Rokudaime Hokage

Chapitre 1

- Si la paix existe quelque part sur cette terre j'irais la chercher et je l'imposerais coûte que coûte...

C'était ce que Naruto avait dit, au bord de l'épuisement. Il savait qu'il ne pouvait plus rien faire que parler, alors il s'en était remis aux mots. Devant le dernier Pain, un des derniers survivants de son clan, Nagato Uzumaki, il avait laissé son cœur parler pour lui.

- Tous ce que je viens de dire et directement tiré de cet ouvrage. Le premier roman écrit par Ero-sennin. Avec ce livre il espérait vraiment changer le monde. Toute à la fin, il parle du disciple qui l'a inspiré... C'est de toi qu'il est question Nagato.

-C'est... C'est impossible, avait tout simplement dit Nagato, le regard perdu.

Konan, à sa gauche, les observait, stoïque. Son regard trahissait une légère inquiétude. Le doute s'était installé, depuis l'arrivée du blondinet. Ce jeune ninja qui ressemblait sur certains points à son défunt camarade Yahiko. Pour la première fois depuis toujours, elle aussi, revoyait son jugement. Et elle ne comprenait pas.

- Il...

Naruto, malgré la fatigue et ses blessures, resta debout à scruter les deux ninjas d'Ame. Mais son regard avait changé. Il ne voulait plus se venger mais voulait écouter et comprendre le point de vu des deux ex-disciples de Jiraya.

- Il croyait en toi. Il est même allé jusqu'à retranscrire tes paroles dans son livre. Il pensait vraiment que tu étais l'enfant de la prophétie, l'enfant qui sauverait le monde. Et le héro de ce livre a pour nom Naruto.

Nagato resta bouche-bée.

Tu comprends ? Mon prénom est le souvenir... Le plus précieux que j'ai de mon maitre... Et c'est pourquoi je ne veux pas abandonner. Je n'ai pas le droit de souiller sa mémoire. Je n'ai pas le droit d'abandonner le rêve qu'il m'a confié. Je deviendrais Hokage, Nagato ! Et une fois devenu Hokage, j'apporterais la paix dans le monde et même au sein du village d'Ame ! Mais pour ça j'ai besoin de toi ! J'ai besoin de ton aide Nagato Uzumaki !

Sa tirade terminée, il reprit son souffle saccadé, silencieux, le regard portant dans le vide. Il tenait toujours fortement le premier livre de leur maître dans ses mains. Nagato et Konan le regardaient toujours aussi impassible, jusqu'à ce que le shinobi d'Ame ne baisse la tête, plongé alors dans une intense réflexion. Naruto leva alors les yeux vers lui, et son regard croisa enfin celui de son cousin éloigné.

- Tout ce que j'ai dit précédemment sur toi et moi, et Jiraiya-sensei... Quand je disais qu'on pouvait se comprendre... Je mentais... dit-il, le timbre de sa voix témoignant une certaine émotion, alors que Konan à côté de lui, mordit sa lèvre dans l'inquiétude et la surprise. Tu es quelqu'un de particulier, Naruto... Je me vois en toi... Tu as choisi un chemin différent du mien. Tu as écouté la volonté de Jiraiya-sensei, ce que je n'ai pas fait. Je vois en toi un avenir différent, et je vois l'espoir. Je vais croire en toi. Uzumaki... Naruto.

Nagato fit un mudra, un simple mudra. Celui du bélier. Konan écarquilla les yeux de surprise, et de peur.

- Gedo rinne tensei no jutsu...

- Nagato ! Non ne fait pas ça !

- Konan, ça suffit laisse-moi... Un nouveau choix s'offre à moi, un choix auquel j'avais fini par renoncer. Je n'ai pas envie de commettre deux fois la même erreur... Il est encore temps... Je peux ramener à la vie les gens que j'ai éliminé à Konoha... C'est le moins que je puisse faire...

Bien que blessé et fatigué, Naruto observa, étonné, la technique de Nagato. Il se doutait bien la gravité d'une telle technique. Nagato allait mourir, il le savait. La vieille Chyhio avait, elle aussi réussit, à rendre la vie à Gaara mais au prix de la sienne. Il savait que ramener tant de mort de l'autre côté coûterait le même prix pour Nagato, et là, devant lui, il ne put que ressentir une immense tristesse. Naruto ressentit au loin une grande source de chakra, preuve que le jutsu mystérieux de son nouvel allié s'exécutait selon les normes... Et bientôt, au fil des secondes qui passèrent, les cheveux rouges de Nagato, symbole du clan Uzumaki, se grisèrent jusqu'à devenir du blanc, démontrant par-là que sa force de vie avait presque totalement disparu.