Épilogue

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- No! I tell you no! I won't have you bringing some young girl in for supper! By candlelight, I suppose, in the cheap, erotic fashion of young men with cheap, erotic minds!

- Mother, please...!

- And then what? After supper? Music? Whispers?

- Mother, she's just a stranger. She's hungry, and it's raining out!

- Mother, she's just a stranger! As if men don't desire strangers! As if... ohh, I refuse to speak of disgusting things, because they disgust me! You understand, boy? Go on, go tell her she'll not be appeasing her ugly appetite with my food... or my son! Or do I have to tell her because you don't have the guts! Huh, boy? You have the guts, boy?

- Shut up! Shut up!

On frappe soudainement à la porte, trois petits coups qui ramènent Louis à la réalité. Avec la télécommande, il baisse le volume du film au minimum et s'étire sur le canapé. Les images noir et blanc de Psycho défilent encore sur l'écran de sa télévision, seule source de lumière dans le salon. Les rideaux sont tirés, tous les volets fermés, une véritable ambiance de salle de cinéma. Il se traîne jusqu'à la porte, très peu motivé à l'idée de recevoir qui que ce soit.

Sa mère se trouve sur le palier, elle tient la main d'un petit garçon d'environ six ans, et dont les yeux brillent de malice. Le petit se précipite à l'intérieur sans plus attendre pendant que Louis salue sa mère et lui fait la bise.

- Ça va ? elle demande. Qu'est-ce que tu fais ?

- Ça va, ouais. Je... Je fais rien.

Emma entre et dépose son sac à main sur la petite table qui se trouve entre le salon et la cuisine. Elle regarde autour d'elle. C'est un peu en désordre, il semble avoir dormi dans le salon, et la table basse est couverte des plats et boîtes vides de la nourriture qu'il a commandée.

- Lou, il est quinze heures, quand même... Les rideaux fermés, t'as pas bougé ?... Non ? Tu bosses pas aujourd'hui ?

- Non je bosse pas, il répond en se grattant la nuque, la voix un peu enrouée.

- Mais regarde.

Elle va ouvrir les rideaux, et aussitôt la pièce est baignée de lumière.

- Regarde comme il fait beau, comme il fait soleil... Pourquoi tu t'enfermes comme ça ? Tu sais, moi je m'attendais pas à ce que tu sois chez toi, je passais juste comme ça avec le petit. C'est une cave, ici, c'est plus un appart.

Il ne sait pas quoi répondre. Il regarde Romain qui court autour de la table basse et puis qui se met à sauter sur le canapé.

- Hé... Hé ! il l'interpelle. Tu enlèves tes chaussures d'abord... Enlève-les. Ensuite tu peux sauter.

- Romain, mon amour, tu t'assois, s'il te plaît. Lui dis pas qu'il peut sauter... On dirait toi quand tu étais petit, hein tu te souviens pas ? Tu me rendais folle.

Elle l'aide à ramasser ce qui traîne sur sa table basse pendant que le petit retire ses chaussures en grommelant. Romain fait officiellement partie de sa famille depuis quelques années, depuis que sa mère s'est fiancée avec Joël. Il a six ans aujourd'hui. Et Louis trouve ça dingue; sa mère a réussi à trouver et garder l'amour, et pas lui.

- Faut pas rester enfermé, elle insiste.

- Je sais.

- Non, vraiment. C'est l'été, il fait beau, tu vas pas rester comme ça. Sors un peu, va t'amuser, va voir tes amis, va à la plage, je sais pas... Tu vas sombrer si tu restes comme ça. C'est moi qui te le dis.

SOBREVIVIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant