chapitre 3

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Le Sorceleur se tournait tout doucement vers la jeune femme qu'il avait sauvé et plongea des yeux ombragés par la colère sur elle. La femme frissonnait en réponse.

- "Qu'as-tu dis ?"

Il ne s'était pas montré aussi intéressé qu'à cet instant, même à l'écoute de l'histoire de La blanche.

- "Je sais que tu es venue la voir il y a 4 ans, lors de sa sixième année. Calanthe te l'a refusé."

Quelque chose semblait le troubler.

- "La ?

- La fille de Pavetta et Duny, s'enquit-elle.

- Une fille ?

- Oui."

La reine Calanthe avait laissé sous entendre... Non, Geralt avait lui même avancé que l'enfant était un garçon, et la reine avait acquiescé. Quel imbécile. Son enfant surprise était donc une fille.

- "Alors il faut que j'aille à Cintra."

Il allait se relever pour seller son cheval et ranger ses affaires. La blanche l'arrête d'un geste.

- "Ne te précipite pas, Sorceleur. Nous sommes à deux jours de Cintra. Et avant de nous y rendre il faut d'abord faire quelque chose d'important."

Oui le Sorceleur s'arrête en plein effort. Il la fixe avec un soupçon d'incompréhension.

- "Nous? Il n'y a pas de nous qui tienne. Je te remercie pour cette divination, mais j'y vais seul."

La femme savait qu'il allait réagir comme ça, après tout, elle savait quasiment tout de lui. Il était prévisible pour elle, elle aurait pu s'en venter.

- "Non, tu n'iras pas seul."

Le Sorceleur commençait à moins apprécier sa présence. Il était très mal à l'aise face à une personne qui connaissait tout de lui. Il avait même peur de lui demander, jusqu'à quand remonter ses connaissances. Est-ce que cette femme savait par quoi il était passé pendant son apprentissage de Sorceleur.

- "Je ne te prendrai pas avec. Ablette ne supporte personne d'autre que moi et... Enfin, de toute façon, ce n'est pas ton affaire Cintra.

- C'est mon affaire au contraire, parce que toi tu es mon affaire. Je suis liée à toi, je te serais utile. Quant au cheval, nous passerons bien par ce village au nord, n'est-ce pas ? J'ai de quoi payer un cheval. Je suis une princesse après tout."

Il ne pouvait pas la contrer. Cette sensation de malaise ne le quitterai pas de si tôt alors. Il remarquais seulement que son médaillon s'était calmé, signe que la femme n'avait pas de mauvaise intention.

- "Nous voici donc deux."

La blanche étira ses lèvres en un sourire. Elle savait, se dit-il, elle savait que je n'allais pas refuser.

- "Non. 

- Quoi ?"

Était-ce seulement pour le tester qu'elle lui avait demandé de venir ? Il la regarde énigmatique.

- "Nous ne partirons pas seulement à deux, nous devons allons chercher quelqu'un d'important pour toi. Oui, cette personne est importante pour toi... "

Était-ce vraiment le destin ou la providence qui l'envoyait ? Il n'en savait rien. Il ne réfléchit pas beaucoup avant d'avancer un nom.
Il s'était disputé de façon violente avec elle juste avant qu'elle ne parte en furie et qu'il ne relâche sa colère sur le bard.

- "Yennefer."

La femme leva les yeux au ciel.

- "Cette magicienne ? Je t'en prie ne te voile pas la face."

Le loup blanc fronce les sourcils, la façon dont la femme avait dit cela le déranger.

- "Que veux-tu dire ? C'est la seule qui est importante pour moi.

- C'est faux et tu le sais, tu aimerais qu'elle soit importante pour toi. Mais elle ne l'est pas."

Le Sorceleur ressenti une colère naître en lui. Quelle prenne gare à ses mots, se dit-il.

- "Qu'entends tu par là ? Que, parce que je suis un mutant, je ne ressens rien ?"

Un soupçon de tristesse traversa les perles bleus marines de la femme.

- "De ça aussi, tu voudrais te persuader, mon cher Sorceleur.

- Alors parle, par tous les diables !

- Elle t'a ensorcelé. Depuis le Djin. Et tu le sais, elle use de son pouvoir et de ses charmes pour te séduire. Tu ne l'aimes pas. Par contre ce n'est pas le cas de quelqu'un d'autre Geralt."

C'était la première fois qu'elle l'appelait Geralt. Elle semblait d'une sincérité folle, et ne voulait pas le blesser, c'est pourquoi aussi fou que cela puisse paraître, il l'a cru. Ensuite, il ressentit de la légèreté, comme si le sort avait été levé. Il transpirait à grosses gouttes et avait la respiration haletante quand il revient à lui.

Oui il avait vraiment été ensorcelé. Il se sentit très reconnaissant envers la jeune femme. Il allait la remercier quand il l'arrêta d'un geste.

- "Ne me remercie pas, tu l'aurais compris tôt où tard. Ai-je payer mon droit de t'accompagner Sorceleur ?

- Appelle moi Geralt. Alors qui d'autre nous accompagne."

Un moyen simple de m'accepter, releva la blanche pour elle. Elle tourne son regard à nouveau sincère sur Geralt.

- "A ton avis, qui aimes tu ?"

Il détourna le regard, encore honteux de son comportement envers lui.

- "Il n'est pas mon ami.

- Il l'a été. Tu as besoin de lui Geralt, et lui aussi. Tu le suis, n'est-ce pas ?"

Elle l'énervait. La nouvelle nature lunatique du Sorceleur à son égard, l'étonnait. Pourtant, ça avait l'air de l'amuser, elle.
Pour répondre à sa question, oui, il lui manquait. Plus personne ne lui parlait sans cesse, plus de chansonnette, d'ailleurs il avait eu raison, sa notoriété avant doublé grâce au bard.
Et quand il y pense, c'était lui qu'il suivait et pas Yen. Mais pouvait-il vraiment encore le confronter au danger ?

- "Ne t'inquiètes pas autant, il reviendra si tu t'excuses."

Oui c'est vrai, elle savait tout. Il savait que le bard était le plus gentil des humains qu'il avait rencontré. Mais pourquoi l'excuserait-il? Le Sorceleur avait été abjecte du début à la fin, en le suivant, Jaskier avait failli mourir plusieurs fois.

- "Il ne devrait pas. C'est trop dangereux.

- Pourquoi tu te prends la tête ? S'est-il déjà plains ?"

Geralt fit un regard par dessous à la femme. Celle ci leva les mains.

- "Je veux dire vraiment ? Il se moquait c'est tout. Il aurait pu partir. C'est toi qui l'a forcé à partir. Depuis, tu dois savoir qu'il ne pousse plus la chansonnette avec le même engouement.

- Comment dois m'y prendre La blanche ?

- Appelle moi Blanche. Tu dois aller le voir. Tu improvisera. Mais, pour l'instant dors.

- D'accord, bonne nuit Blanche.

- Bonne nuit Geralt."

Le feu s'éteint peu après. Tout deux réfléchissaient. Le Sorceleur, à son ami. Blanche à la jeune fille qui les attendait à Cintra.

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