Chapitre 11

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[Mia]

J'étais à l'intérieur du restaurant, comme à mon habitude. Nous étions tous heureux de travailler ensemble, nous nous aimions tous beaucoup, nous étions une sorte de petite famille au sein de cette pizzeria, nous nous étions tous toujours connu, sauf Stacy bien évidemment qui étais le nouveau membre de notre petite maison. Malheureusement pour nous, aujourd'hui, l'ambiance était différente, et par ma faute, je le crains fort. Les nerfs étaient tendus, fatigués. Et le moral n'était pas au beau fixe.

Des gens étaient dehors, nous n'avions pas encore ouvert. Et franchement vu les circonstances, je ne sais pas comment nous pourrions. Une foule était présente devant notre porte, une foule criant mon nom, une foule tenant des pancartes à bout de bras, une foule se piétinant et s'écrasant parfois contre la vitre de notre terrasse. Une foule qui se bousculait entre elles. Comment en étions-nous arrivés là ? Pourquoi cette émeute ? Qu'est-ce qui avais changé depuis hier pour que cela arrive ? Je n'en avais pas la moindre idée. Des gens hurlaient mon nom, certains criant qu'ils m'aimaient, d'autres m'insultaient. J'ignorais le pourquoi du comment. Et sincèrement, je n'étais pas sûr de vouloir le savoir.

Ma patronne avait eu du mal à arriver à l'intérieur, elle s'était fait bousculer par la foule, comme nous tous lorsque nous étions arrivés sur notre lieu de travail. Nous nous regardions tous silencieusement et dans l'incompréhension. Les nerfs étaient à vifs. Je pense que nous avions tous les mêmes questions en tête. La patronne souffla fort.

- Je pense que nous ne pourrons pas ouvrir aujourd'hui les enfants.

- Mais d'où vient tout ce monde ? Pourquoi crient-ils ton nom Mia ? Me demanda Stacy.

- Je n'en sais rien du tout. Je ne sais pas qui ils sont et pourquoi ils font ça.

Le cri strident d'une fille répondit à notre question. Au fond, nous le savions tous, la patronne le savait, Josh le savais, Stacy le savais sûrement aussi, mais surtout je le savais moi-même. Même si je ne voulais pas l'avouer, je le savais. Ça ne pouvait être que ça. Ça ne pouvait être qu'en rapport avec Justin. Et la foule nous le confirma en criant qu'elles l'aimaient. Les filles étaient folles. Je ne sais pas comment nous sortirions de là. Une chose était sûre nous aurions du mal à contenir cette foule si la folie nous prenait d'ouvrir les portes de l'établissement.

Nous nous étions tous mis d'accord sur le fait de ne pas ouvrir le service en salle aujourd'hui, voir même de ne pas ouvrir du tout. Nous étions tous d'accord pour déclarer une fermeture exceptionnelle du restaurant en vue des circonstances exceptionnelles. J'attrapai mon téléphone au fin fond de mon sac à main. Composant le numéro de Justin, les yeux rivés sur la foule face à moi. Pas de réponse. J'appelai une seconde fois. Toujours rien. J'abandonnai l'idée pour le moment. La question du moment était de savoir comment nous allions tous sortir de là.

- On ne peut pas sortir par derrière patronne ? Demanda Josh inquiet.

- Non, le passage est en travaux pour le moment, nous ne pouvons pas passer.

- Donc la seule solution, c'est de passer à travers ça ?

Josh avait montré l'émeute du doigt peu sûr de lui. Ma tête me faisait souffrir, mais pourquoi cela se produisait-il ? Il fallait sortir de là et au plus vite.

- C'est mon nom qu'ils crient alors si je sors en première, ils vous laisseront sûrement passer, vous ne croyez pas ? Demandais-je.

- Ce n'est pas une mauvaise idée en effet.

- Dans ce cas, ma petite, prend le scooter dont tu te sers pour les livraisons pour partir, tu iras plus vite, ils ne pourront pas te rattraper.

Nous nous étions donc tous mis d'accord. Je sortirais la première, dégageant ainsi le passage pour les autres. J'avoue que la vue de cette foule ne me rassurait pas. Je marchai avec confiance vers la porte. La clochette tinta d'un bruit sourd. J'étais dehors, la foule avait reculé, les flashs crépitaient. Il devait y avoir des paparazzis. La foule s'agita. Je voyais mes collègues sortir. La foule cria mon nom. Je me fis bousculer. Je tombai lourdement au sol. M'étalant complétement sur le bitume. Aucune personne de cette émeute ne m'aidait, ne serait-ce qu'à me redresser. C'est Josh qui avait accouru vers moi, m'attrapa par le dessous des bras me plaquant à son torse et m'aidant à feindre la foule. Je chevauchai le scooter garé un peu plus bas et partis à toute vitesse. Cette foule était effrayante.

Arriver en bas de mon immeuble que je n'avais pas vu depuis un petit moment maintenant, j'avais réussi à semer les paparazzis qui avaient eu le courage de me suivre à pied. Je dois l'avouer cette journée étais peu ordinaire et très fatigante. Qu'avais t'on fait qui puisse produire ce phénomène. Je ne comprenais pas, nous avions pourtant été discrets. Je sortis une fois de plus mon téléphone de mon sac pour téléphoner à Justin. Mais une fois de plus, il ne décrocha pas.

Je poussai la lourde porte de mon immeuble dans un bruit sourd. Lors de ma chute, je m'étais blessé, mes mains étaient écorchées et mes cotes me faisaient souffrir, cependant, je ne pouvais pas me permettre de remettre le nez dehors aujourd'hui. Pas avant d'avoir compris ce qu'il se passait.

Je m'écroulai dans mon vieux canapé. Je soufflai un coup et retirai mes chaussures à l'aide de mes pieds. La journée avait été beaucoup trop longue et je n'avais même pas travaillé. C'était exténuant de faire face à une émeute pareille. J'allumai ma télé en tendant faiblement le bras avec la télécommande. Je zappais les chaînes de fictions jusqu'à ce que je tombe sur une émission people qui parlait de Justin. Je m'étais redressé très intéresser et avais augmenter le volume. Une photo de Justin et moi, nous embrassant dans la rue s'afficha en gros plan sur mon téléviseur. Comment ? Quand ? Pourquoi n'avions-nous rien vu ? Je me levais affoler à la recherche de mon portable. Une nouvelle fois, j'essayai de joindre Justin. Mais quand allait-il me répondre bon sang. J'essayai autre chose. J'empoignai à nouveau mon téléphone, mais cette fois pour joindre Scooter. À mon grand malheur, il ne répondit pas non plus. Comment allais-je faire si aucun des deux ne me parlait. Qu'étais-je censé faire ?

PizzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant