Pizza

Chapitre 15

[Mia]

Trois semaines plus tard

Trois semaines que j'avais quittées le pays dans lequel je vivais depuis un petit moment maintenant. Trois semaines que j'étais de retour dans ma bonne vieille campagne française. Trois semaines que nous ne nous étions pas parlés, pas un message. Trois semaines que nous nous laissions du temps. Trois semaines que mon cœur se serrait par le manque de cet homme auquel je m'étais attaché si fort et si vite.

La pluie tombait à flot et fouettait la baies vitré de la terrasse de la maison. La tête collée à la vitre, mes écouteurs bien enfoncés au fond de mes oreilles et le volume monter au maximum. Justin ne sortait pas de mon esprit. À aucun moment. Le seul contact que nous avions gardé était par Scooter, je lui demandais comment allais Justin de temps à autre.

Le sol était froid et mes yeux étaient fixés sur le paysage qui me faisait face. La douce main de ma mère sur mon épaule me fit sortir de ma transe.

- Bonjour ma chérie, comment tu vas aujourd'hui ? Me demanda-t-elle.

Ma mère était debout à mes côtés, son grand peignoir en laine lui arrivant presque aux chevilles, une tasse de café fumante entre les mains. Je levai les yeux vers elle et haussai les épaules.

- Tu veux du café ?

- Oui, s'il te plaît maman.

Elle me tendit sa tasse, puis rejoint mon père à l'intérieur de la cuisine. Le liquide brûlant glissa le long de ma gorge, me réveillant encore un peu plus. Mon téléphone se mit à vibrer frénétiquement entre mes mains, ma musique se coupa subitement et la photo de Scooter s'afficha à l'écran.

- Allô ? Répondis-je.

- Bonjour Mia, comment vas-tu aujourd'hui ?

- Et toi ? Esquivais-je la question.

- Je vais bien, j'accompagne Justin à un concert.

- Comment il va ? Lui demandais-je.

- Mal, je ne comprends pas votre séparation ma belle.

- On avait besoin de temps tous les deux, de laisser l'eau couler sous les ponts à propos de cette histoire.

- Je vois. Si vous en avez besoin alors je respect votre décision, mais ma belle, si et quand tu seras prête appelle moi, je serais là. D'accord ?

Je hochai la tête, sachant pertinemment qu'il ne me voyait pas, mais Scooter me connaissait, donc je savais pertinemment qu'il savait.

Les journées passaient et se ressemblaient terriblement. Je me levais, m'installais devant la baie vitrée en écoutant sa voix au travers de ses chansons, ma mère m'apportait un café, j'allais me doucher, je me remettais devant ma baie vitrée, parfois je m'installais dans l'herbe du jardin avec un bouquin ou bien j'allais me reposer un peu, puis j'allais me recoucher souvent sans manger par manque d'appétit.

Cette journée ne dérogeait pas à la règle. Je menais ma petite routine, les yeux dans le vide. Mon lit me tendait les bras, je m'y glissai sans plus de volonté et fermai lentement les yeux.

"Assise dans le canapé, nous profitions de notre soirée en amoureux devant la télévision à manger des plats chinois fraîchement arrivés du traiteur qui avais sonné à notre porte.

- Hey ! Va me chercher du vin ! Hurla-t-il.

Je me levai à toute vitesse et accourus à la cuisine. Sortis la bouteille de vin blanc de notre bac et chercha en vain le tire-bouchon. Mon téléphone émit un son strident indiquant la réception d'un message. Je n'eus pas le temps de réagir que j'entendis le renversement de la table, des bruits de verres se briser. Malik rentra en trombe dans la cuisine et m'attrapa par les cheveux et me plantant le téléphone devant le visage.

- Tu me trompes ?! C'est ça ? Hurla-t-il hors de lui.

- Non, non, je ne te trompe pas. Je te le jure.

Il secoua un peu plus fort ma tignasse me faisant couiner davantage.

- Tu le kiff hein Josh, je suis sûr que tu aimeras bien qu'il te prenne comme la chienne que tu es !

Il me jeta lourdement au sol. Ma tête cogna contre un des meubles de la cuisine. Des coups de pieds dans mon estomac me coupèrent le souffle, m'empêchant de respirer de manière cohérente. Les coups prirent de la puissance, le sang s'échappa de ma bouche, ma vision se troubla, mes oreilles bourdonnèrent."

Je me réveillai en sursaut, pleine de sueur. Mes larmes me brouillaient la vue. Je tâtonnais les draps à la recherche de mon téléphone. La lumière m'aveugla, mais peu importe. J'avais le souffle court et le bruit de la sonnerie retentissait dans mes tympans.

- Je veux rentrer, fais-moi revenir à la maison, supplais-je au bord du gouffre.