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5h du matin

La rentrée.

Un jour attendu par certains, craint par d'autres, et dans mon cas c'est un éternel recommencement.

Se lever, prendre sa douche, prendre son petit déjeuner, et s'habiller pour aller à son lieu de travail.

Cette routine, ce cercle qui défile de jour en jour, avec de légères nuances.

Les rentrées sont pour moi une sorte de show télé où chaque personne tente de revenir, saison après saison, essayant de cacher tout ces derniers passages télés où il aurait trompé sa petite-ami ou bien trahi son ancien meilleur ami.

Cette rentrée est un peu différente de celle que j'avais l'habitude.

J'allais me rendre en terre inconnue, loin de ma vieille bourgade, où se trouvait mes seules connaissances et des semblants d'amitiés.

Repartir de zéro, c'est très dur pour moi, qui me suis habitué à cette routine monotone certes, mais qui m'allait parfaitement.

Je suis bien obligé de me conformer à cette nouvelle. Aujourd'hui est un nouveau jour dans ma misérable vie.

Je pris enfin mon courage à deux mains et sortis de mon lit. Je suis si fatigué et confus. Je n'avais guère dormi la nuit dernière, trop pris dans mes énièmes réflexions et me couchai assez tard.

Ce n'était pas dans mes habitudes de faire ça, mais quelque chose me dit que cette rentrée va mal se passer. Un élément va arriver dans ma vie et va tout chambouler. Je suis tellement effrayé par cette peur que j'en ai fait des cauchemars.

Allez Jeon ressaisis-toi ! Aujourd'hui est un jour où je vais devoir supporter le monde extérieur, et toutes ces personnes inconnues à moi. Je peux les affronter tant que je ne perds pas mon sang-froid.

Je partis dans ma salle de bain, effectuai ma douche et m'habillai. Je pris un petit moment pour m'analyser dans mon miroir : j'étais encore plus laid que dans mon esprit. Mon trop gros nez, mes boutons pustuleux, mes cheveux ébouriffés et gras et pour finir ma posture qui faisait ressortir mon corps fébrile et fin.

Était-ce donc ça que les autres voyaient en me regardant ? Me regarder me met toujours mal à l'aise et j'ai du mal à voir la personne se reflétant sur le miroir. Je me suis dit que personne ne regarderait la médiocre personne que je suis et je partis me nourrir.

- Maman ?

Personne ne me répondit.

Je trouvai sur le frigo un mot où ma mère me disait qu'elle était très prise par son travail et mon père travaille de nuit, et donc encore au royaume des sommeils. Ma mère m'avait laissé un simple pain de mie tiède, avec un peu de confiture sur le dessus.

Elle avait fait des efforts pour ce déjeuner !

J'emportai la tartine avec moi et me dirigeai vers ma porte d'entrée en criant :

- Je m'en vais, à ce soir !

Aucune réponse.

Il était décidément dans un sommeil très profond. Je ne restai pas plus longtemps et refermai la porte et partis vers mon nouveau établissement scolaire.

D'après le site de l'académie, elle était très prestigieuse. Elle accueillait de nombreux élèves étrangers et avait des programmes de voyages très complets et de nombreuses activités et club varié au sein de leur établissement. Moi qui ne m'intéressait pas à grand-chose, c'est bien ma veine.

L'établissement se trouvait non loin de ma nouvelle maison, à seulement dix minutes de marche on était arrivé. Je pris le chemin le plus long pour admirer les arbres de cerisier, qui décoraient cette route. Nous sommes au début du printemps et le temps est teinté d'une légère brume, un temps qui donne envie de sortir pour se promener sans réel but.

You're my symphonyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant