Chapitre 15

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Publié le 09/05/20

Odin se tenait devant le lit où un petit être y était allongé. Il s'était rendu à la mine, il avait vu les pauvres gens au corps faible, mais rien n'était comparable à ce qu'il avait devant les yeux. Il était allé sur Alfheim quand il avait apprit que la famine avait touché une île qui ne pouvait se réapprovisionner que par bateaux. La glace et les tempêtes avaient empêcher les navires de se rendre jusqu'à elle. Plus de la moitié des habitants avaient péri de la faim. Le Roi d'Alfheim avait appelé Odin pour se rendre sur l'île en question. Les corps des défunts étaient plus en chair que la fille qui se trouvait actuellement devant lui. Et il ne savait comment, mais elle s'accrochait encore à la vie.

—Sa famille est-elle encore en vie ?
—Ses parents proches sont décédés. Il ne lui reste que son oncle et sa tente chez qui elle vit en ce moment, annonça Frigga avec un air triste.

Odin inspira un grand coup et secoua la tête. Frigga avait un frère sur Vanaheim, un homme détestable, iamis llait le dire. Mais l'homme avait une fille, et s'il arrivait malheur à son beau frère, sa nièce serait sous sa garde. Si cela devait arriver, il s'assurerait qu'elle ne manque de rien. En regardant la jeune fille devant lui, il se dit que la mort aurait peut-être été plus simple et douce.

—Cela semble irréel.
—Je sais.
—Et, elle est donc le lien entre Loki et le peuple ?
—Il semblerait qu'elle soit celle qui lui ait apprit pour la mine, son frère s'y trouvait, informa Frigga.
—Et les écoles, les soins ?
—Elle aussi.
—Comment.. ?
—Il sortait en cachette, tous les jours de marché.
—Les gardes auraient dû le remarquer, grogna Odin en se disant que les gardes faisaient du mauvais boulot.
—Ils auraient pu, si le Prince Loki était passé devant eux. Ce n'était pas le cas.

Odin se tourna vers sa femme, suppliant du regard pour avoir plus d'informations.

—Un garçon aux cheveux de la même couleur qu'elle et une peau un peu plus basanée est passé aux côtés des gardes, et non un grand garçon à la peau pâle et aux cheveux noirs corbeau.
—Par les Dieux, vous étiez obligé de lui apprendre à utiliser son seidr, grogna le Roi. Il sera dangereux avec ça à l'avenir.
—Cela est aux ennemis d'Asgard de s'en soucier.

Odin devait bien accorder cela à sa femme.

—A quel point êtes-vous énervé ?
—Pour ses escapades au marché, je ne le suis pas. Si j'avais pu passer sous la surveillance de mon père, j'aurais fait exactement la même chose. Pour avoir utilisé sa magie, je suis quelque peu ennuyé. Il aurait dû venir vous alerter de ses performances pour sa propre sécurité. En revanche, sur le fait de mentir sur son savoir pour toutes ces affaires, j'ai bien envie de lui tanner la peau.

Frigga lui sourit simplement. Odin n'avait jamais levé la main sur ses fils, malgré le fait qu'ils ne soient pas parfaits, ils étaient bons. Elle savait que son mari était en colère face aux mensonges de Loki, mais elle savait aussi qu'il comprenait la raison pour laquelle il mentait.

—Nous ferions mieux de la laisser se reposer, déclara-t-elle en posant la main sur l'épaule d'Odin.
—La fille.

Frigga s'arrêta et fixa son mari.

—Loki est attaché à elle ?
—Je crois que Loki tient beaucoup plus à elle qu'on ne le pense.
—Quel est son nom ?
—Ariella, mais il l'appelle Ari.
—J'aime bien, dit-il en souriant. Quelles sont ces chances ?

La Reine ne répondit pas à sa question.

—Aussi mauvaises ?
—Eir essaye de comprendre comment elle peut encore être en vie dans cet état.
—Parfois se sont les plus petits chiots qui combattent le mieux, commenta Odin.

[FR] Across the divideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant