Il le devait...

57 4 0
                                    

Erèbe détestait particulièrement les mondanités. Il n'aimait pas les foules, et se retrouvait beaucoup plus à son aise dans la sombre bibliothèque avec un livre sur les Runes, sujet passionnant. Pourtant, lors de l'anniversaire d'Aither, il fit un effort, après les supplications (front contre front, alors qu'il était pris dans une énième étreinte) de son frère.

C'était à cette occasion qu'il avait rencontré Hypnos, le meilleur ami d'Aither, une Créature ironiquement nommée Ange déchu. Ils avaient à l'instar des vampires, une peau pâle mais la ressemblance s'arrêtait là. Des cheveux dorés et des yeux clairs, une taille généralement petite mais musclée à souhait. La seule différence avec les véritables « Anges de lumière » étaient les ailes de plumes noires qu'ils pouvaient faire jaillir de leur dos à volonté.

Des ailes de haine et de ressentiment.

Hypnos ressemblait à Erèbe par son goût pour la lecture et son apparent calme. Pourtant, derrière cette façade se cachait un humour douteux et une malice rappelant Aither. « Qui se ressemble s'assemble ». Erèbe lui présenta la princesse succube, Aria et le courant passa entre eux dès le premier regard.

Coup de foudre.

Ils passèrent la nuit à danser, les yeux dans les yeux. Aither et Erèbe les observaient, goguenard pour l'un, envieux pour l'autre. Erèbe aurait aimé savoir ce que cela faisait d'être amoureux dès le premier sourire, de se damner pour une parole et de fondre pour un baiser. Aither le traita de romantique mièvre et rit comme un possédé pendant de longues minutes pendant que le jeune prince rougissait de honte et d'embarras.

Pourtant, le soir, Aither l'enlaça en lui plaquant ses lèvres contre son front.

C'était la première fois qu'il embrassait Erèbe.

Erèbe avait le teint rouge de colère et frappait de toutes ses forces le mannequin de tissu que la Salle sur Demande avait fait apparaître. Il était si furieux que le peu de magie qu'il lui restait rendait ses cheveux électriques. Une partie collait son front, trempé de sueur de l'effort, et l'autre se soulevait comme par... Magie.

Il se souvenait, avec une précision redoutable de la dispute dans la Grande Salle. Dumbledore avait même fait signe à Minerva McGonagall de faire sortir les élèves, assoiffés de connaître un peu plus ces étranges inconnus. Ginevra, lasse des cris, avait fini par intervenir, assenant une autorité qu'Erèbe lui avait transmise.

« Nous resterons un temps, pour au moins que tu reprennes des forces. Nous pourrons en profiter pour réfléchir à notre situation et aux conséquences de nos actes futurs ! »

Erèbe avait ployé. L'ordre n'était pas idiot.

« Très bien, mais je resterais seulement un temps, pour me remettre. »

Et l'amertume d'avoir échoué à faire entendre ses ordres le rendait furieux. Ce n'était pas tant qu'il était déçu de rester - Hogwarts n'était pas si désagréable après tout, si l'on exceptait la présence de son directeur - mais surtout, être obligé de refaire une septième année, par l'idiotie de Hermione, élève assidue et refusant de rester à rien faire.

« Au fait Erèbe, je nous ai inscrits aux cours de septième année, sixième pour Ginevra. Etudier nous changera les idées... »

« Pour qui cette mégère se prend-elle ! Cette stupide femelle devrait voir sa langue coupée. Je devrais la forcer à l'avaler ! »

« Ce n'est pas très gentil pour les femmes... »

Le prince de l'ombre (tome 2) {Fini}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant