Aurore - 11

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Je ne supportais plus les cours et Noan commençait à se rapprocher de moi. Je suis partie. J'ai rejoins le studio de danse qui est fermé au public à cette heure, alors je m'y faufile. J'enlève juste mon sweat histoire d'être plus à l'aise dans mes mouvements. J'échauffe mon dos au maximum avant de faire quoique ce soit, j'ai déjà assez mal comme ça. Je lance une musique énergique, j'ai besoin de dépenser le plus d'énergie possible, plus d'énergie que je n'ai mais qu'importe. Je danse sur un rythme saccadé, incompréhensible, je bouge, danse, me déhanche, me perds dans des gestes en foutoir. Je ne sais plus ce que je fais mais mon corps en a besoin alors il continue jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et que je tombe à terre. Je respire fort, trop fort. Je prend le temps de reprendre mon souffle et étire encore une fois ce putain de dos. Je repars dans des mouvements plus amples, plus lents, plus maîtrisés.

Quand l'heure du cours de danse arrivait, je suis partie. J'ai rejoint le petit square, j'ai respiré un peu l'air frais de ce début d'hiver. Je ne suis pas rentrée avant d'être sûre de ne croiser personne et surtout pas Noan, soit en début de soirée, juste pour manger avant que ma mère ne me harcèle.

Je me retourne encore et encore dans mon lit, impossible de retrouver les bras de Morphée, j'ai pourtant dansé plusieurs heures sans manger ce midi, pourquoi encore cette faible énergie me garde-t-elle éveillée ? Je hais ce cerveau que je n'arrive pas à cerner. J'essaye de le maîtriser mais il est maître des lieux, impossible. Alors je le laisse m'emporter sur le toit, ce petit coin rien qu'à moi. Et là, entre les griffes du froid et le plafond d'étoiles, un semi-sommeil me happe. J'entends toujours la musique tranquille se jouer dans mes oreilles mais suis incapable de bouger, je suis ensommeillée mais consciente de tout, mon corps dort mais pas mon cerveau en constante ébullition. Le réveil sonne, mais je ne peux rien faire, alors je rate les premières heures de cours.

Je rejoins le lycée rapidement dès que je le peux, une clope à la bouche pour me réconforter. J'arrive pour la dernière heure de la matinée. Sciences, je crois. Cela passe relativement rapidement puisque mon esprit embrumé s'est réellement endormi, enfin. Je dors la tête contre un poteau, camouflée derrière celui-ci, dans un couloir pendant la pause midi et finis la journée dans les vapes, encore et toujours ces temps-ci.

Nyx & ErèbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant