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• point de vue de Fanhyda

Aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est le calme. La quiétude. N'ayant pas d'heures de cours aujourd'hui, nous préférons rester dans le confort de la maison. Un endroit où on se sent généralement chez soi, parce que ça l'est. Je ne vous cache rien mes chers amis , hier je n'ai pas tenu une conversation avec janvier. C'était le minimum. Je l'en voulais. Elle m'avait suggéré d'étudier l'avant veille, je ne l'ai pas fait. J'avais préféré me lamenter.

Cette situation n'est pas facile à vivre pour moi. Je n'avais jamais été confrontée à un tel malheur. Il m'est indispensable. Il comptait pour moi. L'absence de mon père m'a toujours chagriné, l'absence d' Alheri, elle, me meurtrit sans répit. Je n'avais jamais songé à une telle perte. C'est tout nouveau pour moi.

La nuit, quand je m'en dors , je vois son visage. Je me vois toucher ses joues parsemées de ces minuscules cheveux qui ont pour habitude de pousser là. Je me suis échue dans son regard claire de lune. Ses yeux étoilés m'ensorcelent. Je n'ai pas le droit de faire usage de ce mot mais je le dis quand-même. Sa façon de me regarder a quelque chose d' hypnotique. Si tendrement, il me sourit. Comme dans tous mes rêves le concernant, je ne sais comment, mais je perdais sa trace. Il disparaissait dans une foule, dans une lumière étincellente, des corbeaux volaient autour de lui me barrant la vue. Parfois dans un ténèbre, il me laissait là. Seule. Je criais son nom, le suppliait de me revenir. Le silence donnait écho à ma voix. Je brulais de sueur , des insectes marchaient sur mes pieds. D'un mouvement mal orchestré , je tombais au sol. Je criais plus fort son nom , mais là encore. Là encore, c'était le silence. Dans ma tête, des voix sifflaient, me hurlaient dessus, se moquaient de moi. « arrêtez ! Arrêtez ! Je , je vous en supplie d'arrêter. Alheri , j'ai besoin de toi. Alheri ! Où es-tu ? Ne me laisse pas seule. Alheri ! Je t'en prie , reviens ! ».

Je finissais par me réveillais péniblement en sursaut. La sueur jaillissait de mes pores, j'avais la respiration saccadée. On aurait dit que j'avais arrêté de respirer pendant un long moment. Mes yeux étaient grands ouverts dans le noir. Les rideaux de la fenêtre filtraient les quelques rayons de lune qui s'aventurer dans la pièce. Je faisais l'inspection de la chambre par mes yeux qui étaient désormais mouillée d'eaux. Je le cherchais. J'avais perdu la notion du réel.

Quand je m'en souvenais, je m'en voulais d'être en vie et pas lui. Il n'était pas là. Je me souvenais brusquement que je ne le verrai plus jamais. Que je n'ai pas pu lui faire mes adieux. Que je ne sais pas comment il se sentait durant ses derniers instants. Avait-il pensé à moi une seconde ? ; S'était-il demandé que deviendrait ma vie sans lui. Avait-il une dernière parole pour moi ? Je ne le saurai jamais ! Ma gorge se noue. La descente d'une larme me ramène à cette réalité déplaisante que je vis au quotidien.  Je l'ai vite balayé d'un mouvement rapide de doigts.

Maman : bien réveillées ?

Janvier : je vais bien.

Moi : maman , vas-y dis-nous ce que tu as dire.

Maman : ah oui , nous sommes pendant une période dure depuis le premier.

Le discours de consolation de ma mère entre de mes oreilles comme des bourdonnements d'abeilles. Dans son inattention, elle évoque les faits qui ont chamboulé la vie de janvier. Elle ne dit rien , mais elle souffre en fond d'elle. C'était sa famille. Rien ne vaut la famille. Ça me déchire chaque fois qu'on parle de ce sujet. Mes yeux me piquent toujours.

My Reason To Believe[En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant