Chapitre 21

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Quand ce fut l'heure d'aller en cours, je me levai et me dirigeais vers la salle. Je n'avais pas encore vu Daniel aujourd'hui, et sincèrement j'espère qu'il ne m'en veut pas pour hier.

Je m'installe alors à ma place, dans la salle de Mr. Thompson, et je remarque qu'il n'est pas encore là. Il arrivera sûrement en retard, ça ne serait pas très étonnant.

La sonnerie retentit, les deux heures de cours sont finies et Daniel n'est toujours pas là. A-t-il encore disparu ? Est-ce de ma faute ? J'espère juste, au fond de moi, qu'il soit toujours là. Mais où part-il ? Part-il réellement voir sa mère ? Beaucoup trop de questions s'entrechoquèrent dans mon esprit, si bien que je vu pas Max arriver.

- A quoi est-ce que tu penses ? me demanda-t-il.

- Daniel est partit, n'est-ce pas ?

Pouvait-il le sentir, ou simplement sentir sa présence ? Ce serait  plutôt pratique.

- Je ne sais pas, il baissa la tête puis me dit, il se passe quelque chose entre vous ? C'est sérieux ?

Du sérieux ? Entre Daniel et moi ? Non, c'est juste notre lien qui fait que nous sommes si proche. Je me répétais et répétais encore ses paroles dans ma tête depuis qu'il m'a dit que nous sommes liés. Pourtant, je ne peux me résoudre à y croire.

- Non, lui répondis-je, il n'y a rien de sérieux entre lui et moi. C'est un ami, rien de plus.

Avais-je ajouté cette phrase pour le convaincre lui, ou moi ? Il hocha la tête et détourna le regard.

La journée passa, et aucune nouvelle de lui. J'ai horreur de le voir disparaître sans laisser d'explications. Est-il partit voir sa mère, comme la dernière fois ?

L'idée d'aller chez lui traversa mon esprit. Non, pas une deuxième fois. Et si ... s'il est chez lui ? Que ferais-je ? Quand je levai la tête, le bus partit. Super.

- Besoin d'aide ?

En entendant cette voix mon corps se tendit. Je n'ai pas besoin de ça pour le moment.

- Non merci, Samantha.

Je me force à afficher un sourire sur mon visage, en vain. Son regard provocateur et son air suffisant m'énervent au plus haut point.

- Que me veux-tu ? lui demandai-je.

- Moi ? Rien. Elle me foudroya du regard et continua. Mais Daniel a demandé à la meute de garder un œil sur toi.

Sa façon de dire « toi » ressemblais plus à une insulte.

- Je suppose que désobéir au chef de meute ce n'est pas très bon pour toi, n'est ce pas ?

Ses yeux se mirent à luire. Oups ... je n'aurais peut-être pas dû. Elle fit un pas en ma direction puis se ravisa. Elle baissa les yeux et ceux-ci reprirent leur couleur initiale.

- Va te faire voir Alex.

Et sans un mot de plus elle partit dans les bois. Les loups n'ont pas de voiture ? Un rapide coup d'œil dans les bois me confirma qu'Alex s'y tenait. M'observant de loin. Il me fit un signe de tête et disparu de ma vue.

Ayant loupé le bus, je décide de marcher jusqu'à chez moi. Le soleil encore dans le ciel disparaît derrière les nuages grisonnants. Il ne pas tarder à pleuvoir... Cette journée ne fait rien pour s'améliorer.

Soudain, j'eu une impression d'être épiée. Sûrement Alexander ou d'autre membres de la meute. J'avance en silence, sur le bord de la route en longeant la forêt. Mais cette impression s'intensifia petit à petit. J'accélérai le pas. Presque arrivée chez moi, je lâche un soupir bruyant.

Je ne ressens plus la sensation d'être observée. Ce n'était pas la meute. Je l'aurais pas sentit de cette manière. Je me sentais en danger, jamais ils m'auraient effrayés. Je me mis à marcher le plus rapidement jusqu'à ma maison et une fois à l'intérieur je ferme la porte à double tour.

- Tu rentres tard aujourd'hui.

La voix de mon père me fit sursauter. Il n'est pas au travail ?

- Aby, ça va ? il me regarda un moment puis il haussa les épaules. Tu ne t'attendais pas à me voir c'est ça ? Il se mit à rigoler. J'ai pris ma soirée pour qu'on soit ensemble.

Mon père a prit sa soirée ? Ça ne lui ressemble pas, mais je ne pu m'empêcher d'être émue. Depuis combien de temps n'a-t-il pas laisser son travail de côté pour qu'on puisse passer du temps ensemble ? Longtemps, je suppose.

- Et si on allait au restaurant ? Je lui servit un grand sourire et je poursuivi. Il y en a un pas très loin, ça pourrait être sympa.

Il parut réfléchir un moment puis lâcha :

- Non, on reste à la maison, je nous ai prit à manger.

- Mais il n'est pas loin. Peut-être que si j'insiste il finira par accepter.

Il fronça les sourcils.

- Je ... je ne peux pas sortir Aby.

Sa phrase me surprit autant que lui. Il ne peut pas ? Que veut-il dire par là ?

- Tu dois rester à la maison ? Il réfléchit un instant puis hocha la tête.

- Je nous ai commandé des pizzas, elles ne devraient pas tarder à arriver.

Il me servit un beau sourire et s'en alla dans la cuisine. Toute cette histoire ne tourne pas rond. Il a un comportement qui ne lui ressemble pas. Il a dû avoir beaucoup de travail ces derniers temps, ça ne m'étonnerait pas qu'il soit complètement fatigué. Ou alors il a des problèmes. Quels genre de problèmes peuvent être importants au point de confiné mon père dans sa propre maison ?

Un coup retentit à la porte et je me levai pour ouvrir. Quand la porte s'ouvrit, une femme, blonde aux yeux plutôt clairs se tenait devant moi une pizza à la main.

- Je suis bien chez les Jones, demanda-t-elle.

- Oui, c'est ici.

Je pris un peu de monnaie et lui je lui donna. Elle me tendit la pizza et elle partit sans un mot de plus.

- Papa, la pizza est là !

- Déjà ? demanda-t-il en laissant dépasser sa tête de la cuisine.

On mangea dans le calme et on se regarda un film, rien que tous le deux. Mon père n'a jamais été très bavard, mais ce soir il fit un effort. Il me demanda comment se passe le lycée, les cours, si je me suis fais beaucoup d'amis, et pleins d'autres questions. Une fois son stock de questions épuisé, on se replongea dans un silence total.

Une fois dans ma chambre, j'eus envie de peindre. Je n'ai pas peint depuis tellement longtemps que ça commence à me manquer. L'image d'un loup surgit alors dans mon esprit. Ce loup c'est Daniel. Sa fourrure, ses yeux, tout semble magique chez lui, enfin, plus magique. Mon pinceau glissa petit à petit sur la toile, dessinant des formes jusqu'à voir le loup.

Je ne sais pas le temps que j'ai passé à peindre, mais je commence déjà à apercevoir les diférentes formes du tableau. Plutôt fière de moi, je partis me coucher.

WhiteBlood : L'appel de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant