12.

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  Le mois d'août est déjà bien entamé quand ça survient.

Ils ont passé tout l'été ensemble, entre les soirées à la plage, en boîte, ou simplement tranquilles à l'appartement. Et ils ne pensent pas à demain, ils n'en voient pas la fin. Ça leur monte encore plus à la tête, toute cette liberté et cet argent et ce trop-plein de passion dont ils ne savent que faire. Ils s'aiment comme tout le monde s'aime à dix-sept ans, c'est violent, cru et excessif, ils se sautent dessus à la moindre occasion et c'est toujours un mélange parfait entre tendresse et férocité. Ce sont des mots, des promesses, des surnoms, des concessions, des confessions, des déclarations et ça se répète, ça s'intensifie, ça s'éternise. C'est leur première fois à tous les deux; première fois qu'ils vivent une telle expérience, première fois que leurs vies ont un sens. Alors ils ne veulent pas que cela s'arrête et s'y accrochent de toutes leurs forces même si ça fait mal.

Parce que l'amour qui ne ravage pas n'est pas l'amour*.

C'était une soirée chez Tarek. Tout le monde est là, tous les mecs qui bossent pour lui, et puis aussi les filles qu'ils côtoient. Louis fait la bise à Aliénor et Nelia histoire d'être poli, mais ne leur adresse ni la parole ni un regard de toute la soirée.

Il est seul dans la cuisine quand Harry le rejoint.

- Comment elle me colle, se plaint Harry en ouvrant le frigo pour prendre une bière. Elle est tellement bourrée qu'elle a essayé de m'embrasser.

- Qui ?

- Qui... À ton avis. Je me suis énervé, je l'ai engueulée devant tout le monde, après les autres ils ont essayé de me calmer, en mode, relaxe, détends-toi. Eh, c'est bon... Parlez à votre copine.

Il sort une deuxième bière et se tourne pour lui en proposer une, quand il le voit penché au-dessus la table, à la main un billet de cinq, roulé en forme de petite paille pour sniffer un rail de coke.

- Tu fais quoi là ?

Louis se frotte le nez, renifle un coup, et puis il lui tend un petit sachet de poudre blanche.

- Tu veux ?

- T'es malade ou quoi ?

Harry décapsule les deux bouteilles qu'il pose sur la table.

- Je touche pas à ça, moi.

- Pourquoi ?

Harry est visiblement mal à l'aise avec le sujet. Il ne le regarde pas dans les yeux, mais il lui prend le sachet des mains avant de l'enfouir dans sa poche arrière.

- Où t'as eu ça ?

Louis ne lui répond pas. Il se contente de le fixer du regard, et sous la lumière tamisée de la cuisine, il a les pupilles un peu dilatées.

- Fais pas l'idiot. Ma mère elle est devenue une épave à cause de ça. Toi tu sais pas te contrôler.

- Moi je sais pas me contrôler ? il s'indigne en se pointant lui-même. Sur la tête de ma mère, moi, je suis le roi du self-control.

- Oui, c'est ça. Que je te revois avec ça...

- Tu vas faire quoi ? Me battre ? T'es mon daron ?

Le regard que Harry lui fait est particulièrement dur. Louis comprend que c'est vraiment du sérieux, qu'il ne plaisante pas avec ce sujet, alors il n'insiste plus.

- Où t'as eu ça ? il répète. Réponds-moi, je suis sérieux.

- J'sais pas... Le mec au t-shirt bleu, là, je crois. Celui qui est arrivé en dernier.

SOBREVIVIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant