoua la tête.

- Je suis désolé, il a déjà atteint son organisme.

Alors c'est fini ? Elle va devenir comme lui ? Froide, pale, ... morte. Cette idée me retourna le coeur. Je refuse de la voir mourir. Je l'arrachai des bras de Max et la colla contre moi. Le froid me brula la peau, mais je l'ignorai. Je passai ma main dans ses cheveux si doux puis lui caressai les lèvres qui blanchissent à vu d'oeil du bout des doigts. Même à moitié morte, elle reste la personne la plus belle que j'ai connu. Je ne peux pas rester là sans rien faire.

- Accroche-toi, Aby. Lutte de toute tes forces, murmurai-je à son oreille.

M'entend-t-elle seulement ? Sait-elle que je suis là ?

- On doit l'amener chez moi, c'est plus sûr, dit Max.

Incapable de lui parler je me contante de hocher la tête.

Aby toujours dans mes bras, je me mis a courir jusqu'à la maison de Max.

- Non, pas celle-là. Suis moi.

Que veut-il dire par « pas celle là » ? Sans dire un seul mot je le suivis. On arriva devant une grande maison au milieu de la forêt. Sans prendre le temps d'admirer je couru a l'intérieur et déposa Aby sur un fauteuil devant une cheminée. Elle bougea légèrement puis elle recommença à se plier en deux et a hurler de douleur.

- Pourquoi fait-elle ça ? La panique m'envahit. Je me mis à hurler sur Max qui me regardait d'un air sombre.

- La transformation est une épreuve difficile. Son corps change du tout au tout. Seul son coeur et quelques organes indispensables continueront à fonctionner donc tous les autres organes de son corps son en train de s'arrêter petit à petit.

Je jetai un regard horrifié vers le fauteuil.

- Combien de temps ça va durer ?

- Je ne sais pas ... C'est très aléatoire.
Voyant qu'il ne rajoute rien je décide d'insister.

- Ça peut prendre un jour, comme ça peut prendre une semaine. Il baissa la tête et murmura : pour moi ça n'a durer que trois jours, pourtant j'ai eu l'impression que des années sont passées.

Il a vécu ça, lui aussi. Je me surpris a avoir de la peine pour lui. Puis un sentiment familier m'envahit : la colère. Une énorme colère. Mais pas la mienne, c'est celle d'Aby. Pourquoi est-elle enragée à ce point ?

- Qu'est-ce qui se passe ? Grondais-je a fleur de peau. Elle est en colère ! Contre quoi ?

- Elle va revivre certains moments de sa vie, elle va halluciner, le pire sera a son réveil. Elle ne saura plus qui elle est, où elle est et elle s'en prendra à quiconque osera se mettre sur son chemin.

La colère doubla en moi. Aby je t'en pris calme toi. Je m'approchais d'elle et posa ma main sur sa joue. Ma main devint plus chaude et sa colère s'atténua. Ça marche. Elle s'immobilisa petit à petit jusqu'à ne plus bouger du tout. Son visage, toujours tendu, paraît légèrement plus décontracté.

- On devrait la laisser, ça sera comme ça toute la nuit, ajouta Max.

- D'accord.

Je ne pu rien dire de plus. Il monta à l'étage et je ne le vis plus avant le lendemain matin.  J'ai passé toute la nuit à ses côtés, la calmant quand je le devais. Je n'ai presque pas dormi, gardant un oeil sur elle.

- Tu es resté là ?

- Oui, dis-je simplement.

- Elle a l'air d'être calmée. Je pense que sa transformation sera rapide.

Il prit un couteau et ouvrit la porte.

- Que vas-tu faire avec un couteau ? lui demandai-je.

- Chercher de la nourriture, pour Aby. Elle aura besoin d'une quantité importante de sang a son réveil mais je ne peux pas tout simplement planter mes crocs dans un animal, il faut qu'elle le fasse elle-même.

Tout mon corps se tendit. Elle va boire du sang.

- Il va falloir t'y habituer.

Sans un mot de plus il me jeta un regard noir et claqua la porte.

M'y habituer ? Non ... jamais je ne pourrais.