Le prince de l'ombre (tome 2) {Fini}

Trahison.Disgrâce

Erèbe resta quelque peu abasourdi par cette soudaine révélation... Comment avait-il pu oublier ce jour, et anniversaire maudit qui célébrait la trahison d'Aither ? La trahison des Renégats... Alors son père l'avait fait exécuter, devant les yeux d'Erèbe. C'était le sort réservé aux traîtres.

Erèbe, trompé, le cœur brisé, n'avait pu qu'observer.

Le petit prince vampire n'avait été qu'un jouet, un amuse-gueule pour le Traître. Un moyen d'atteindre le roi. Un moyen de libérer Typhon.

Tout ceci n'a jamais été qu'un jeu Erèbe. Tu n'as jamais compté pour moi. Mais je reconnais que tes gémissements étaient un bon passe-temps.

« Erèbe ? » La voix de Narcissa, concernée, le sortit de ses réflexions. « Tout va bien ? Tu as l'air troublé. »

« Un simple mauvais souvenir. » Répondit le Prince avec un faible sourire. La jeune femme blonde l'observa avec une inquiétude mêlée d'agacement.

« Tu peux nous parler tu sais. Nous sommes tes amis, tes alliés. Tu m'as sauvée Erèbe, je serais toujours là pour te soutenir désormais. Car même le Prince de l'Ombre a parfois besoin de se confier, non ? »

Erèbe s'apprêtait à répondre quand une autre voix féminine les interrompit, annonçant le début des problèmes :

« Tu es fier de toi j'espère, mon Prince. » S'écria Bellatrix avec fureur.

Mais Erèbe n'avais pas la tête à répondre à ses provocations. Il tourna un regard vide vers son ennemie et répliqua avec une étrange nostalgie dans la voix :

« L'adolescence ne te va pas Bella... »

Les deux jeunes femmes le regardèrent avec incompréhension : D'où sortait le surnom ? Pourquoi le Prince, si à cheval sur l'intimité et le respect de l'étiquette se mettait-il à donner un surnom à l'une de ses ennemies ? Il secoua la tête. De nouveau, les regrets étreignaient son âme... Cette adolescente, pleine de morgue et de fanatisme pour une cause meurtrière, l'avait-il vraiment respectée, pour sa fierté et sa douce folie ? Qu'est-ce qui avait changé ? Elle ? Ou lui, son regard ? Et Tom...

Une chape de brouillard semblait se retirer de devant ses yeux. Son amour pour Tom lui semblait soudain bien dérisoire par rapport aux horreurs que le mage noir commettait. Autrefois, Dumbledore était l'ennemi et c'était tellement plus simple de penser « les ennemis de mes ennemis sont mes amis. » Mais ce n'était pas le cas n'est-ce pas ? Le monde n'était pas blanc et noir, ni même gris. Et même si Tom était bien plus sain d'esprit alors, avec la réunification partielle de son âme - parce qu'il est impossible de réparer complètement une âme - ce n'était que d'amères excuses pour Erèbe. Des explications banales sur les raisons si naïves de sa confiance aveugle en Tom. Et à présent, Tom était Voldemort, Dumbledore passait lentement de menace à allié... Les Maraudeurs étaient des sales gamins, Bellatrix folle à lier... Narcissa et Regulus étaient sous sa responsabilité sans qu'il ne sache vraiment comme tout ça était arrivé. Tout se mélangeait dans la tête d'Erèbe, le passé, le présent, le futur...

« Pourquoi faire la guerre quand on est sûr de perdre ? » Murmura-t-il.

A cette remarque, le visage de Bellatrix, d'habitude plutôt agréable à regarder, se transforma drastiquement. Une expression outrée déforma ses traits, révélant la laideur réelle de son âme. Erèbe n'avait même pas besoin de sa magie pour comprendre à quel point il avait eu tort de faire un jour confiance à cette femme : folle à lier, fanatique, elle aurait, un jour ou l'autre, voulu le tuer - ne serait-ce que pour lui avoir pris son Seigneur. La voix stridente claqua comme une gifle et attira l'attention d'une partie des autres invités :