Chapitre 9

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Sur le chemin du retour, Daniel jetait quelques coups d'œil inquiet dans ma direction, quant à moi je regardais le paysage à travers la fenêtre. Quand je tournais la tête nos regards se croisaient, il détournait la tête de suite. Je ne sais pas vraiment si j'ai peur de lui, si il m'impressionne ou alors si ça ne me fait rien. L'ambiance est plutôt tendue, je garde mes distances pendant que lui tente de lancer une conversation en passant par tous les sujets normaux possibles. Le lycée, le mauvais temps, il a même parler de Max, mais rien ne pourra rendre cette situation normale. Je suis assise à côté d'un garçon capable de se transformer en bête, rien n'est normal. Une fois arrivée devant chez moi, il se tourna vers moi et me regarda dans les yeux. Mon corps refusait de bouger, j'étais figée, perdue dans son regard. Est-ce que c'est un truc qu'il peut faire ? Je n'y avais pas pensé, a-t-il des pouvoirs ?

- Parle-moi, me supplia-t-il, j'ai besoin de savoir si tu vas bien.

J'étais incapable de dire quelque chose, et il dut s'en rendre compte car il détourna son regard. Mon corps se tendit et mes lèvres s'entrouvrirent pour parler, mais encore un fois, j'étais incapable d'émettre le moindre son. Je me tournai, et je sortis de la voiture. En voyant ma maison le soulagement m'envahit. Il s'installa en moi si fort que je baissai la garde, alors toutes les autres émotions que j'avais refoulées jusque là refirent surface. La peur, le stress, le doute, tout s'intensifia. Sans que je pu les retenir, des larmes se mirent à couler sur mes joues et je perdis le contrôle de mon corps. Quand mes genoux touchèrent le sol, l'impact envoya une douleur vive dans tout mon corps, pourtant je ne la sentis presque pas.

J'étais là, assise par terre, sanglotant si fort que j'eus du mal à respirer. Daniel s'approchait doucement de moi, il me tendit la main pour m'aider. Mon premier reflex fut de reculer, de m'éloigner de lui. Je sais pourtant que ce n'est pas juste, mais j'ai peur de lui, peur de ce qu'il est. Un homme capable de se changer en bête, en monstre. Serait-il capable de me faire du mal ? Au fond de moi, je savais qu'il en était incapable. Il ne m'aurait pas protégée sinon. Il fallait que je me lève du sol et que je rentre chez moi, mais j'en été incapable. La peur me paralysait et je ne pouvait rien y faire. Je me tournai vers Daniel, il se tenait loin de moi, il me regardais fixement. Je n'arrivais pas à déchiffrer son visage. Il paraissait neutre, sans aucunes émotions, il s'était fermé à moi. Je tendis la main, pour lui faire comprendre que j'avais besoin d'aide. Quand il s'approcha de moi, il hésita puis m'aida à me lever. Je savais que, malgré le fait qu'il puisse se transformer en loup, il reste un humain comme moi. Je ne devais pas en avoir peur.

- Tu devrais rentré chez toi, mais s'il te plaît laisse moi au moins t'expliquer. Tu pourras comprendre, rajouta-il, tu es forte, plus forte que tu ne le crois.

Il me fit un signe de la tête et marcha vers sa voiture. Au bout de quelques pas il s'arrêta, regarda autours de lui et me regarda droit dans les yeux.

- Rentre, m'ordonna-t-il.

- Pourquoi ? Qu'est que tu as ?

- Ne discute pas et rentre.

Il me fusillait du regard. Voilà le retour de Daniel l'humain, celui que j'ai rencontré au lycée. Son comportement m'inquiétais, pourquoi avait-il réagis comme ça ? Il soupira et vint se planter devant moi. Mais à quoi jouait-il ?

Au loin, je vis Max qui venait vers nous. Au fur et à mesure que Max avançait, le corps de Daniel se crispait. Ce pourrait-il que Max soit au courant pour Daniel ? Est-ce pour ça qu'il se déteste ? Non, c'est impossible, il m'aurait mise en garde. Quand Max ne fut qu'à quelques mètres, il nous regarda tour à tour puis fusilla Daniel du regard.

- Qu'est ce que tu as fais ? Sa voix était grave, peut-être même effrayante. Je n'avais jamais eu peur de Max, pourtant à cet instant même il avait l'air vraiment en colère.

- Mêle toi de tes affaires, cracha Daniel.

- Tu n'as rien à faire ici. Il accompagna sa phrase d'un pas un avant. Daniel ne bougea pas, il n'avait pas vraiment l'air effrayé.

Leur disputes incessantes m'énervaient de plus en plus, alors je me mis entre les deux et les fusiller l'un et l'autre du regard. Ils se turent et me fixèrent en silence. Un rictus apparu sur les lèvres de Max. Laissée de devoir les séparés à chaque fois je demandais à Daniel de rentrer chez lui, ce qu'il fit à contre cœur. Une fois qu'il fut partit, je me retrouvais seule avec Max. On se regardait sans vraiment savoir quoi dire. Il était énervé, et moi je ne sais plus où j'en suis.

- Tu devrais rentré chez toi, Aby. Tu as l'air tellement fatiguée. Tu vas bien ?

J'avais promis à Daniel de ne rien dire, alors je mentis.

- Oui, tout va bien, j'ai juste passé une nuit compliquée.

- Pourquoi tu es avec lui de bon matin ?

- C'est une longue histoire, lui dis-je. Entre, je vais te raconter.

L'un après l'autre on rentra chez moi. La maison était vide, seul mon père était là mais il dormait. On s'assit sur le canapé, je lui servis à boire. Il déposa le verre sur ma table basse et me regarda.

- Alors, que s'est-il passé ?

Je pris une grande inspiration et je me lançais dans des explications. Evidemment je ne lui parlai pas des loups. Je lui dis juste que j'ai fais une crise de somnambulisme et que Daniel m'a trouvé seule dans le forêt. Il parut me croire, en même temps, c'était ce qu'il s'était passé, mais j'avais quand même l'impression de lui mentir. Après plusieurs heures passées avec lui, j'oubliais presque toute cette histoire de loups. Perdue dans mes pensées je ne voyais pas que Max m'avait demandé quelque chose.

- Pardonne-moi, j'étais ailleurs.

- Je demandais si tu voulais regarder un film.

J'acquiesçais et je partit chercher un film. Après un long débat sur quel film regarder, on se mit d'accord sur un film d'horreur. Au bout d'une demie-heure de film, mes yeux se fermaient tout seul, et s'en m'en rendre compte je me mis à dormir profondément.

A mon réveil, Max était toujours là. Ma tête était posée sur son épaule et avec sa main il traçait des cercles sur mon bras. La télé était toujours en marche, sur un autre film cette fois-ci. Combien de temps ai-je dormi ? Max se pencha et me regarda.

- Ah, tu es enfin réveillée. Je me suis permis de mettre un autre film, je ne voulais pas partir sans savoir si tu allais mieux.

Il me sourit et se remit à regarder le film.

- Tu as dormi plutôt longtemps, tu devais être vraiment épuisée.

Quand je repris mes esprits, je me souvins alors pourquoi Max était là. Daniel. Les loups. Tout se mélangeait dans ma tête. C'était trop. Avec Max j'avais l'impression que tout est normal, que rien ne s'est passé, ça me fait du bien. Je ne sais pas comment je fais pour digérer tout ce qui s'est passé.

Je passai le reste de ma journée avec Max. Il partit avant le dîner car il a un régime spécial. Voilà pourquoi il ne mange jamais rien à la cantine du lycée. Quand il partit, mon père était déjà au travail, et me retrouver seule ne m'enchantait vraiment pas. J'aurais tant aimé que ma mère reste avec moi, comme avant quand il partait travailler. Pendant nos soirées entre filles où on peignait, regardait des film romantique et se racontait des histoires. Elle était comme ma meilleure amie, je lui disais tout, vraiment tout. J'aurais tant aimé qu'elle doit là en ce moment. Comme à chaque fois que je pense à elle, des larmes coulaient sur mes joues.

Pour me changer les idées je décidai de dessiner. Je pris mon carnet à dessin, je me mis à dessiner. Une fois le dessin terminé, j'eu l'impression d'avoir vidé ma tête. Le loup blanc était immobile sur ma feuille, mais il parait si réel. Ne pouvant plus lutter contre le sommeil je m'installai dans mon lit et je me laissais endormir.

WhiteBlood : L'appel de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant