Papillon Bleu || DRARRY

Chapitre 1

Drago Malefoy, le sorcier qui n'avait aucune pitié, aucune compassion et qui crachait au visage des autres pour faire valoir sa grandeur et épanouir son bonheur. Voilà comment on le voyait, ce qu'on racontait de lui alors que même sous ses airs de garçon maléfique, il n'avait rien de tout cela.

Sans doute l'avait-il été, mais il avait énormément changé depuis sa première année à l'école Poudlard. Il avait appris à contenir sa colère, à comprendre les autres et à mettre de côté son égocentrisme. Tout cela lui a valu le don d'aimer. D'aimer non pas comme un simple coup de cœur mais de tomber follement amoureux.

Aussi, il avait pris l'habitude de vagabonder seul dans les couloirs de l'école jours et nuits pour réfléchir, se remettre en question, malgré les avertissements d'Argus Rusard, le concierge, qui le déconseillait de s'y aventurer seul pendant la nuit.

Mais un soir encore, il se trouvait seul dans les couloirs, éclairé à la lumière de sa baguette magique. Le sort qui permettait de l'allumer était l'un des tous premiers qu'on apprenait à Poudlard.

- Lumos !

Le bout de sa baguette s'illumina et éclairait dans un rayon de cinq mètres autour de lui.
Il repensait à son histoire avec le beau brun, celui qui l'avait lâché pour un autre il y a déjà de cela deux semaines. Le blond le voyait avec Adrian, ce nom il s'était interdit de le prononcer. Rien que de l'entendre cela l'irritait. Il grinçait des dents et serrait les poings.

Drago les voyait souvent dans la cour depuis les fenêtres des couloirs. Harry se trouvait quelques fois assis sur les genoux de son petit-ami, lui-même assis sur un muret. Les deux amoureux ne se cachaient pas devant les autres, ils assumaient leur histoire. Peut-être que c'était ce qui avait manqué au grand blond... De l'assomption.

Il aurait aimé que ce soit Harry qui s'asseye sur ses genoux, mais le temps où les deux tourtereaux batifolaient était dorénavant révolu.
Malheureusement il ne pouvait pas en vouloir au brun, ils n'avaient jamais vraiment été en couple et ce fut à cause de lui que tout ceci était terminé.

Drago Malefoy marchait silencieusement sur le sol des couloirs. Le raisonnement de ses pas pourrait alerter le concierge ainsi que les professeurs.

Le blond marchait tête baissée, perdu dans ses pensées. Harry le hantait. Il n'avait plus eu le courage, depuis le jour où ils s'étaient vus à Londres, d'aller le revoir. "Je le fais par respect pour son couple" se disait-il.

Néanmoins il lui manquait.

Harry lui manquait.

Des bruits de pas atteignirent ses oreilles, mais Drago n'eut pas le temps de chercher à s'enfuir qu'une voix grave l'appela.

- Monsieur Malefoy.

Le blond se retourna vers la voix avant de reconnaître Albus Dumbledore, son éternelle longue barbe blanche et ses petites lunettes posées sur le bout de son nez n'appartenaient qu'à une seule personne. Drago ne pouvait donc pas se tromper.

- Dumbledore ? Que faîtes-vous ici ? s'étonna le jeune sorcier.

- C'est plutôt moi qui devrait te poser la question.

- Oh rien en particulier. Je me promène souvent dans les couloirs, quand je veux réfléchir à ma vie.

Dumbledore s'étonna puis hocha doucement de la tête.

- Il ne vaudrait pas qu'il t'arrive quelque chose dans les couloirs, qui sait ce qu'on pourrait y rencontrer, s'amusa le directeur d'école.

- Je saurai me défendre dans ce cas.

- Oh n'en sois pas si sûr. C'est en croyant être certain que l'on finit par faire des erreurs. Il faut toujours se poser des questions.

Drago resta figé. Le directeur avait sans doute raison. Et ses erreurs n'auraient pas été commises s'il avait ne serait-ce que réfléchi avant. Mais réfléchir avant d'agir était encore une fois une aptitude inconnue des Malefoy.

- Aller, maintenant rejoins ton dortoir, dit Dumbledore.

Sans un mot, il prit le couloir en direction de sa salle commune, celle des Serpentards.

Il se remémorait de la fois où il avait secrètement emmené Harry dans son dortoir. Le brun s'était caché sous sa cape d'invisibilité et avait suivi le blond jusqu'à son lieu de sommeil. Personne n'avait remarqué la présence de qui que ce soit d'autre dans la salle commune.

Les deux jeunes sorciers avaient passé une après-midi entière à discuter de tout et de rien comme deux amoureux qui voulaient se connaître un peu plus.

Amoureux.

Voilà un mot qui ne lui était jamais venu à l'esprit. Le blond s'était toujours cru incapable d'aimer. Son charme laissait pourtant penser le contraire.

Un petit couinement plaintif fit sursauter le blond qui dirigea l'extrémité de sa baguette vers le bruit en question.
Sur ses gardes, il s'avança sur la pointe des pieds vers la source de ce bruit. Drago se baissa vers le sol et constata avec stupeur qu'un rat se tortillait et gémissait de douleur.

Le rat roulait sur lui-même, une trace rougeâtre le recouvrait sur le côté, sûrement du sang. À contre cœur, afin de ne pas le faire souffrir plus longtemps, le blond pointa le bout de sa baguette vers l'animal souffrant avant de l'agiter, hésitant, et de lancer un des sorts interdits.

- Avada Kedavra !

L'animal s'arrêta de gigoter au bout de cinq secondes. Le blond tâta le corps de la bête avec le bout de sa baguette mais il n'y eut aucune réaction de l'animal. Drago l'avait tué, mais il l'avait sauvé de ses souffrances.

Il continua son chemin à travers le couloir, à la recherche de sa chambre, en contemplant les murs vieillis de l'école et les portraits qui les ornaient.

Se pourrait-il qu'il y figure un jour ? Pour cela il devait accomplir quelque chose de grand. Mais il pouvait toujours attendre.

Arrivé à la porte d'entrée de la salle commune, Drago ouvrit la porte après avoir énoncé le mot de passe et s'engouffra dans la grande salle sombre et silencieuse.

Tous les sorciers de la maison Serpentard dormaient déjà, quelques ronflements se faisaient entendre.
Le blond traversa la grande salle commune avant de gagner son dortoir, là où son lit l'attendait pour cette nuit.

Il se dévêtit jusqu'à ne garder qu'un sous-vêtement puis, dans un geste prompte, attrapa son haut de pyjama accroché sur l'armature du baldaquin. Il enfila ensuite le bas de son pyjama et se glissa sous les couvertures de son lit.

Ce soir-là, il voulut trouver le sommeil plus rapidement mais ses pensées ne cessaient d'imaginer le châtain avec Harry. Cela l'agassait et Drago essayait de penser à autre chose.

Ce fut au bout d'une vingtaine de minutes que le jeune sorcier arriva à trouver le sommeil, le marchand de sable ne l'aura pas fait plus longtemps souffrir de ses pensées amoureuses.