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Moi : Ne répondez pas. C'est une question indiscrète et je sais à quel point cela doit être dur d'en parler.

À l'aide d'un sort de sorcellerie, j'ouvris la cage dans laquelle la louve était enfermée. Je lui fis signe de sortir pendant que je reprenais le livre que j'avais laisser sur ma chaise et de le remettre dans mon sac. J'aurai l'occasion de le lire plus tard. Mais pour le moment, il allait devoir patienter. Cette louve m'a l'air très jeune et porter des louveteaux doit être éprouvant. Elle doit avoir terriblement faim.

Moi : Te seras-tu capable de reprendre ta forme humaine ?

Elle hocha la tête avant de se transformer. Elle avait de longs cheveux blonds vénitiens ondulés et était nue. Je lui mis ma cape autour de son corps. Elle avait les yeux ambrés, un nez fin et un ventre déjà assez...développé.

Moi : Il faut que l'on te trouve des vêtements. Mais pour ça, il faudra que je te mène en public. Ne t'inquiète pas, nous resterons dans le château. Nous allons juste se rendre dans l'aile des servantes afin que l'une d'elle t'offre une tenue convenable.

Maria : Comment pourrais-tu savoir si elle accepterait de me donner quelque chose que je ne mérite pas ?

Je lui souris narquoisement. Les servantes de ce château me craignent et font tout leur possible pour m'éviter comme on évite la peste. Elle obéiront à mes moindres services évidemment mais je préfère qu'elles me donnent le présent de leur plein gré. Après tout, les vêtements de la reine devraient être parfaits. Elle ont la même corpulence, la seule différence que Maria doit craindre, c'est l'âge qu'on lui donnera. Et le soucis serait son ventre. Alors j'essayerai du mieux que je peux de voir si l'une d'elle ne pourrait pas faire quelques petits changements.

Moi : Ne t'inquiète pas. Ici, tu peux être toi-même et si quelqu'un t'embête, tu pourras évidemment lui répondre en face. Mais si tu ne veux pas t'attirer d'ennuis, il faut que tu reste près de moi.

Ses mains se posèrent presque immédiatement sur son ventre et Maria le regarda d'un air nostalgique. Je ne savais pas quel sentiment cela procurait de sentir des êtres dans son ventre. Ma mère, elle, avait eu plusieurs expériences évidemment. Nous étions nombreux dans la famille comme frères et sœurs. Tout ce que je lui souhaite, c'est de ne pas vivre dans la peur. De voir le monde à sa propre manière sans se fier aux apparences et en écoutant les différents points de vue des gens qui pourraient nous égarer de ce nous pensons réellement, de ce que nous ressentons.

Moi : Tu sais, être mère n'est pas forcément une mauvaise chose.

Elle me regarda avec les yeux écarquillés.

Maria : Tu as des enfants ?

Par réflexe, je dévia mon regard sur le plafond à penser au fait que si on ne nous avait pas transformés en vampire, j'aurai déjà fondé une famille et je serais morte à l'heure qu'il est. Je n'aurais jamais la chance de porter mon enfant malgré mes parties sorcière  et métamorphe. Seule ma sœur jumelle aînée en a le pouvoir...un cadeau empoisonné de la part de notre tante, Dahlia. Je me ressaisis. Repenser au passé ne fera rien de plus que nous enfoncer encore plus que nous ne le sommes déjà. Dans la souffrance, la douleur, le regret et l'amertume...sentiments aussi douloureux soient-ils.

Moi : Non. Je n'aurai jamais cette chance.

Au fond de moi-même, je ne savais pas si je voulais fonder une famille et redevenir mortelle ou non. Nous n'avions toujours pas trouvé de remède et je doute que certains d'entre nous veulent redevenir comme avant. Il est vrai que cela ne nous affectera pas avec Améthyste et Saphir. Nous aurons juste perdues certaines de nos capacités vraiment utiles. Mais si on devait voir le côté positif des choses, nous n'aurons plus à porter constamment une bague qui nous protège afin de ne pas mourir brûler par les rayons chauds du soleil. Dans une légende, les loups-garous sont les serviteurs de la lune et les vampires sont les esclaves du soleil. Ironique. Cynique. Hors sujet.

L'Originelle de l'airOù les histoires vivent. Découvrez maintenant