Help me 3/3

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Grindelwald grimaça en se redressant, son épaule le brûlait même si à son plus grand plaisir, il ne se sentait moins faible qu'avant. Il se souvenait vaguement avoir alterné les périodes de sommeil avec celles de veille et de délire durant lesquelles Dumbledore avait dû le nourrir et le laver. Le sorcier ne voyait personne dans la chambre, il était seul, à nouveau... Encore quelque peu prisonnier des brumes de ses songes, une angoisse d'enfant le pris aux tripes. Il se recroquevilla dans ses couvertures devant les vieux cauchemars de jeunesse l'assaillant. Il était seul, orphelin, incompris, comme avant...avant Albus. Puis soudain, la rage et l'amertume s'emparèrent de lui et remplacèrent la terreur, le goût âcre mais ô combien familier de la colère évinça celui de la peur. Gellert se redressa si vite que la tête lui tourna et envoya voler sa couverture avec dégoût. Il se terrait dans son lit comme un enfant ! Lui ! Le plus grand mage noir de tous les temps ! Il se terrait sous sa couette par peur de l'abandon ! C'était le comble de l'ironie ! D'ordinaire, c'était lui qui inspirait le désespoir, c'était lui que l'on redoutait ! Il était hors de question qu'il reste ici à se lamenter alors que l'élu de son cœur était peut-être toujours là. Albus ne s'était tout de même pas enfui dès qu'il l'avait su tiré d'affaire, n'est-ce pas ? Il sauta sur ses pieds et se rua hors de la chambre.

Quand ils se croisèrent au détour d'un couloir, les deux sorciers poussèrent un soupir de soulagement. Pour l'un, soulagement que l'autre soit sur pieds et pour le concerné de ne pas avoir été abandonné. D'un accord tacite, ils retournèrent dans la chambre où ils s'assirent face à face. Au bout de plusieurs longues minutes à se dévisager sans savoir que dire, Dumbledore déglutit, la gorge soudain aussi rêche que de la peau de Magyar à pointes (NDA :je sais pas du tout comment ça s'écrit, si j'ai fait une faute, dites le moi dans les commentaires !) et finit par se jeter à l'eau. Il énonça donc la solution qui lui paraissait la moins catastrophique :

- Eh bien... je crois que maintenant que tu es à peu près guéri, je vais te laisser. Et nous allons continuer comme, sa voix se brisa, comme si rien ne s'était passé...

À ces mots, Grindelwald se figea, il eut l'impression de recevoir un doloris en pleine face. Une fois le choc passé, une flambé de colère l'embrasa tout entier. Et il hurla :

- Alors c'est ça que tu veux ? Tu veux que nous reprenions notre guerre ? Que nous effacions notre amour, notre douleur ? Tu veux que nous nous battions ? Et tu te dis Gryffondor ?Tu es lâche ! Tu choisis la solution de la facilité, tu n'essayes même pas... Une larme de colère roula sur sa joue. Il l'essuya rageusement et continua sa tirade. On ne peut pas tout oublier comme ça en claquant des doigts ! JE ne peux pas ! Je ne peux plus vivre comme ça Albus... Je ne peux plus faire semblant de te haïr, ou fomenter des tentatives d'assassinat pour te détruire, alors que tu es la seule chose qui me maintient en vie. Après avoir murmuré cette dernière phrase, il balança rageusement un vase contre le mur et dit avec un dégoût manifeste : Peut-être que toi tu le peux, mais moi je n'en suis plus capable.

À la fin de sa tirade, le mage noir se rendit compte que des perles brillantes dévalaient les joues du professeur de métamorphose et qu'il serrait les dents à se les briser.

Dans l'esprit de Dumbledore, une digue céda, son poing partit et lui, qui était d'ordinaire si peu violent, fit pleuvoir les coups sur le blond avant de le plaquer contre l'un des murs de la chambre. Il inspira profondément pour se calmer et laissa malgré tout échapper un sanglot sous les yeux effarés de Gellert qui ne l'avait presque jamais vu dans cet état. Le sorcier, d'une voix misérable, laissa enfin son cœur parler :

- Moi non plus je ne peux plus continuer comme ça, je ne peux pas tout oublier en claquant des doigts... (NDA : c'est pas Thanos XD) La mort d'Ariana me rappelle chaque jour à quel point mon amour pour toi peut m'aveugler et me mettre à ta merci, à quel point la culpabilité et le manque me dévorent. Je ne sais pas quoi faire, je suis pitoyable. Des centaines de sorciers comptent sur moi pour t'arrêter et je suis incapable de te combattre... Je n'arrive même pas à te mépriser alors que je te sais vouloir asservir des millions d'innocents. Je ne suis sûr que de deux choses - il reprit son souffle et attrapa délicatement le visage de son alter égo - J'ai peur et je t'aime plus que tout !

One shot et OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant