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Point de vue de Janvier

Jeudi

Je m'habitue de plus en plus à mes douleurs. Les garçons sont de retour à la maison. Entre eux et moi , la distanciation sociale se fait sentir. Depuis le début de cette histoire, je pars en bus à l'école. Personne ne m'accompagne. À croire que je suis revêtue d'opprobre. Je débarrasse le plancher pour un lieu où peut-être personne ne m'ignorera ou me parlera à peine. Au lycée, je n'ai pas sympathisé avec tous les élèves. J'ai tendance à être antipathique. J'attends le bus à l'arrêt.

Quelqu'un derrière moi : que fais-tu ici ? 

Je fais volte-face à cette personne.

Moi : dois-je te répondre ?

L'autre : On te pose une question et tu réponds par une question , Janvier t'es impossible, ria-t-il bêtement.

Moi : nayef ,va rire ailleurs, lui signalé-je avant de m'adresser à son pote. Ramadan, je ne suis pas là pour un interrogatoire et je suis loin d'être de bonne humeur aujourd'hui.

Ramadan : il n'y a aucune la différence quand tu es de bonne humeur.

Nayef : ah ! tu exagères , ram. Quand elle est joyeuse, elle a les sourcils froncés pour exprimer sa joie.

Il ne manquait plus que ça. Leur autre ami vient vers nous. Bientôt la bande à Picsou sera complète.

Hoffonary : Janvier , ça va ?

Nayef : tu viens et directement  “Janvier ça va ?” , son imitation fut médiocre. Bro, tu veux nous dire que nous , nous sommes invisibles, hum ?

Ramadan : tu ne feras pas ta crise de jalousie en public, interdit-il à Nayef le dramaturge.

Nayef : bien-sûr que si. Il vient et directement , c'est à Janvier qu'il adresse la parole , moi je n'existe pas, plaisante-t-il.

Moi : Loin de moi l'idée de casser l'ambiance, le lycée nous attend.

Hoffonary : la studieuse a parlé ; ce qui veut dire “mettons-nous à marcher jusqu'au lycée”.

Moi : eh ! jusqu'au Lycée ?

Hoffonary : un problème ?

Ramadan : c'est une fille et une fille ne marche pas de longues distances.

Moi : allons-y.

Nous partons pour une longue marche. Sans mentir, ces trois me remontent le moral. Je le cache bien, ils ne le remarquent pas une seule seconde. Enfin des gens qui me parlent. À la maison, je frôlais l'hystérie. L'attitude d'Hoffonary n'a rien avoir avec un quelconque sentiment amoureux à mon égard. Il se comporte ainsi avec la majorité des filles. Un don Juan tout fait. Nayef et moi , ce n'est pas un conte de fée. On ne se côtoie quasiment jamais. Aujourd'hui fait partie des rares fois. Ramadan est l'ami le plus proche de Salif. Je ne m'efforce pas à faire ami à moi avec lui.

Ramadan : attends, dit-il tenant mon bras.

Moi : aïe !

My Reason To Believe[En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant