Chapter 7 : Well, Fuck You, Basile

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Petit à petit, je me suis physiquement remise de l'agression. Progressivement, les bleus sont partis et j'ai retrouvé ma voix. Mes os sont les plus long à guérir. Deux mois sont passés depuis cet événement et je n'ai rien dit quant au retour de mes souvenirs.

Le froid de l'hiver arrive mais je me suis décidée à sortir de la maison. J'ai laissé une note rapide à Tom sur la table de la cuisine pour qu'il n'ai pas à s'inquiéter.

Je rejoins Colin, le jeune homme qui était mon assistant durant le tournage de Nannerl, à Salzbourg. Au départ, il essaie d'engager une conversation normale mais je remarque vite qu'il est nerveux.

-Colin, je l'interromps. Je sais que c'était toi.

Il m'interroge du regard.

-Arrête de faire semblant. Je sais que c'est toi qui a pris toutes ces photos et qui a tenté de me tuer chez moi.

-Q-quoi ? Mais non, p-pas du tout ! Que... Qu'est-ce que tu racontes ?

Je regarde autour de moi pour vérifier que nous sommes seuls dans le parc.

-Lâche l'affaire. Raconte moi tout. Comment tu connais Basile ?

-Je ne sais vraiment pas de quoi tu parles.

-Aide-moi à lui échapper, à le coincer ou peu importe. Je peux te payer. Quoi qu'il est pus t'offrir, je te donnerai le double.

Il me regarde et je vois bien qu'il réfléchis, qu'il est train de débattre dans sa tête de ce qu'il devrait ou ne devrait pas faire.

-Non, je veux pas d'argent.

-Qu'est-ce que tu veux ?

-Tu veux l'arrêter ?

-J'ai aucune preuve contre lui pour l'envoyer en prison.

-J'en ai.

-Comment ça ?

-Longue histoire.

-Donc, tu m'aides ?

-Je suis partant.

-Commence par me raconter comment tu en es arrivé à devoir me tuer.

-Il m'a engagé. Je l'ai rencontré dans le Sud de la France. J'étais en vacances avec des amis et... bref, ça on s'en fout. La chose est qu'on est devenus amis. Enfin, je croyais qu'on étais amis. Il m'a rapidement confié certains aspects de son travail. J'étais un peu comme son assistant, je devais lui facilité la tâche, en gros. Un jour, il m'a dit qu'il recherchais des gens, des filles comme toi.

-Des filles comme moi ?

-Après que tu sois partie, il m'a dit que plusieurs de ses filles avaient trouvé un moyen de faire pareil. Elles se sont enfuis dans un autre pays, probablement changé d'identité, et cetera.

-Les prostituées, tu veux dire ? D'autres sont partis ?

-Oui. Il m'a mit en charge de les retrouver. Certaines, c'était facile. D'autres, moins. J'ai eu énormément de mal à te retrouver. Jusqu'à ce que tu sois... Jusqu'à ce que tu fasses parler de toi et que je te vois en gros plan dans une salle de ciné.

-Tu as ramené ces filles jusqu'à lui ?

-Je voulais pas. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'il devait pas les forcer à travailler pour lui, qu'il y a beaucoup de filles qui le font parce-qu'elles veulent le faire. Mais il voulait pas m'écouter et il voulait garder les mêmes filles. Il a dit qu'il était attaché à elles, ou quelque chose comme ça. Puisque je refusais de les lui ramener, il a mis ma petite sœur sous surveillance et m'a envoyé des photos d'elle pour me le prouver. Il a aussi fait tabassé mon frère et il est resté plusieurs jours dans le coma. J'avais pas le choix, à ce stade. Alors j'ai fait ce qu'il me demandait de faire. Tu es la seule exception. Pour toi, il m'a pas demandé de te ramener. Il m'a demandé de te tuer.

-Comment vont ta sœur et ton frère aujourd'hui ?

-Mon frère est mort, il n'a pas survécu.

-Merde, je suis désolée.

-Ma sœur, il lui est rien arrivé. Et je veux que ça reste comme ça.

-Tu m'as dit que tu avais des preuves contre lui.

-Oui, je connais son adresse et je connais les noms de ceux qui travaillent pour lui.

-Il faut aller voir la police alors, leurs donner tout ça, leur expliquer ce qu'il fait. On aura rien si on leur livre tout son business. Et je peux nous payer de bons avocats. Du moins, je sais que Tom et Fionn même Zendaya seront de notre côté, donc payer des avocats et s'en sortir ça ne sera pas un problème. Tu es prêt pour ça, Colin ?

-Je sais pas. Et s'il arrive du mal à ma sœur ?

-On trouvera un moyen de la protéger.

La chaleur du soleil sur ma peau et l'odeur d'herbe fraîche me rassurent. Je prends une grande respiration et fais de mon mieux pour rester calme malgré la situation affolante.

-Je ne t'en veux pas, tu sais, je lui dis. Je comprends pourquoi tu as fait ce que tu as fait. J'aurais probablement agis pareil à ta place, alors je ne t'en veux pas.

Colin me sourit. Ses cheveux blonds sont décoiffés par le vent. Il prends ma main et la serre, je serre la sienne en retour. Il n'est pas seul et je ne le suis pas non plus.

*

Colin et moi avons pris les choses en mains et nous nous sommes montrés soudés contre Basile. L'Affaire Aubry a pris une ampleur plus importante que ce que l'on imaginait. Le monde entier a entendu parlé du dealer le plus important de France. Il était tout en haut de la chaîne alimentaire et, en deux ans, il est descendu au plus bas, jusqu'à se recroquevillé sur lui-même dans sa cellule. Il a fallu attendre 2025 pour le voir enfin purgé sa peine derrière les barreaux. Le Juge lui a donné 30 ans ferme. Il aura plus de 60 ans lorsqu'il sera légalement autorisé à sortir.

*

Malgré toute cette merde qui se passe autour de moi et l'ouverture récente de l'Affaire Aubry, j'arrive à trouver le temps et la motivation pour poursuivre ma carrière. Je passe des auditions malgré mon bras dans le plâtre, mes médicaments contre la douleur et mes quelques hématomes encore persistants deux mois après la tentative de meurtre.

Un soir, peu avant Noël, Tom entre tout souriant dans notre chambre et s'assoit à côté de moi dans le lit. J'éteins mon ordinateur portable et le regarde.

-Qu'est-ce qu'il y a ? je lui demande.

Il se retourne, cherche quelque chose dans sa table de chevet et me regarde à nouveau, toujours le même sourire collé aux lèvres. Il cache quelque chose derrière lui.

-Qu'est-ce qu'il y a ? je lui redemande, amusée et impatiente.

Il me montre enfin ce qu'il tient dans sa main. C'est une petite boîte rouge. Il l'ouvre et je vois à l'intérieur une bague magnifique qui me paraît être en argent avec un petit rubis au dessus. Mon sourire s'agrandit, mes yeux pétillent et je couvre ma bouche avec mes mains, prise de cours.

-Lily-Rose, je sais qu'on est ensemble depuis quelques mois mais je suis amoureux de toi depuis le jour où je t'ai rencontrée, il y a presque 3 ans. Et on a traversé pas mal de trucs, toi et moi, mais regarde-nous ! On est toujours là et on s'aime et je veux qu'on se le dise tous les jours, je veux me réveiller au près de toi chaque matin, dans notre propre maison, avec peut-être un chien et des enfants, qui sait ! Ou peut-être que nous deux. Peu m'importe ce que le futur nous réserve et je ne sais pas ce qui nous attends. La seule chose dont je suis sûr c'est que je veux affronter ce futur avec toi et avec toi seulement. Main dans la main, le cœur battant et avec le sourire. Et je veux me battre avec toi contre ton passé. Je veux me battre avec toi et Colin contre Aubry. Je veux me battre avec toi contre tout ce qui te rends malheureuse parce que je veux que tu sois heureuse, Lily-Rose. Je veux te voir sourire, rigoler, danser et t'amuser. Parce-que tu mérites tout le bonheur du monde, au-delà de l'imaginable, parce que tu es quelqu'un d'extraordinaire. Lily-Rose, veux-tu devenir ma femme ?

TALENTED IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant