Elle ouvrit la bouche pour continuer son histoire quand le Sorceleur l'interrompit.
- "Je t'ai désenchanté. Ça veut dire que tu n'es pas un monstre. Comment t'appelles tu ?"
- "Je me nomme Adda la blanche, en ton honneur, Sorceleur. On me surnomme donc La Blanche. Mais laisse moi finir Sorceleur, ce qui va suivre devrait t'intéresser."
- "Hum."
Le Sorceleur acquiesce. Il ne savait pas comment prendre le fait que ce nom soit en son honneur. Cette fille le connaissait depuis le début de sa vie. Geralt fixe son cou, il ne l'avait pas remarqué plutôt mais, son col révélait une cicatrice de mâchoires, la morsure qu'il lui avait faite ce matin là.
- "Bien. Après ton aide, d'ailleurs je n'ai pas pu te remercier. J'ai été éduquée, j'étais effrayée par tout ce qui m'approchait sauve la magicienne bien sûr. C'est elle qui m'a aidé le plus. Enfin bref, à l'âge de dix-sept ans, j'étais redevenue une fille normale, une femme même, aucun retard mental n'était à déplorer. Alors, comme tu t'en doutes, mon père a tenté de me marier, mais qui voulait se marier à une Strige ? J'ai aussi était victime d'un nombre extraordinaire de tentative d'assassinat, jusqu'à mes dix-neuf ans. L'année où mon père est mort, il n'était plus là pour me protéger et c'est à ce moment là qu'une véritable chasse a commencé. Tous voulait vengeance pour les vies que j'avais prises."
Elle s'arrête, lance un regard au Sorceleur avant de fermer les yeux et de demander innocemment.
- "Pourquoi ne m'as-tu pas tué ce jour-là ?"
Le Sorceleur leva un regard froid sur la jeune femme, il s'attendait à cette question. Et le fait de n'avoir aucune réponse qui lui aurait plu le troublait.
- "Pourquoi l'aurais-je fait ? Tu étais envoûtée."
- "J'ai tué des honnêtes gens. Plus d'une vingtaine. Pourquoi ne m'as-tu pas tué ?"
Elle est honnête, pensa le chasseur de monstre, elle est quelqu'un de bien.
- "Tu étais sous un charme. Tu n'étais pas toi même."
- "Non, j'étais complètement moi même parce que je ne connaissais pas d'autre chose. Je n'ai pas oublié Sorceleur. Je me souviens de tous ceux que j'ai tué, de la manière dont je m'y suis prise, de leurs cris que j'ai entendu, de la sensation qu'avaient mes griffes en perforant leurs corps, du sang dans ma bouche, du foie et du coeur. Je les ressens encore en rêve, Geralt."
Il ne répondit pas. Le cas des Striges étaient presque aussi rare que les dragons bruns. Ils étaient presque inconnu. Ce que lui fournissait comme plainte la jeune femme, était pour le Sorceleur, de nouvelles informations pratiques.
- "Alors, cette chasse ?"
- "J'ai du quitter le château. Je me suis enfuie comme une vagabonde, trop lâche pour affronter ses démons. J'ai appris rapidement à manier la lance afin de chasser pour me nourrir et à tuer pour survivre."
- "C'est tout? Alors tu n'es plus un monstre."
- "Non ce n'est pas tout Sorceleur, écoute bien ceci."
La blanche fit une courte pause, soit pour avoir l'air encore plus grave, soit pour chercher ses mots.
- "Il y a deux ans, une sorcière m'a fait chercher alors que je commençais à voir la fin de mon calvaire. Elle ne savait rien des Striges et voulait profiter de mon corps pour en savoir plus. Elle m'aurait arraché la pierre. J'ai résisté la première fois et abattu ses cinq pions. Ensuite elle en a envoyé vingt, et je me suis retrouvée emprisonnée. J'avais peur, elle était devant moi, de l'autre côté de la grille en face d'une table, ses instruments sur une table de cuisine, elle m'observait. Ce n'était pas une magicienne mais une sorcière. Elle m'a forcé à retirer mon pendentif de saphir.
Au début, rien ne s'est passé. Ensuite je me souviens avoir eu terriblement mal. Je me suis réveillée le lendemain, nue, comme avec toi il y a dix ans. J'ai découvert le corps de sorcière, à laquelle il manquait le foie et le cœur. Il en était de même pour neuf des autres hommes qui la servait, tandis que les onze autre jonchaient le sol négligemment dans une marre de sang.
La Strige m'avait sauvé la vie.
J'ai pris un bain et remis le saphir."Le Sorceleur restait pensif, il analysait. Tout ce que disait la blanche semblait lointain. Ce n'était pas étonnant qu'elle soit redevenue Strige, car le joyaux avait été retiré, mais qu'elle se retransforme en humaine sans désenchantement, c'était incroyable.
Le Sorceleur finit son repas.- "Depuis Sorceleur, je me transforme en Strige une fois par ans pour manger un foie et un coeur."
Elle cherchait à comprendre chacune des émotions qui passaient sur le visage du Sorceleur sans résultats.
- "Ce que tu me dis, je ne savais pas que c'était possible", en se grattant le menton.
- "Alors tu me crois quand je te dis que je suis à moitié monstre ?"
- "Oui."
- "Alors que comptes-tu faire Sorceleur ?"
- "De quoi veux tu parler?"
- "Tu es un chasseur de monstre, et j'en suis un, vas-tu me tuer ? Je représente une menace."
Un long moment passa. Le Sorceleur fixait la fille et, cette dernière avait l'audace de faire de même. Il lâche finalement un soupire avant de baisser les yeux.
- "De mon point de vue, tu es humaine."
Il avait lâché cela avec nonchalance, puis se couchait contre un tronc. Il fermait déjà les yeux.
- "Ce n'est pas tout Sorceleur. Je ne suis pas venue pour te raconter mon histoire et te demander le droit de vivre. Je ne suis pas idiote. Je suis venue t'aider."
Le Sorceleur ouvrit les yeux incrédules et les tournent vers la femme. Celle-ci le surprenait de plus en plus. Comment pouvait elle l'aider ?
- "Il est souvent mis en avant que les sorcières et magiciens tirent leurs pouvoir de leurs organes, comme le foie. Eh bien, avec mon expérience, je peux te l'affirmer."
Geralt se tourne vers elle. Elle aussi s'allonge contre un tronc. Elle daigna tourner la tête vers lui. Les yeux dans les yeux.
- "Certes, je ne peux faire léviter ou guérir, mais ma sorcière était devineresse. J'ai hérité de son pouvoir, mais il ne fonctionne qu'avec toi. Comme je vis grâce à toi, j'ai trouvé ça assez logique de ne voir que toi, ton passé comme ton avenir, du moins la prophétie."
- "De quoi diable, parles-tu ?"
- "Je suis là pour t'aider avec la providence."
Il lève les yeux directement et se mit à lui tourner le dos.
- "Je t'en pris Sorceleur, pas de cela avec moi. Je te connais, peut-être mieux que tu ne te connais toi-même. Tu sais de quoi je parles."
- "J'ai refusé mon enfant surprise. Je l'ai laissé à la Reine Calanthe."
Le Sorceleur ne savait même pas pourquoi il discutait avec elle.
- "Cintra va tomber. Je l'ai vu. Dans trois jours."
Un silence se fit, aucun mouvement du côté de Geralt.

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The Witcher
Fiksi PenggemarLa Providence, le Destin, appelez cela comme vous le voulez. Mais Blanche était bien décidée à aider le Sorceleur à accomplir sa destinée en le menant à son enfant surprise et à l'homme qui lui est destiné. Première publication : 18 avril 2020.