Chapitre 20

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Voilà maintenant trois heures que je m'entraîne. Les goûtes de sueurs glissent sur mon front, Max bouge si rapidement que je  ne le vois même pas. Sur ces trois heures d'entraînement, je n'ai pas réussi à le toucher une seule fois.

- On va s'arrêter là, dit Daniel.

Je me tournai vers Daniel, il me regardais un sourire aux lèvres.

- Tu te moque ? lui demandais-je à bout de souffle.

Il se mit alors à rire.

- Vous vous fatiguez tellement vite, dit-il en levant les yeux au ciel.

Tellement vite ?! Je n'ai jamais été une grande sportive, ça c'est sur, mais courir derrière un être au moins dix fois plus rapide que sois n'est pas de tout repos, surtout pendant trois heures consécutives.

Épuisée, je me jetai sur le sol. Ma respiration était saccadée, mon pouls beaucoup trop rapide, et le soleil n'arrangeait rien à tout ça. La main froide de Max vint se poser sur mon front, et c'était vraiment agréable.

- Ça te rafraîchira un peu, me dit-il.

Je lui servit un grand sourire, je suis beaucoup trop essoufflée pour parler. Il posa alors chacune de ses mains sur mes épaules. La fraîcheur de son corps m'envahit directement. Ça me rappelait la sensation que j'éprouvais au contact de Daniel, quand il utilise son don. J'eus alors un frisson.

- Tu lui donnes froid, grogna Daniel.

Max retira ses mains instantanément. Quand je me tournai je pu voir de la gêne sur son visage.

- On devrait rentrer, lança-t-il.

Il se pencha et m'aida à me lever du sol. Il passa ensuite  une main dans ses longs cheveux noirs, puis il me regarda, l'air gêné.

- Aby, commença-t-il par dire. Je vais te prendre sur mon dos, tu vas énormément nous ralentir.

J'entendis Daniel souffler puis il décida de prendre la parole.

- Max, pars devant je vais rester avec elle encore un petit moment, le temps qu'elle se repose un peu.

Avant de partir, il me lança un dernier regard puis son corps devint flou et disparu dans les bois.

- Pourquoi l'as-tu fais partir ? lui demandais-je.

- J'aimerais te toucher deux mots sur les vampires.

Il me regarda droit dans les yeux et il me dit, d'un ton sec :

- Ils sont dangereux, vils, mais surtout malin.

Parle-t-il de Max ?

- Max ne me fera jamais rien qui pourrait me causer du tort, lui répondis-je sur le même ton.

- Tu n'en sais rien ! hurla-t-il. On croit qu'ils sont avec nous puis la minute d'après ils te montrent quel genre de créature ils sont.

Ses yeux devinrent brillant, la haine qu'il leur porte se reflète dans ses pupilles. Son regard me glaça le sang, c'est celui d'un animal, un animal féroce. Néanmoins, je ne pu m'en détacher. Qu'a-t-il de si particulier ? Qu'a-t-il de plus que les autres ? Ses beaux yeux, sa capacité à se métamorphoser, ou peut-être le côté mystérieux qui l'entoure ? Je n'en ai aucune idées. Tout ce que je sais, c'est que ce lien, ce lien qui nous unis joue un rôle dans tout ça.

- Pardon.

Le son de sa voix me sortit de mes réflexions. Ses yeux reprirent leurs couleurs normales, il n'avait plus ce regard animal, juste un regard peiné. Pourquoi en vouloir autant aux vampires ? Il a dû se passer quelque chose dans sa vie pour qu'il les haïssent à ce point. Mais quand je le vois avec Max, je me dis qu'il ne les haïs pas tant que ça.

Daniel, pourquoi tu ne me parles pas ? J'aimerais tellement qu'il s'ouvre à moi, comme moi je l'ai fais. Mais après tout, je ne peux pas le forcer.

On commença a marcher dans un silence pesant. J'ai finis par m'y habituer.

Ça fait déjà une heure qu'on marche, je suis complètement épuisée. L'entraînement plus la promenade, trop pour moi. Discrètement, je regardais à ma gauche. Il marchait, tête baissée regardant ses baskets écraser les feuilles.

- Je ne sais pas pourquoi tu ne les aimes pas, lui dis-je. Mais moi, je sais que Max ne me fera jamais rien.

Il parut surpris, surpris que je prennes la parole. Mais son visage fut immédiatement dénué d'émotion. Il était froid.

- Max ne pourrait jamais ...

- Stop, me coupa-t-il d'un ton sec. Arrête de sortir toutes ses ânerie. Si je te tranche la gorge devant lui il n'aura aucune hésitation et il se jètera sur toi comme un animal affamé.

Cette phrase me choqua. Comment pouvait-il avoir de telles idées ? C'est inhumain. Et puis, un loup qui traite un autre d'animal, c'est le comble. Daniel part vraiment loin par moment. Sa haine est palpable.

Sans un mot de plus nous marchâmes jusqu'à arriver au lycée. Je pris le bus, et lui, il rentra chez lui en voiture. Il ne m'avait même pas proposé de me ramener, il est sûrement très énervé. A cette pensée mon cœur se serra. L'avais-je énervé ? Au point de ne plus m'adresser la parole ? Non, je ne pense pas. C'était juste une simple dispute, pourtant j'ai cette sensation au fond de moi, cette sensation qui me dit que j'aurais pu l'éviter. La culpabilité m'envahit. Je suis peut-être allé trop loin ...

Le bus s'arrêta et je faillis tomber, ça me sortit de mes pensées. Je descendis et je rentrai chez moi. Mon père n'était pas là, pas surprenant. Je me fis à manger, il était environ 18 H, je suis affamée.

Une fois dans ma chambre, je me jetai sur mon lit. Tuer des vampires. Cette idée me parait irréelle, un humain, tuer un être immortel. C'est impossible. Puis je me souvins d'un truc. La veine de Vénus que Daniel m'a donné. Elle peut immobiliser, peut-être même tuer un vampire. Il m'en faut plus, beaucoup plus. Je me mis alors à chercher le petit flacon, et je le rangeait au fond de mon sac, juste au cas ou.

Une fois réveillée, je me rendis compte que je n'ai jamais été aussi impatiente d'aller en cours. Il fallait que je parle à Daniel de la Veine de Vénus, et que je demande à Max quels effets elle a sur les vampires. Je me décidai alors à prendre le même bus que lui même si je ne commence que dans deux heures.

En sortant de la maison je le vis, il a l'air tellement "normal" vu comme ça. Il s'habille comme tout le monde, parle comme tout le monde, même s'il lui arrive d'être un peu vieux jeu. Seulement sa coupe de cheveux n'est pas vraiment à la mode. Ses longs cheveux noirs lui tombent un peu devant le visage, ça lui donne un côté gothique. Me rendant compte que je le reluquais je décidai de détourner le regard quand il disparu soudainement.

Une main froide se posa sur ma gorge.

- Et hop! Tu es morte. Me dit Max.

Il retira sa main et se plaça devant moi. Devant mon expression de choc, il s'excusa.

- Pardonne-moi, Daniel m'a demandé de faire ce genre de chose quand tu t'y attends le moins, c'est un peu bizarre mais au moins ça t'entraîne. Il me sourit et avança avec moi.

Daniel est un maître en question de torture ou c'est une impression ?

Je servis un joli sourire à Max et je lui dis que ce n'est pas grave.

- Tu sais Aby. Rester derrière quelqu'un et l'observer ça peut faire peur à certaines personnes.

Il se mit à rire et mon visage se mit à rougir en pensant au fait qu'il m'avait vu dès le début. On continua à parler jusqu'au lycée où on dû se séparer.

WhiteBlood : L'appel de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant