Aurore - 9

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Je suis rentrée de cette après-midi plutôt calme et sereine, mon esprit comme apaisé de cette compagnie inattendue. Je passe une soirée dans les mêmes tons sentimentaux et m'endort avec trop de facilité pour que ce soit normal. Mes songes sont peuplés de toutes sortes d'images, toutes sortes de choses cauchemardesques et destructrices, mes cellules grises se battent et s'entretuent un peu plus chaque nuit inexorablement. Je me débat contre celles-ci, sauf qu'elles m'appartiennent alors je me bat contre moi-même et perpétue cette descente aux enfers.

Je me réveille en sursaut et en sueur. Impossible de refermer les yeux après ça. Alors je me lève et rejoins mon petit coin dans les hauteurs de cette nuit froide. Je me perds dans les étoile à imaginer l'histoire de chacun d'elle. La fameuse Pégase ou Andromède, protecteur des poètes. Qu'en faire ? J'expire une buée froide et bien visible. Mes yeux papillonnent pour lutter conte le sommeil et la peur de retrouver leurs démons nocturnes. Je ne suis plus qu'une danseuse en papier qui se consume et plie sous le poids du vent.

Au moment où mon cerveau ne tenait plus et commençait à se rendormir, le réveil sonne : c'est l'heure de partir au charbon. On ne peut plus rester dans ce cocon à essayer de combattre ces peurs. Machinalement, je rejoins le lycée. Je ne sais même plus si j'ai pris le bus ou si j'y suis allée à pieds. Je me poste au fond à droite de la salle et m'installe, le dos courbé, sur mon sac de cours, prête à commencer une véritable nuit. J'entends la prof entrer et débuter son cours, je n'y prête pas plus attention que ça, alors même que j'adore cette personne et ses cours, seulement je n'en suis pas capable dans cet état. Dès la première sonnerie de fin, je sors de la salle et vais me recroqueviller derrière un poteau de la salle suivante pour la récré. Je ne fais strictement rien de ces quinze minutes et patiente seulement, le regard dans le vide. Je ne sais plus si deux heures d'anglais ou deux heures d'histoire ont suivi mais c'était bien long, et mes douleurs dorsales me l'ont bien fait sentir.

Je suis rentrée l'air de rien dans la soirée après m'être promenée un peu sur la passerelle proche de chez moi, un léger sourire collé aux lèvres. J'ai écouté ma petite soeur détailler sa journée, et ma mère son dernier rendez-vous chez le gynéco pour la petite personne qui arrive dans pas si longtemps. Mon père raconte ses petits soucis au boulot et nous voici sortis de table, enfin. Le masque tombe et je ne peux soutenir le poids de mes nuits inlassables. Plusieurs jours, peut-être semaines, se passent de façon similaire à quelques détails près. Et je n'en peux plus.

Nyx & ErèbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant