Les Fish Balls

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À la vue de cet homme sortant de la salle de bain, je cessai de respirer, subjuguée par tant de beauté. Son corps était sublime. Chaque muscle semblait sculpté par la main d'un grand maître de la renaissance italienne.

J'étais allongée sur le lit et ne portais pour seuls vêtements que mes dessous. Il s'avança vers moi avec nonchalance, mit un genou sur le matelas, puis l'autre. Il s'empara d'une de mes jambes qu'il lécha de tout son long, du bout mes orteils puis en remontant, lentement. Lorsqu'il parvint au niveau de mes hanches, il glissa ses doigts sous mon boxer qu'il retira geste vif et délicat.

Un mouvement aussi sûr et rapide ne pouvait être que le fruit d'un long entraînement mais cela m'importait peu.

Il était magnifique et je le voulais, seule cette idée m'obsédait. Je l'avais désiré à l'instant même où il était apparu dans l'entrebâillement de la porte. Sa langue poursuivait son périple langoureux et se tortillait à intervalles réguliers pour former des volutes sur ma chair. Il descendit jusqu'au creux de mes hanches et se fraya un chemin depuis le mont de Vénus jusqu'à mon intimité où il déposa un baiser. Il l'abandonna rapidement en lui promettant de revenir.

Son visage ne me touchait pas, il se trouvait à quelques millimètres de ma peau, électrisant tous mes sens au passage.

Il remonta le long de mon ventre, s'arrêta à hauteur de ma poitrine, approcha son nez et se délecta du parfum de mes seins en une profonde inspiration. Son souffle chaud sur ma peau semblait traverser ma chair. Je sentis mon corps s'embraser à son contact. Lorsqu'il libéra mes formes du tissu fragile qui les enveloppait, mes tétons crièrent leur bonheur en durcissant instantanément. Il les caressa bout des doigts.

Je n'en pouvais plus, je le voulais en moi et ne voulais attendre davantage. Je m'emparai de son sexe, le dirigeai vers le mien puis plantai mes ongles dans ses fesses pour le ramener à moi. Il me pénétra d'un coup de hanche et n'eut aucun mal à entrer jusqu'à la garde.

À mesure que le coït s'accélérait, l'appendice qui glissait en moi grandissait. J'avais l'impression que sa virilité me remplissait complètement. Je cherchai à enserrer le burin de chair d'une main pour le retirer et fus surprise de ne pas parvenir à de mes doigts. Il avait manifestement pris des proportions anormales. L'homme cogna encore plus fort et resserra son étreinte. Je tentai de le repousser en apposant mes mains contre son torse mais il continuait à me pénétrer violemment. Il s'activait, imperturbable, et semblait m'ignorer. Son visage ne révélait aucune expression. Il accomplissait sa besogne mécaniquement sans mot dire, automate. Je sentais son sexe devenir . À chaque passage entre mes reins, il grossissait davantage. Je ne ressentais aucune douleur mais la panique me . Je martelai sa poitrine, en vain. Je voulus lui dire d'arrêter mais aucun son ne sortit de ma bouche. Son membre gorgé de sang gonflait toujours, mon bassin s'écarta brusquement en craquement atroce suivi de ce que je devinais être un déchirement. Soudain animée par une peur démentielle, j'écartai les jambes qui formèrent un angle grotesque, pris appui contre les cuisses de l'homme et m'extirpai de son étreinte au prix d'un effort extrême. Au même , toute ma peur remonta dans mes cordes vocales et s'exprima en un cri désespéré.

Mon téléphone sonnait avec insistance. Ma tête hurlait de douleur, prête à se désagréger. Un coup d'œil sur ma montre m'indiqua qu'il était près de dix heures du matin.

— Oh, la vache, mon crâne. Il est où ce fichu téléphone ?

Je cherchai l'appareil au fond des draps puis décrochai.

— Alors ma belle, enfin réveillée. Dis donc, ça fait près d'une heure que j'essaie de te joindre, pour un peu je débarquais à l'hôtel.

— Pas si , Nikolay, j'ai l'impression que mon cerveau cherche à sortir par mes oreilles.

Une femme incoloreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant