The Witcher

chapitre 4

Le Sorceleur avait sellé son cheval et l'avait chargé. Cependant, il ne montait pas Ablette, il tenait le cheval par la bride et marchait à côté de Blanche. Tout deux marchaient depuis deux heures, il était parti quand l'aube se levait seulement. Ils n'avaient dormi que cinq heures et c'était suffisant. Ils partageaient des propos assez sereinement.

- "J'avais entendu dire que l'enfant de Foltest était une fille pourrie gâtée et jamais satisfaite, tu es bien différente."

La femme rit, en remerciant le Sorceleur.

- "Mon père a pensé intelligemment que, colporter des rumeurs néfastes à mon sujet irait au devant de celles de la sanguinaire Strige. Ça m'a protégé des étrangers.

- Hum."

C'était intelligent, en effet, pensait Geralt. Dommage que ce ne fut pas suffisant pour la protéger de tout. Aujourd'hui, la jeune princesse était devenue une femme vagabonde. Geralt se sentit idiot de ne rien savoir d'elle alors qu'elle savait tout de lui.

- "Parle moi de toi."

Elle parut étonnée, puis sourit.

- "Pourquoi ?

- Parce que toi, tu me connais. Et moi pas."

Elle hoche la tête, sans pour autant savoir de quoi parler.

- "De quoi veux tu que je te parle ?

- Choisis, il nous reste à peine deux heures de marche.

- D'accord."

Elle marque une pause en réfléchissant. Elle écarte ensuite sa chevelure détachée sur le côté pour découvrir son cou en repliant son col, laissant voir entièrement la trace de morsure que Geralt lui avait faite lors de sa renaissance.

- "Tu aurais pu me tuer.

- C'est à moi de te dire cela."

Ils se regardèrent soudain complices alors que Blanche éclata d'un rire sonore et Geralt se contenta de sourire.

- "J'ai passé plusieurs jours inconsciente, puis quand je me suis réveillée, je t'ai cherché. Toi le premier visage que j'avais vu. J'ai passé ensuite une semaine morte de peur à jeûner avant de m'évanouir à nouveau."

Le regard du Sorceleur se fit plus compréhensif, elle lui lança un sourire pour le rassurer.

- "Ça a du être dur.

- Un peu, mais ça va mieux maintenant. Je ne peux pas m'autoriser à me lamenter.."

Elle allait rajouter quelque chose mais elle s'abstient. Le Sorceleur comprit alors qu'elle l'avait vu pendant sa formation de Sorceleur. Un silence s'installe.

- "Et ensuite ?

- Ensuite, reprit-elle, j'ai du goûter la nourriture humaine. C'était immonde au début et la pierre autour de mon cou me brûlait."

Elle touche sa pierre instinctivement.

- "Et pourquoi tu as obéit, pourquoi tu ne t'es pas enfuie? Tu avais de la force même à quatorze ans, tu aurais pu partir."

Elle tapota ses jambes en souriant

- "Non je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas parce qu'à chaque instant, mon père était là, à côté de moi, à m'épauler, grâce à sa patience et à son amour, j'ai recommencé à ressentir les choses. Alors même que je le blessais, il revenait encore plus déterminé. Je l'ai aimé."

Le Sorceleur laissa apparaître un sourire sincère. Celui ci retomba, lui ne pouvait pas ressentir ce sentiment. C'est ce qu'on lui avait appris en premier lieu, et puis il était mutant.

- "Quelle sombre pensée vient de te traverser ?

- Je suis un mutant. Je ne pourrais jamais ressentir ce genre de sentiment.

- Qu'inventes tu donc, encore ?

- Toi qui me connait mieux que je ne me connais, tu devrais le savoir.

- Justement, Geralt. Tu as déjà ressentit des sentiments tel que celui ci. J'ai rencontré des Dryades qui aimaient les hommes. D'un véritable amour. Et toi, tu as rencontré un vampire qui aimait un homme enchanté.

- Cela n'a rien avoir avec moi."

Il grogna. Il se doutait qu'elle devait connaître son vœux de retrouver son humanité.

- "C'est vrai, ton Vezimir vous a raconté que vous n'étiez plus humain, que vous ne ressentiez plus rien. Pourtant tu connais la peur, la joie, et l'amour. Pourquoi aurais-tu envie de revoir ce bard ? Parce que tu l'apprécies. Je suis sûre de moi Geralt."

Il ne répondit pas, voulant que cette jeune femme qui l'avait trouvé la veille, dise vrai.

- "Et après, que s'est il passé ?"

Elle soupire en sentant bien que le Sorceleur ne voulait pas revenir sur leur conversation.

- "Je suis redevenue une jeune fille normal. Et puis c'est comme je t'ai dit, j'ai du m'enfuir quand mon père est mort.

- Et que s'est-il passé pendant ton errance ?"

Il vit Blanche serrait les dents.

- "Je n'aime pas en parler, Geralt."

Il venait de toucher un point sensible. Il le savait. En fait, il se rendit compte que Blanche lui rappeler Renfri. Une princesse en fuite aussi. Renfri lui avait avoué avoir été frappée et violée pour un peu de nourriture. Blanche s'était t-elle donné aussi ? La Strige ne l'aurait elle pas protéger comme avec la sorcière.

- "Toi tu sais des choses de moi, dont je n'aime pas parler non plus."

Elle souffle, sachant qu'il avait raison. Elle fuit son regard avant de parler.

- "j'ai rejoint une bande, ils m'ont aidé pour la nourriture, puis m'ont appris à me défendre. Un jour, alors que j'avais refusé de tué un enfant innocent, ils ont pris la mouche. Le lendemain, j'ai été vendu à un marchand d'esclave. J'étais au début servante. Mais.. au fil du temps... Ne me force pas à continuer."

Elle renifla fièrement. Elle ne s'abaissera pas à pleurer. Il le savait.

- "Comment t'es tu libérés ?

- Un jour, mon maître à reçu une cargaison de lance et d'arme blanche en tout genre. Alors j'en ai volé une et laissé une boucherie derrière moi.

- A Idgard ?

- Oui, comment le sais-tu ?

- Tout le royaume est au courant, on te surnomme la diablesse d'Idgard."

Elle sourie amusée.

- "Et puis c'est tout, j'ai vagabondé jusqu'à ma rencontre avec la sorcière après, j'ai douté. Je ne savais pas si il fallait que je te retrouve. Mais il y a trois mois, j'ai rêvé de Cintra et de sa destruction. Alors j'ai suivi tes traces.

- hum."

Ils changèrent de sujet, arrivés sur une colline,  ils aperçurent le village qui devait accueillir le bard. Ils repartirent

- "Parle moi de lui.

- De Jaskier ?

- Oui."

Qui avait t'il à dire de lui ? Un chanteur reconnu et inconscient qui s'élance dans tout les dangers accompagné de son luth. Un vrai coureur de jupons. Mais un ami loyale. Un sourire lui échappait.

Le mots ami résonna faussement dans sa tête.

- "Que dire, c'est un chanteur, un peu inconscient qui court les filles. Quelqu'un de loyale.

- c'est tout ce que tu peux me dire de lui ?"

Elle parut déçue. S'attendait elle à sa biographie ? se demanda le Sorceleur.

- "Tu verras par toi même qui il est. Regarde nous sommes bientôt arrivés."

Elle hoche la tête. Elle n'avait jamais été dans cette ville, mais elle avait hâte de rencontrer le bard dont le destin s'entremêle à celui du Sorceleur et de la jeune fille. Jaskier.