Chapitre 16

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Adel passa la nuit chez Andreas qui l'avait obligé en feignant de s'endormir sur elle. Le jeune homme ne voulait pas se retrouver à nouveau seul dans cette maison, la présence d'Adel était rassurante et chaleureuse.

Ils furent réveillés vers 1 heure du matin lorsque sa mère déboula dans l'appartement en hurlant et chantant à tue-tête, plongée dans l'ivresse et ses hallucinations. Ils durent, tant bien que mal, la coucher après qu'elle est régurgitée tout l'alcool qu'elle avait dans le corps.

Alors que les premiers rayons du soleil commençaient à apparaître, illuminant la ville endormie, Adel, coincée entre les bras d'Andreas, fut sorti de son sommeil par la sonnette qui tintinnabula dans tout l'appartement. Bloquée entre les grands bras d'Andreas, elle dû donner des petits coups de coudes dans le ventre du ronfleur, qui dormait d'un sommeil lourd, pour se libérer de son emprise. Elle courut ouvrir la porte d'entrée, vêtue d'un tee-shirt du jeune homme qui lui faisait office de chemise de nuit. La jeune femme découvrit avec embarras un couple de quarantenaires à la mine fatiguée et aux cernes épaisses. Andreas encore tout endormi apparut derrière Adel alors qu'un malaise s'installait :

– Tante Maria et oncle Humphrey ! s'écria-t-il en esquissant un large sourire. Entrez !

– Salut gamin ! répondit le dénommé Humphrey en lui faisant une chaleureuse accolade.

– Tu as bonne mine mon petit Andreas, je suis contente ! remarqua la femme en l'embrassant sur les joues.

– Oui ça va, je viens juste de me réveiller, dit-il en tentant d'ordonner ses cheveux en pétard, par contre vous, vous avez des têtes de zombies.

– Tu m'étonnes, on a roulé toute la nuit, expliqua Humphrey en baillant.

– Vous voulez du café ?

– Avec grand plaisir ! s'écrièrent-ils à l'unisson.

– Allez vous asseoir à table, je vais préparer ça.

Gênée par ces retrouvailles familiales, Adel préféra se faire petite et partit en catimini dans la salle de bain, tandis qu'Andreas, un sourire soulagé affiché sur son visage, préparait les cafés toujours en caleçon.

– Comment va ta mère ? demanda inquiète Maria, rappelant à tous la raison de leur venue.

– Eh bien, pas très bien. Hier, elle est rentrée à 1 heure du matin complètement bourrée en chantant, puis a vomi ses tripes et ne voulait pas se coucher, on a dû la forcer. Elle est encore en train de dormir, expliqua-t-il ses iris azur se ternissant en prononçant ces paroles.

– Ah, ça c'est signe de déprime, constata Maria en passant une main sur son visage fatigué.

Elle connaissait sa sœur comme si elle l'avait faîte et ne savait que trop bien que ce comportement était un mauvais signe. Maria se félicita d'être arrivée avant que sa sœur ne commette quelque chose de regrettable.

– Je suis étonné de te voir ici Humphrey, tu dois être débordé par ton travail ton comptable, remarqua le jeune homme en leur servant du café.

Avec une grande précaution et une concentration sans faille, Andreas serrait des deux mains la cafetière pour ne pas renverser le liquide noir.

– J'ai décidé de prendre des vacances, annonça-t-il, pendant que ma chère Maria va panser les blessures de sa sœur, je me suis dit que tu avais besoin de changer d'air après tout ce qui s'est passé. Alors que tu le veuilles ou non, nous allons partir en road trip mon neveu !

Andreas releva  vivement son visage en direction de son oncle, faisant couler quelques gouttes à côté de la tasse. Ses yeux se plantèrent dans les siens pour vérifier s'il était sérieux. Ce dernier hocha la tête tout en élargissant son sourire.

Sleep with the fishesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant