Chapitre 2

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Quand Adel et ses grand-parents arrivèrent enfin dans la charmante ville de Cassis, le soleil rougeoyant teintait d'orange le ciel. Au lieu d'emprunter la route pour se rendre chez eux, son grand-père prit la direction de la plage. Le sourire d'Adel était resté scotché sur son visage pour le plus grand plaisir de ses grands-parents. Après avoir garé la vieille Simca, Adel ouvrit précipitamment la portière puis courut avec empressement vers la plage. Elle retira en vitesse ses baskets, et s'approcha du bord de mer. Ses pieds nus s'enfoncèrent dans le sable fin à chacun de ses pas. Le vent soufflait par bourrasque, emmêlant ses cheveux et faisant voler sa robe de coton blanche. Adel ouvrit grand les bras, puis aspira une profonde bouffée d'air marin qui s'engouffra dans ses poumons et fit battre ardemment son cœur. Un éclat de rire sortit de sa bouche.Euphorique, elle se mit à tournoyer poussée par le mistral. Marius pris la main d'Ida tandis qu'ils regardaient leur petite fille,remplie d'une intense joie, jouer avec le vent. Ils s'étreignirent heureux de la voir ainsi et des larmes montèrent aux coins de leurs yeux.

Arrivé sur la plage déserte, Andreas remarqua immédiatement une jeune femme en robe blanche au bord de l'eau. Un large sourire illuminait son visage, elle semblait tellement heureuse. Subjugué par cette inconnue, Andreas resta planté sur le parking de la plage pendant un long moment. Lorsqu'il reprit ses esprits, le jeune homme avança sur le sable puis s'assit sur une petite dune. Andreas observa la jeune femme avec un léger sourire aux lèvres, tout en écoutant le bruit des vagues, tandis que le soleil disparaissait à l'horizon.

Une agréable sensation d'apaisement s'empara d'Andreas, un sentiment qu'il n'avait pas éprouvé depuis longtemps. Oubliant tout de sa vie, de ses problèmes et de ses parents, le jeune homme était devenu le spectateur de la vie de cette inconnue, qui dansait sur le sable et riait à gorge déployée.

Lorsque plus aucun rayon de soleil n'illuminait le ciel qui s'assombrissait peu à peu, Adel et ses grands-parents rejoignirent la Simca. La jeune femme jeta un dernier regard à la plage et aperçut un jeune homme assit sur une dune. Il semblait perdu dans ses pensées les plus profondes, scrutant l'écume qui caressait le rivage. Bien qu'il souriait, Adel perçut en lui une intense mélancolie, aucune lueur ne brillait dans ses yeux.

– On y va ma douce, dit sa grand-mère l'interrompant dans son observation. Ne t'inquiète pas on y retournera demain. Viens, tu dois être exténuée.

 – Oui allons-y, répondit Adel avant de rentrer à l'intérieur de la voiture.

Tandis que la Simca s'éloignait de la plage, Adel continua à fixer ce mystérieux inconnu jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus le voir. Essoufflée et fatiguée, la jeune femme cala sa tête sur la vitre puis ferma les yeux, se laissant bercer par les virages et les mouvements brusques de la voiture.

Andreas resta longtemps, seul, sur la plage déserte. Lorsque la première étoile fit son apparition dans le ciel, il se releva, monta la capuche de son sweat sur sa tête, puis rentra chez lui à contrecœur, espérant ardemment que ses parents ne soient plus en colère.



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