Episode 2

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Marina

Il est cinq heures du matin, en sueur et toute pantelante, je suis dans la salle d'entraînement qu'on a aménagée dans le sous-sol de notre nouvelle maison. Je n'arrivais plus à dormir, donc je me suis improvisé une petite séance de combat contre le mannequin en caoutchouc pour me détendre.

Je pense que ma première journée à Hypérion m'a un peu déstabilisé, même si j'ai dit le contraire à ma mère. Je ne voulais pas lui rajouter mes soucis sur le dos, alors qu'elle a déjà tant à faire depuis notre arrivée.

Cette salle d'entraînement ne vaut pas celle que j'avais à Tokyo, mais elle fait l'affaire, surtout que maintenant je m'entraîne seule.

Mon père avait l'habitude de se réveiller tôt pour se défouler, donner des coups aux mannequins, s'exercer avec moi quand je le pouvais. Grâce à lui et mes grands-parents, j'ai appris l'art du combat à main nue, depuis mes dix ans, du jujitsu, au karaté, de la boxe en passant par le krav-maga. Nous avions une complicité sans précédent, et je ne jurais que par les entraînements qu'il me concoctaient.

L'art du combat coule dans mes veines, car c'est un héritage familial qui se transmet dans ma famille depuis des générations. Et j'ai pris cet art très au sérieux, d'autant plus qu'il m'arrivait de participer à des combats de rues, au Japon. Ma famille ne savait rien, car il était hors de question que je gâche mes compétences dans ce genre de pratique, selon eux. S'ils savaient que je les utilisais plutôt à bon escient, puisque mes combats me rapportaient de l'argent, peut-être seraient-ils plus indulgent.

Mais tout ceci est terminé, j'ai laissée les combats de rues, et le corps de mon père au Japon.

Les cicatrices de cette nuit, dont certaines encore brûlantes, qui longent mes bras, sont là pour me rappeler que malgré mes capacités, je n'ai pas été assez forte pour le sauver.

Alors que je me prépare pour cette deuxième journée de cours, ma mère entre tout excitée dans ma chambre, avec un petit paquet à la main, sûrement emballée par ses soins, vu le ruban et le papier cadeau.

Le sourire aux lèvres, elle me le tend avant de s'asseoir sur le rebord de mon lit.

— Tu as encore fait une folie ? Je lui demande alors qu'elle perd son sourire, contrariée.

— Je ne fais jamais de folie, je suis très raisonnable, maintenant ouvre mon cadeau, m'ordonne-t-elle.

Je l'ouvre rapidement devant son impatience et je découvre un petit carnet noir. Il est vide mais les pages semblent avoir vécu.

— Il était à ton père, je l'ai retrouvé en rangeant ses cartons et j'ai pensé qu'il serait ravie que tu l'aies.

Un sentiment qui n'est pas apparu depuis un moment, refait légèrement surface, mais je le chasse d'une pensée.

— Merci maman, j'en prendrai soin.

— Oui, tu peux y écrire ce que tu veux, tes secrets ou tes pensées, j'en sais trop rien.

— J'y réfléchirai, parce que si je le laisse traîner, une petite fouine risque de tomber dessus.

— Je ne sais pas de qui tu parles, mais j'espère que tu ne traites pas ta mère de fouine, ma grande. Bon, je te laisse terminer de t'habiller, on part dans une dizaine de minutes.

Plus tard dans la matinée, ma mère me dépose devant le lycée. Je sors du véhicule et entreprend de fermer la portière mais me ravise en me rappelant une chose.

— Maman, tu ne crois pas que je devrais passer mon permis, ici ? Ça t'éviterait de faire ce détour pour me déposer.

— Oui, c'est une bonne idée, on pensera à t'y inscrire après les cours.

War of secrets - Vol.1 (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant