Papillon Bleu || DRARRY

Chapitre 15

Le réveil fut d'une incroyable brutalité. Harry et Drago furent tirés de leur sommeil par un cri venant de la salle commune des Serpentards. Le brun se redressa en panique du lit et se sortit des draps d'un mouvement sec, retirant entièrement la couverture d'un côté du lit. Un second hurlement leur arracha les tympans et cette fois-ci, il était évident qu'il se passait quelque chose de grave.

Le cœur de Potter, apeuré, battait rapidement et si rapidement qu'il en tremblait de tous ses membres. Drago s'approcha de lui en ouvrant en grand les bras mais au lieu de cela, le brun le coupa dans son élan.

- Non pas le temps pour les câlins, il faut aller voir ce qu'il se passe à l'extérieur.

- Mais Harry tu sais tout aussi bien que moi que si on te trouve ici tu risques d'avoir des soucis.

- On a le choix peut-être ?

Le sorcier lui avait lâché cette remarque sur un ton froid qui déplut à son compagnon, alors que celui-ci essayait de trouver une solution qui pourrait leur éviter d'avoir des ennuis.

- Oui on a le choix, tu restes ici et tu te caches pendant que je vais voir ce qu'il est en train de se passer ! s'énerva Malefoy en s'habillant.

- Mais tu vas être seul et je ne peux pas te laisser seul, on doit rester ensemble rappelle-toi ! manifesta Harry qui se souvenait alors que Drago aurait pu mourir étranglé.

Le blond se prit la tête dans les mains puis céda face aux contestations de son amant.

- D'accord. Prends ta cape d'invisibilité et suis-moi sans bruit.

Le Gryffondor attrapa sa cape et s'en recouvrit tout le corps. Drago le devança pour déverrouiller la porte de son dortoir. Sa baguette magique en main, il serait prêt à l'utiliser si on lui sautait au cou. Il entrouvrit la porte et fit un rapide constat de sa salle commune qui était tout simplement... sens dessus dessous. Des meubles étaient retournés, des tableaux jonchaient le sol ainsi que des livres, des feuilles de papier. Une hache habituellement placardée sous un blason au dessus de l'entrée de la salle se retrouva enfoncée dans le mur, au-dessus de la cheminée encore allumée. Des traces rougeâtres recouvraient le sol en pierre vers la table centrale, et des taches noires étaient visibles tout autour d'elles. Mais la pièce était complètement silencieuse. Il n'y avait plus de bruit et il ne semblait plus y avoir personne.

Intrigué, le Serpentard ouvrit pleinement la porte et entra dans la salle commune. Il regarda tout autour de lui, essayait d'apercevoir des détails qui pourrait lui manquer sur les murs, le plafond... Sur l'entrée.

Sur l'entrée de la pièce, un trou béant laissait entrevoir le mur du couloir. Le blond se figea en contemplant l'ouverture qui avait été formée sur une entrée normalement protégée et robuste. La destruction avait dû être extrêmement violente. Il retrouva d'énormes gravats jusqu'au fond de la salle. Une explosion brève et brutale en était sûrement la cause.

Il s'avança lentement vers la table en s'assurant qu'il n'y ait personne qui se cache et s'accroupit face à la tâche rouge, qui, en l'observant de plus près, se révéla être en réalité une texture visqueuse aux couleurs chair et rouge. Le sorcier aux yeux bleus toucha l'étrange chose qui se mouvait comme de la gelée du bout de sa baguette. L'odeur qui en émanait était fortement insupportable. Il pinça son nez en se relevant du sol et entendit même Harry dans sa cape, se plaindre de l'horrible puanteur qui effluait.

- Cette chose. Ça me rappelle étrangement quelque chose, lui déclara Drago en contournant la table, les yeux dirigés vers le sol.

Il ne fit que quelques pas autour de la table avant de s'arrêter net devant un tas de chair gluant, dont les flux et reflux formaient des bulles d'air qui s'éclataient à la surface. Le blond eut un haut-le-cœur en regardant cette espèce de gelée molle et gluante qui sentait incroyablement fort une odeur de mort. Harry sortit sa tête de sa cape et se pinça aussitôt le nez.