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━〖01h42〗━ ➢𝑀𝑎𝑛𝑜𝑖𝑟
Les couloirs se ressemblaient tous, tu aurais même pu t'y perdre, si seulement tu n'y avais pas passé toute ton enfance. Ce labyrinthe, qu'était ta demeure, tu le connaissais sur le bout des doigts, tout comme les domestiques et ta famille. Alors tu n'eus aucun mal à sortir de là.
Uniquement vêtue d'une longue robe blanche, tes cheveux attachés en une longue queue de cheval, et tes pieds nus glissant sur le carrelage du hall central de ta maison, tu regardais au alentour, le souffle court.
Tu ne cessais d'aller partout, cherchant la moindre fenêtre ouverte, tant la porte d'entrée était loin et risquait de te faire attraper par les domestiques. La labyrinthe qu'était ta maison était bien trop immense, et ça tes parents l'avaient bien compris.
La fenêtre de ta chambre condamnée, la porte d'entrée trop loin et trop surveillée, tu ne pouvais pas t'enfuir. Et pourtant, cela ne t'empêchait pas d'essayer, chaque nuit depuis trois mois déjà. Car tu savais qu'il t'attendait.
Alors tu faisais tout pour sortir de là, quitte à te faire prendre la main dans le sac et à te faire punir dans ta chambre, telle l'enfant que tu n'étais désormais plus.
Arrivant finalement dans le second salon de ta demeure, tu sentais un fin courant d'air te faire frissonner, et cela suffisait à te faire esquisser un sourire. Une fenêtre était ouverte, et c'était sûrement ta seule chance de fuir pour le rejoindre.
Alors tu te dépêchait d'entrer dans la pièce de vie et de chercher hâtivement ton seul espoir de fuir.
La fenêtre était là, grande ouverte, te laissant facilement voir la pleine lune qui couvrait le ciel et qui te faisait face. Alors tu accourais vers elle, et lançais un regard apeuré derrière toi, terrifiée de te faire encore prendre. Pourtant, cette fois-ci il n'y avait rien, ni bruit, ni ombre, ni de domestiques ni de parents.
Alors tu montais sans attendre sur le rebord de la fenêtre en tenant fermement le bord de ta robe dans la paume de ta main, et tu regardais le sol, semblant être si loin de toi. Pourtant tu n'étais qu'au premier étage, mais la peur de faire une mauvaise chute -malheureusement- ne fit pas que t'effleurer l'esprit.
